DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0046
iS Histoire des Turcs,
——- faire le rapport à Soliman, qui fit mettre sur le champ ses gens en bataille le long du foiTe.
î 3 6 o. Et de là ayant fait donner vn faux asTaut à ceux de dedans pour les amuser, enuoya cepen-
ou cnuiron. ^ant quelque nombre des meilleurs Se plus auantureux hommes qu'il eût en toute son ar-
mée, sous la guide de cet autre, lesquels entrèrent sans aucune resistance par le deffaut de
d'Andrîno- la muraille dans la ville; par ce moyen elle fut prise sins grande effusion de sang d'vnepart
pie prise par ne d autre: Cela fait, il mena tout freschement son armée deuant Phihppopoli, quise
ïvncestran- rencut par composition. L'on dit que ce Prince icyfuttousiours fort soigneux d'auoir
ge façon. prés desoy force bons &:excellens Capitaines. Vn mesmemententre les autres, dont le
nom s'est perdu auec le temps, qui n'eut oncques son pareil parmy les Turcs à bien dres-
ser&:conduire vneentreprise, &:faire descourses exceiïiues &: lointaines, qui est leseul
moyen pour prendre beaucoup d'ames : Car plus les ennemis sont éloignez, moins on se
doute deux : &: lors qu'on ne pense plus à rien, & que lepauure peuple est à la campagne
occupéàsabesogne,ilne se donne garde, qu'il se voit cruellement enueloppé de ces ori-
gans inhumains; lier, garotter hommes, femmes, Se enfans, à la veue les vns des autres, &:
emmener en vnemiserableseruitude, pout estre exposez à toutes sortes d'opprobres, ou-
La principa- trages, villenies & injures, la moindre pire que mille morts. Cettecapture d'ames aeste
T-otcs coiïsi- ^e tout temps, Se est encore le principal fondement des grandes richesses Se facultez des
île en esda- Turcs, soit qu'ils les vendent à beaux deniers comptans, ou les eschangent à des choses
desâncîrns16 dont ils ontbesoin, ou bien qu'ils les retiennent pour labourer la terre, pour les seruir&
.Romains. faire leurbesogne, toutainsi que souloient îadis les Grecs, les Romains, Se autres peu-
ples plus anciens qu'eux.
——- faire le rapport à Soliman, qui fit mettre sur le champ ses gens en bataille le long du foiTe.
î 3 6 o. Et de là ayant fait donner vn faux asTaut à ceux de dedans pour les amuser, enuoya cepen-
ou cnuiron. ^ant quelque nombre des meilleurs Se plus auantureux hommes qu'il eût en toute son ar-
mée, sous la guide de cet autre, lesquels entrèrent sans aucune resistance par le deffaut de
d'Andrîno- la muraille dans la ville; par ce moyen elle fut prise sins grande effusion de sang d'vnepart
pie prise par ne d autre: Cela fait, il mena tout freschement son armée deuant Phihppopoli, quise
ïvncestran- rencut par composition. L'on dit que ce Prince icyfuttousiours fort soigneux d'auoir
ge façon. prés desoy force bons &:excellens Capitaines. Vn mesmemententre les autres, dont le
nom s'est perdu auec le temps, qui n'eut oncques son pareil parmy les Turcs à bien dres-
ser&:conduire vneentreprise, &:faire descourses exceiïiues &: lointaines, qui est leseul
moyen pour prendre beaucoup d'ames : Car plus les ennemis sont éloignez, moins on se
doute deux : &: lors qu'on ne pense plus à rien, & que lepauure peuple est à la campagne
occupéàsabesogne,ilne se donne garde, qu'il se voit cruellement enueloppé de ces ori-
gans inhumains; lier, garotter hommes, femmes, Se enfans, à la veue les vns des autres, &:
emmener en vnemiserableseruitude, pout estre exposez à toutes sortes d'opprobres, ou-
La principa- trages, villenies & injures, la moindre pire que mille morts. Cettecapture d'ames aeste
T-otcs coiïsi- ^e tout temps, Se est encore le principal fondement des grandes richesses Se facultez des
île en esda- Turcs, soit qu'ils les vendent à beaux deniers comptans, ou les eschangent à des choses
desâncîrns16 dont ils ontbesoin, ou bien qu'ils les retiennent pour labourer la terre, pour les seruir&
.Romains. faire leurbesogne, toutainsi que souloient îadis les Grecs, les Romains, Se autres peu-
ples plus anciens qu'eux.