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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0065

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ajâzet I. Liure sécond,

ville deDomâce, quel'vn deCerncens auoit abandonnée. Ilse saisit encore de celle des -*
Pharsaliens, qui estoitaum des appartenances d'iceux Cerneens. Puis estarit passé outre, I3^8.
il rangea à Ton obeïsTance Zetunis, située dans le destroit des Thcrmopiles, Se Patras qui
est en la plaine au pied de la montagne des Locriens: auec tout plein de petites villes de
îà autour, qui luy furent rendues par composition : Cette Trudelude auoit vne fort belle
fille preste à marier, laquelle estoit desià fiancée: niais voyant Bajazet venir contr'elle à
main armée, prit les plus exquises Se precieuses besognes qu'elle eust, Se menant sa fille La p • s
quant-&-elle, s'en alla au deuantdeiuy : lequel receut fort volontiers le present, ôcleur se de Delphes
permit à toutes deux de viure en leur Religion Se manière accoutumée : neantmoinsil donne safiik
mit vn Gouuerneur au pais qu'elles tenoient. On dit que cette Trudelude auoit esté ^out^noit
autresfois si transportéedelafolle amour d'vn Prestre, nommé Strates, qu'oubliant toute paix,
honte Se dsuoir elle luy auroitmis es mains l'entière administration Se gouuernement de
Fa Principauté. Se à sonoccasion fait mourir plusieurs des citoyens de Delphes. Dequoy
ÎEuesque dulieul'auoit fort seandalisée enuers Bajazet, a djoustant encore à cela,l'in-
dignité que c'estoit de laisTer si longuement vn tel pais és mains d'vne femme qui
traittoit ainsi inhumainement ses subjets, Se leur faisoit endurer tant d opprobres Se
injures, cependant qu'à la veuë détour le monde, elle tenoit le berlan , Se exerçoie
ses paillardises Se mesehancetez auec son beau ruffian de Pïestre : Ce qui fut cause,
ou pour le moins vn prétexte Se couleur , que Bajazet luy alla courir sus. On dit en-
core tout plein de choses de ce Ptestre, Se qu'elle n'estoit pas seule de qui il abusoi^
mais y en auoit beaucoup d'autres qu'il auoit âinsi subornées , le tout par le moyen
,des charmes Se enchantemens , dont il s'aydoit pour les faire condeseendre à sa vo-
lonté. Or estoit le mary de cette Dame mort de maladie n'agueres auparauant , per-
sonnage de fort ancienne race , comme isisu de la maison Se famille des Rovs* dAr- * „, a .
ragon: lesquels jadis estam pasiez des parties d'Italie au Peloponese , s'estoient faits quoy lesprin-
Seigneurs du territoire de l'A trique, Se de la Bœoce , ensemble de tout le reste du ces p*leoU-
pays, que maintenant on appelle Ja Moree : Se auoient par meime moyen conquis la enieUr$ *r-
Phocide , Se la ville de Patras, hors le destroit de Thermopyles. Toutesfoispar suc- montes vn
cession de temps, luy, Se le reste de sa race, vindrent à perdre ce qu'ils auoient gagné; ^^r7gont
tellement qu'aucuns d'eux s'en retournèrent en Italie, Se les autres acheuerent le re- canis sirent
Itedeleurs iours en la Grèce. De ces gens-là estoit deseendu ce Dom Louys Daualos, det""5*Ut*n~
Pnnce de Delphes, dont, ainli que dit est , la remme Se la fille turent enleuees par cy, & reco»«
Bajazet, qui se vint finalement ruer surie Peloponese : Toutesfois il ne fut pas plutost
arriuéen la ThesTalie, que le Duc de Sparte, âpres auoirpourueu aux places de cecosté- 'Je* Duc de
là , estant secretement party vne nuit, s'y en alla en toute diligence, afin de le preuenir, Se Lacedemonc
luy fiiireteste, s'il semettoit en effort d'y entrer. Cecy donna à penser à Bajazet, voyant ^iltl'emtTs
la difficulté qu'il auoit d'en approcher son armée: auec ce que là-dessus, luy vindi^nt duiJclopo-
houuellcs, comme les Hongres, sous la conduite de l'Empereur Sigisinond , auec vn a*r ,
grand renfort de François & Allemans ,s'estoient mis en campagne pour le venir trou- chieitiens
uer, désia prests à paiTerle Danube : & si auoient encore accueilly les forces des Vala- contre ie
ques ( gens assez connus Se renommez) pour leur seruir de guides en ce voyage, Se les D//j x-uf
conduire par le pays de l'ennemy. Ce Sigishioiîd icy qui asîembla vue si belle armée con- quelque un-
"tre Bajazet, estoit vn fort grand terrien, des parties du Ponant; qui faisoit sa demeure la *l"r£for7eZ',
pluspart du temps à Vienne en Austriche, dont il estoit Seigneur, ensemble de beaucoup pourie regard
•d'autres terres de là autour: de sorte qu'il estoit paruenu au Royaume de Hongrie,&à àestmts-
l'Empire d'Allemagne encore. Mais puis que nous sommes icy tombez sur le propos
des François Se des Allemans, il me semble qu'il n'y aura point de mal de toucher quel-
que choie en parlant de la situation de ces deux belles grandes Prouinces, Se des mœurs
ée façons de faire des peuples qui y habitent.
L A Germanie prend son commencement és monts des Alpes, d'où sort la riuiere du V.
Rhin, lequel se va rendre en la merOceane deuers Soleil couchant. Toutce qui est de ^Descripcion
pays depuis Argentine,ou Strasbourg ,iusques à Mayence, Se encore plus bas, quasi ^ "ro -
iusques auprès de Cologne , en remontant , puis après de-là vers Austriche , s'ap-
pelle la haute Germanie , mais le reste qui passe au desTous de ladite ville de Co-
logne, tant à niain gauche du Rhin, en tirant vers les Gaules , iusques aux Isles de
la grand'Bretagne, qu'à la main droite au deçà de ce sseuuc vers * la Pyridastie, sont
les pays bas de ladite Germanie, ou Allemagne. Sa longueur, à la prendre depuis Vicn- * phrise.
ne, iusques aux bouches du Rhin j est de vingt bonnes iournées : Se si la largeur en est
D

les

s.
 
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