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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0036
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rîist

oire des I urcs

——~— ueut a tout ce quipouuoit estre necelïaire pour lcmaintenemcnt & longue durée de ce
} 3 1 °' gr andEmpire: & qui pour rendre plus ferme & stable,dreisa vne milice de Tes plus exquis4
oc valeureux soldats , pour estre d'ordinaire autour de sapersonne; on les appelle mainte-
nant les lanissaires de la Porte:ce qui le rendit bien plus craint &c redouté par tout, quand
on voyoit cette force ainsi prompte & appareillée à toutes les occasions qui eulTent pu
suruenir. Aumoyen dequoy les peuples à luy sujetsssechiisoient bien plus volontiers aux
mandemens &c ordonnances qui leur venoient de sa part. A la vérité ce Prince icy fut en
toutes choses tres-valeureux & excellent; & dont les beauxfaits&majesté vénérable le
mirent en tel honneur & réputation, qu'il fut estimé presque diuin : Aussi ses mecesseurs
te premier prirent de luy ce tant noble & renommé surnom d'Othomans,qu'ils gardent encore pom-
page des }e jourd'huy. Or de son temps passerent premièrement en Europe huicl mille Turcs na-
i^)U^eriukmî tutels, Par Ie destroit de l'Helespont, lesquels surprirent la garnison que les Grecs te-
l-an 1510. noient au Chcrsonese -, & de là entrèrent en laThraceiusqu au Danube: où ayans couru,
pillé &gasté le païs de tous codez, s'enretournoient chargez des grandes richelTes &c
Les Turcs desDOuilles, meimement de prisonniers-, lesquels ayans faits esclaues.suiuant lesloix 8c
font tous î r • 1 1 -i * a r r r 1 rr • 1 ^
leurs deuoir de leur guerre, lis enuoyerent deuant en h lie En iorte que les arraïf es des Grecs &:
pnsonnieis des Triballiens, que maintenant on appelle Bulgares, commençoient désia à se porter mal:
C Ccsoat les quand les Scythes qui en cette meilhe saison estoient sortis de la Samarie, mais en allez
Tarurcs. petit nombre, prirent d'auenture leur chemin vers le Danube, & layans passé à nage, se
vindrent rencontrer auec les Turcs delsusdits, Fa où il y eut vne fortlourde Se dangereuse
rencontre, dont les Scythes eurent le delsus 5 & tuèrent presque tous les autres. Ce peu
qui eschappa de la messée reprit à bien grand haste les erres du Chersonese, &: de là estans
repassez en l'Aile, s'abstindrent de là en auant de l'Europe,
m. D'à v t r e part, les Grecs se trouuoient enfortmauuais termes, à cause des troubles
&: dilTentions domestiques des deux Androniques, l'ayeul & son peut fils, deseendus tous
Par ces dis- deux du tres-noble &r illustre sang des Paleologues, lesquels querelloient entr'eux l'Em-
©ire Gtccm" P*1C ^e C°ustantinople,& pour cette occasion auoient tout remply de troubles,seditions,
vint entre les ô£partialitez : lesvns £auorisanscettui-cy ,lcs autres tenans bon pour l'autre: ce qui les
mains des amena finalement à vne dernière perdition & ruine. Carie premier Andronique auoit
auoir 'duré eu vu fils appelle Michel, qui mouru t auant que sacceder à l'Empire : mais il laissa cet err-
ïuuan fane de luy, le ieune Andronique: lequel brussant d'vns conuoitise &: appétit desordon-
Cc vieil An- / , ;' . /■ ~ nsJ 1 r ri_j
dronique fut ne de régner, tout incontinent après le decezde ionpereie banda ouuertement contre
filsdeMichel le vieillard son ayeul, nepouuant auoir patience qu'il acheuast cepeudeiours qui luy re-
Iceioguc qui st°icnt à viure, en la dignité qu'il pretendoit luy estre desiâ acquise. Comme doneques
recouura'cô l 'ambition l'eut rendu si effronté & peruerty, qu'il ne pouuoit admettre ne gouster vn
stannnopie scui conscji salutaire.il acheua bien-tost de précipiter & gaster tout. Car pour se renfor-
ces mains r . , VC • ■ r
des François, cer,il ht venir les Tnbalhens : & ayant tire a les intentions prelque tousceux qui tcnoienc
t'an^uj4. jes principales charges & dignitez de l'Empire, il fit que personne de là en auant ne se
kdeVuhime s°ucia pas beaucoup d'empeseher aux Turcs l'entrée de l'Europe: tellemen t que la ville de
prise par les Pruse vint lors és mains de l'Othoman, après qu'il l'eut longuement tenue^sisiegée,&: re-
JLr?,*enul" duite à vne extrême necessitéde toutes choses. Il prit aulsi grand nombre d'autres places
ron i an 1 j o j • s 10 *■
en Asie: dequoy se trouua fort augmentée la puiisance des Turcs. Lesquels estans par après
palsez en Europe,firent de grands maux & dommages par toute laThrace : dauiant mel-
mequeCathites qui auoit par les Grecs esté confine au Chersonese, futeeluy qui y at-
tira les Turcs, & si repousssa brauement ceux qui cuiderent aller au secours: Puis entra
bien auant dans laThrace, dont il ramena vn grand butin. Mais après que le renfort des
Triballiens fut arriué, & les gens de guerre aussi qu'on auoit fait venir d'Italie, & que ces
forces jointes ensemble eurent enclos par tous les endroits delà terre & delà mer la garni-
son qui estoit au Chersonese, les Turcs nesesentans p*as aisez forts pour resister 5 choisi-
}LsT TdrCS rCnt VnC 1ÎU^ °^^cure ^ tempestueuse, à la faueur de laquelle ils euaderent en Asie, au
chersonese ^e^ceu de ceux qui les pensoient encore tenir assiegez. Les Grecs depuis ne traitèrent pas
de Gallipoly fort bien Azatin, ne les autres Capitaines Turcs qui s'estoient allez rendre à eux : ce qu'ils
par les Grecs ne £rentj çmon p0Lir complaire aux Iraliens qu'ils auoient appeliez à leur aide, afin d estre
encores accompagnez d'eux contre Orchan Empereur des Turcs, qui auoit lors mené
Ville d'Ase *~on arm^e deuant Philadelphie. Eux doneques tous ensemble, auec Azatin & les au-
en la Prouin très Turcs fuitifs, se mirent en chemin pour aller donner sur la garnison de Gallipoli,
GregoSÏ. ^quelle estoit à la garde du Chersonese, en délibération d'assieger la ville tout parmes-
me7. ch. 9. me moyen: dequoy les habitans ayans eu le vent par vn Grec qui leur descouuiït l'cntre-
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