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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0076

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48 Histoire des Turcs,

~~ na Ton armée deuant la ville,Se fist quelques efforts à la muraille, sans toutesfois pouuoir
fc^uiuans. ïlcn aduancer pour cela, iusques à ce qu'vn îour ayant fait donner vn fort rude aisaut en
deux endroits tout à vn coup -, ceux qui combattoient au costé gauche, entrèrent sou-

Vnc terreur dain en vne frayeur Se espouuentement qui les mit en désarroy : Car vn fantosme (comme
panique fait yQn » s'app£irut à eux en forme d vn des habitans, qui leur vint dire comme la breschè
perdre Ar- . ' rr - j • \ 1 „ ri- r
gos. auoit este forcée a la main 'droite--, ou ils accoururent ioudain, pour iecounr leurs com-
pagnons: Se cependant les ennemis nevoyansplusderesistance au deuant deux, entrè-
rent dedans. Ainsi futpriseàcelle-fois,&miierablementsaccâgée, la tant renommée»
&jadis ssonssante cité d'Argos, dont (à ce que Ton dit) les Turcs enleuerent bien trente
Merueiiicuse mille ames, qu'ils enùoyérent habiter en Asie. Toutesfoisien ay pu encore rien trouuer
ch^st" ^ me^ceu^^re^oy décela: ny entendre aulti peu quel fut cét endroit de pays en Asie,
rc lcns- que Bajazet leur affigha pour leur habitation & demeure. Iagup doneques ayant mis
cette ehtreprise àfin,r'arnmenasonarmée; &: Brenezesde son costé, en peu de temps,
monta en fort grand bruit Se réputation, dcslors qulifut entré en armes dans le Pelo-
ponese, Se en la Macédoine, qui est le long de la marine , où il auoit fort vaillamment
combattu les Albanois : neantmoins il n'eust plus de charge en la Cour de Bajazet : trop
bien les Turcs le suiuoient volontairement à la guerre quelque part qu'il allait, pource
Aecangi.che- que toutes choses leur venoient à souhait sous fa conduite, Se reuenoient ordinairement

uaux

IcSc.rs chargez de grandes ri chéiîes, Carparmy les Turcs, il y a vne manière de gens à cheuaî
vont Via" cquippezàlalegcre, qu'on appelle les Âccangi, lesquels n'ont du Prince ne solde ne
guerre sans charge, ou degréquelconque ; mais sont ainsi qu'auanturiers, qui cherchent leur for-
auoirseidc. £une k |asuite du Camp, accompagnans ceîuy qui les voudra mener à quelque proye
Se pillage. Chacun d'eux a toujours deux cheuaux j l'vn surquoy il monte , Se l'au-
tre de relaiz, qu'il mené en main , pour charger son butin dessus , Se pour se rafrais-
chir aussi de monture , s'il en est besoin. Car aussl-tost Qu'ils sontarriuez en terre d'enne-
mis , Se que leur Capitainelcur a lasché la bride , ils s'espandent tous à la débandée de
costé & d'autre, sans s'arrester nulle-parts pillans,rauisTans,&: enleuans hommcs,femmes,
focstâil,&: toutes autres choses qui se rencontrent en leur Voye. Tellement que l'en ay con~
ncu de ceux qui auec Amurat fils d'Orchah, Se depuis sous Ba)azet,estoient pasTez en Eu-
rope , lesquels s'estans mis à faire ce mestier, auoient en peu de temps amalTé de fort gran-
des richcsseSj&s'estoient habituez deçà Se delà, depuis la ville des Scopiens, iusques aux
Triballesj&en la contrée dé Mysie, voire dans la Macédoine propre : Se y en a encore
les Tartares plusieurs, ainsi que chacun sçait,qui ont pa/Té leurs iours sur les confins de laThessalie.
delccndus en *~ ,7 1 »-» - 1 1 1 -w. 1 r i- ,
VaUquie, V* on dit que du temps de Bajazet vn grand nombre de Tartares dépendirent en la Va-
sér^CBt * taquie, d'où ils despeschercnt leurs Ambassadeurs deuers luy,pour auoir quelque argent,
uu ajazct auecvne contrée, où ils se peustent retirer î enfaueur deqiioy ils paiTeroient le Danube,
toutes les fois qu'il luy piairoit, Se fer oient la guerre en son nom aux peuples de l'Europe^
Bajazet fut bien aise de ces offres, Se leur promit tout plein de belles choses, s'ils faisbient
ce qu'ils disoient, mesmement de leur asslgner des terres, où ils pourraient viure à leur ai-
se , sous leurs Chefs Se conducteurs, à part les vns des autres: Se ainsi s'estans respandus de
costé Se d'autre, ils vindrentà se faire très-bons hommes de cheual> Se fort propres pour
la guerre guerroyable. Mais quelque temps après, Bajazet craignant que ces Capitaines
Cruelle des- ^es Tartares ne luy joiïassent enfin quelque mauuais tour, Se ne voulussent troubler son
loyauté de Estat, les ayans fait venir tous en vn lieu, commanda de les mettre à mort. Encores pour
Bajazet. \c iourd'huy peut-on voir vn grand nombre de ces Tartares habituez de costé Se d'autre
parmy l'Europe,que de l'ordonnance d'Amurat estoieht allez resider en cét endroit de la
Macédoine, qui est proche des bains deMyrmeca , Se de lariuiere d'Axius, maintenant
diteVardari, où il enuoya quant-&- quant plusieurs Turcs naturels,pour cultiuer le païs;
T .. .. Le territoire ausii de Zagora commença lors d'estre habité par son commandement, en-
IrfCS colonies c? $ j (_ *
des Turcs en semble la contrée de I?hilippoli: maisleChersonesedel'Hellespont auoit désia estépeu-
l'Euïopc. plé par son frère Soliman. Au regard de la ThesTalie, Se dii païs des Scopiens, Se des Tri-
balles,qui s'estend depuis ladite ville de Philippoli, iusques à la montagne de Ha*mus, Se
au bourg de Sophie,ce fut Bajazet qui y enuoya des habitans: aufîî ces lieux-là luy furent
depuis comme vne ouuerture Se entrée,pour de là couurir Se fourrager à son aise les terres
des Illiriens Se Triballes, estans tres-propres Se commodes,pour faire la guerre à ces deux
peuples. Il y en eut encore tout plein d'autres qui se retirèrent depuis en ces quartiers-là^
ayans entendu que c'estoitvn lieu tout à propos pour y serrer les esclaues , Se autre butin
qu'Us fcroientsur les ennemis.
Mais
 
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