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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0063

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Bajazet. I. F.Jure leconcl ^
les plus nobles & anciennes maisons de Constantinople tiennent nostre party : tellement ~go~"
que de cette heure l'en aurais vn grand nombre à ma suite, si cen'estoit qu'ils sont beau- & Jui J
coup plus à propos dans la ville, à briguer sous-main &sol!icitcr nos affaires : mais ils ne
faudrontde venirànostre mandement, toutes les fois qu'il en sera besoin. En reconnois-
sance dusecours qu'il te plaira me donner, voicy que ie te promets dés maintenant à l'ad-
uenir, &r pourtousiours,te payertributpar chacun an : Et en outre de receuoir à Con-
stantinoble tel Gouuerneur qu'il te plaira y enuoyer de ta part. A quoy Bajazet fit telle res-
pense. A la vérité (Prince) ce nous a esté plaisir d'entendre que tu n'ayes point du tout per- g^°cn/e dc
du la veuë, Se nous en est de tant plus agréable le langage que tu viens de tenir presente-
ment : rendant grâces au Créateur des mortels, Se des immortels, de ce qu'il luy a plu me
Elire ce bien. Au reste, ne te soucie, tu és arriué deuers ceux que tu trouueras amis &: se-
courables iusquesau bout -xSe qui t'assisteront soigneusement en toutes tes affaires : mais
ie veux vn peu chastier ton pere, Se luy apprendre vn autrefois à se donner de garde de I
m;irriter , ne rien remuer à l'encontre de moy. Prends doneques à la bonne heure ceux
que tu demandes, Se te mets tout de ce pas en chemin, afin d'exécuter promptement ce
qui te viendra le plus à propos pour rentrer en ton bien. Cela dit, il luy fit tout sur l'heu-
re deiiurer les quatre mille cheuaux qu'il auoit demandez : auec lesquels Andronic mat*
chadroidà Constantinople. Mais tout auiïi-tost que Iean Se sonfils Emaniiel, eurent
nouuelles comme il venoiteontu'eux auec vne telle puissance , ils s'allèrent enfermer de-
dans lebouleuard, qu'on appelle la tour doiée, en délibération d'y attendre lesiege; Se
s'estant venu cependant Andronic planter deuantla ville, ils se rendirent incontinent à Andronic
luy. Il les fit tous deux mettre en vne geolle de bois, faite tout exprés , fort estroite, Se mer son pere
contrainte dedans la mesme fortereise, si qu a grand peine s'y pouuoient-ils tourner. Et f ort**
ainsi ayant emprisonné son propre pere Se son frère, il recouura l'Empire, auquel durant étudie,
quille crouuernoit encore, il desio-nason fils Iean pour successeur : Se sarda trois ans en- I,sîn,J fiIs
tiers les autres, qu il ne les voulut point faire mourir, combien que Bajazet 1 en preilalt de son viuanc
fort. Maisàlaquatriesme année, ils trouuerent moyen de pratiquer ecluy qui auoit la ^h^é V2t
charge de leur porter à manger, lequel les accommoda d'vn ferrement, dont ils ouurirent tJut mpe"
laprison, Se se retirèrent à garend deuers Bajazet, luy offrant vn gros tribut par chacun Caloian &
an,auec tel nombre de gens de guerre qu'il leur voudroitimposer. Làdessus,luy,comme ^ÎJ"*, ^
fin & rusé qu ilestoit, enuoya quelques-vns à Constantinople pour sonder secretement Uprison.
les volontez du peuple, lequel on aymeroit le mieux, ou luy ou Emanùel ; tasehant par là
de descouurir quel party ilauoit là dedans. Ils choisirent toutesfois Emaniiel, estans désia parois qu'au
aussi bien tous ennuyez du gouuernement d'Andronic. Telle fut la contention Se débatLïeH de B"!*~
qui suruint entre ces deux, dont Emaniiel qui offroit à Bajazet trente mille ducats de tri- ^eït** In-
butpar chacun an> Se dauantage de le suiurepar tout auec vne armée entretenue à ses dwit.
propres cousts & despens, fut par luy préféré, à la charge qu'il serait tenu d'apporter luy- èonlKao*
mesmeà la porte le tribut qu'il auoit promis,&tousiours sur le commencement de lapri- pieccnu du
me-vere,fourniroit le nombre de gens qui luy-serait ordonné, armez & équipez en guer- T.?rc * ^a0**
re. Auregard d'Andronic Se de son fils,ils demeurèrent à la suite, deffrayez Se entretenus tiXly'moyé*
aux despens d'iceluy; &c par ce moyen Emanùel se trouua dutoutpaisiblc. nan* vn trl*
B ai azet doneques se voyant auoir en sa disposition Se puissance les deux autres Andronic &
Empereurs des Grecs, quil'aiguillonnoient àlentreprisede Philadelphie, alla (parma- son fils de-
rrière de dire) lancer toute la furie &impetuosité de ses armes contre cette pauurecité; JJ^"^.
car déslors que ces Princes ciraient en pique les vns contre les autres, telle que vous auez jazecî
oiiy cy-dessus, il auoit fait grande instance qu'elle luy fust mise entre les mains, Se eux le
luy auoient accordé chacun en son endroit. Mais comme Emaniiel y eut depuis enuoyé
vn Héraut pour commander aux habitans de se rendre au Turc, Se receuoir le gouuer-
neur, Se leiugequ'il y voudrait enuoyer, pour luy obéît de là en auant, ils firent fort
bien response, qu'ils n'erraient pas délibérez de s'abondonner Se commettre ainsi lasche- Laprise de
ment és mains d'vn Barbare infidelle. Dequov Bajazet se sentantpicqué, y mena son ar- phll lcieJpn*:
i J r» • J rr ri- • > rr ■ i 5~ par les Turcs»
mee auec les deux Princes deiluldits, qui s y portèrent allez mieux que par aduenture lw
deuoir de Chresticns nepermettoit : car ce furent les premiers qui montèrent sur la mu- setnder, e»
raille, Se firent le chemin aux autres pour y entrer. Ainsi fut prise cette infortunée Phila-
delphie, ville Grecque, au pays de Lydie, de touteancienneté excellemment bien poli- ^^L^
cée, Se régie sous institution de mœurs, loix, Se coustumes tres-loiiables. De là Bajazet beii

e cire en-

s'en alla faire la guerre à Scender Roy dArmenie,& mit le sieoe deuant* Ertzica,capitale "eJf h*CoaJ
de raut le Royaume; Se vne autre pente ville, encore appellee Lamachie. Un dit que ce lie.
 
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