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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0049

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A murât ï. Liure premier.

21


O l i m a n doncques à tout Tes grands butins Se. dépouilles se hastane 1360.
de repasseren Asie, fut preuenu d'vne maladie, dont il mourut bien- Mais les An-
tost après. Il voulut cstrc inhumé au goullet du Chersonese, auprès de Z*ï's Tiins
r rf si; • r ° r' '• o J rn d'J"** qu'il
ion nls, * qui auparauant y auoit nny les lours : & ordonna par testa- mourut ,»
ment vnc très-magnifique sepulture pour leurs corps , accompao-nce tis*-/*******
\ c ™-> 1 *-\ r r ' 1 t> «têant fonte-
de ion Temple ou Moiquee ; auec vn bon reuenu pour lentretene- reOrcLn.
ment des Prestres &: Talismans , qui y deuoient à perpétuité faire V11L
certain seruice toutes les nui&s pour lame des defun&s. Or comme il eut rendu l'es- e'esioh
prit, Amurat son frère en ayant eu soudain les nouuelles, prit à la haste les Ianiisaires,/™^ori: de
& autres gens de guerre de la Porte , & en toute diligence passa en Europe, où il prit Solimaa.
poiseision des armées qui y estoient. Puis s'en alla auant toute œuure establir sa Cour, &
ion Palais Royal en la ville d'Andrinople : &: de-là courut toutes les Régions maritimes se*°? accç?
de la Macédoine, dont en peu de iours il enleua vne infinité de prisonniers, & de ri-
chelses, qui firent beaucoup de biens à ses soldats, auparauant fort altérez. Et si donna
encore aux aduenturiers Turcs qui le suiuoient pour chercher leur fortune, leur part&:
portion du butin qui auoit esté pris sur ies Grecs &; les Mysiens , tant en esclaues, que
meubles, cheuaux&bestail. On dit que Soliman, quelque temps auant sa mort, ayant
esté aduertyque les Mysiens & Triballiens auoient assemblé vne grande puisfance pour
luy venir courir sus, osfrit aux Grecs de leur rendre tout ce qu'il auoit pris sur eux dans
le pays dc.Tlirace, moyennant la semme de six mil dragmes, *&; qu'en ce faisant ilquit- * si ceçont
teroit du tout l'Europe, pour se retirer en Asie : lequel party ils eussent fort volontiers drames d'or
accepté , dautant qu'ils voyoient tout plein de bonnes Villes, que les Turcs tenoient de q**le»te»*>
cecosté-là fort estroitement asîiegées , estre en danger de se perdre : Mais ainsi qu'ils awi^Uooûi
estoient sur le point de bloquer, suruint là-dessus vn tremblement de terre, qui ren- d^ats.
uersa la plus grande partie des murailles, & y fit de telles bresehes, &;ouuertures, que ._„
les Turcs y entrèrent aussi à leur aise, comme si quelque grosse mine, remplie de poudre 1362,,
a canon, y eust tout à coup jolie son jeu. Ce qui leur donna plusieurs places, prises &:
gagnées sur les Grecs mesmes, sans coup frapper : Tellement que depuis ils ne voulu-
rentplus venir à la composition qu'ils leur auoient offerte : & déslors commencerentà
ancrer bien auant en la Seigneurie &: domination de l'Europe. Car tout de ce pas ils Çp*h***?'m*
s'en allèrent contre les Triballiens, & Mysiens, qui sont (àec que ie trouue) svn des poIrles 'vJiZ
plus grands peuples & des plus anciens de toute la terre. Ils abordèrent jadis és mar- $m-
ches, où ils font encore de presentleur demeure: s'estans débandez d'auec les Illiriens,
où (commeestl'opinion de quelques-vns , car les Autheurs varient en cet endroit)
estans partis de la contrée, qui est au delà du Danube, à l'vn des coings de l'Europe, 6c
de la Croatie: pareillement des Prusiens, qui habitent les riuages de l'Océan Septen-
trional; & encore de la Sarmatie, qu'on appelle la Rusiie. Toutes lesquelles Régions, à
causede leurs intolérables froidures, &: tres-aspre rigueur de sair , ils abandonnèrent
pour trauerser le Danube,&se venir habituer en la Région espanduë le long des costes
de la mer lonie, d'où ils conquirent par après tout le pays limitrophe, iusques aux ter-
res des Vénitiens. Que siquelqu'vn aymemieux sujure l'opinion contraire, à sçauoir Autre opi-
qu'ils partirent des Régions maritimes deIonie;& ayans passé le Danube, se vindrent ^JJSjJ
arrester en cet endroit de pays , dont nous venons de dire qu'ils sortirent première- *ques*
ment, ie ne contesteray pointàl'encontre : Mais ie ne voy pas aussi comme i'y peus-
seseurement adhérer. Quoy que ce soit, cela sçay-je bien , qu'encore que cespcuples-
cy soient distinguez de nom , si ne voit-on pas qu'ils disférent en rien ny des mœurs,
ny de langage. Au reste, ils s'esearterent çà Se là par l'Europe j tellement qu'aucuns
s'en allèrent habiter en la Laconie, au dedans du Peloponese, és enuirons de la mon-
tagne deTaugete, &: du Cap de Tenare, communément appelle Metapanjlà-mesme
où auoit autresois fait sa demenre certain autre peuple, depuis la Prouince de Dacc, Asciuoirde
iusques au mont de Pinde, qui se rejette en dedans la Thesfalie : estans les vns & les rEscjaqbqj
autres appeliez du seul nom de Valaques. Toutesfois ien'oserois bonnement asfermer ^J^*- jjf*
s'ils passerent en l'Epire : caries Triballiens, Mysiens, 1 lliriens, Polonois, Croates, & Sar~ l'Histoùt de
mates, vsentd'vn mesme langage entr*eux. Et si de-là il m'est permis de tirer quelque ?pJ,p|tt,É.
conjecture , ie croirois qu'eux tous ne soien,t qu'vne mesme race de gens, sans aucune
différence des vns aux autres. Mais comme ils se soient ainsi par traicT: de temps laissez
aller à des façons de viure si disférentes, &: ayent cherché de s'habituer en tant de-
 
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