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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0081
Tamerlan, Liurc troisicsme. m
nosire Autheur,jemc(ùà persia.de que cette diuerfitê donnerait du contentement aux plus eu*
rieux. Commençant doncpar fin origine, il efloit de fin efioc Prince de Sachetay, & la ville Ca~
fitaledefon RoyaumeefloitSertiarçant. A l'âge de quinze ansfonpere luybailla fonEflatàgou-
uerner, &si première guerre fut contre le Mofi:ouite,quildéfii; en vne grande bataille, & luy tua.
'vingt-cinq mille hommes depied,dr quinze afiize mille chenaux, le rendant fion tributaire. A
fon retourle grand cb am desTartar es, fon oncle ^luy sît e(poufer si fille ,& le déclara fon fuccefi
feur.Calix,grand Seigneur entre ces nationsqui asifiroità l'Empire, s'en voyantfru(lré,prifl
les armes,érssss fouleuer tout le Catay en Cabfience de Themir-.mais i l luy fisbien-toflrefjentirpar
fiaprefience,que le bon droit, le bon-heur, & la valeur efloient de fon coflè. Car après vnegrande
deffaitel'ayantprisprfionnier ,illuysîsstrencher lateste, &àquelques feditieux. Apres cela il
déclara la guerre au Roy de la Chine, & ayant çagné les longues murailles qui feparent les Chi-
nois des Tartares, força les villes de Paquinfou, Paquinahu^Teauchenoy,^ Pannihu,& donna
trois grandes batailles contre ce Roy,en la dernière defquelles iHeprit pnfionnier .Et comme îau-
tre tgy parloit fiperbement, Thernirau contraire luy rejpondoit humainement & fins vanterie,
attribuant à Diev le gain de cette victoire :de forte qu'il luy rendit fia liberté & fion Royaume ^
qu il auoit presique tout conquis,luy impofintfeulement quelque tribut. Delà ramenant au logis
fion armée victorieufie,ilfut prié de £ Empereur Grec de luy donner quelquefiecours contre Baja-
zet. Ce qu ayant accordé par la prière<£"Axalla G'eneuois ,leplus vaillant & renommé Capitaine
defon armée,p4r les armes duquel il executoit fis plus fignalees entreprifies. il prit la ville de
Capha en fa protection, & ruina celle deSebafte : De f fit les Capitaines de Bajazet, & luy-mefime
après, le f ai fiant pnfionnier en cette mémorable bataille de la plaine d'Angcry, On dit que seflon-
nantde t orgueil de ce Prince en si mifere,ildiftquesafuperbe meritoitd'essre chaftiée par cruau-
té sjr quilfalloit quilferuifld'exemple aux cruels de la terre, luy faifimt sinir fes tours, comme
il aefié raconté au Sommaire de fa vie. CMiis ildéliura fans rançon le De/pote de Seruie, qui
auoitefiépris en cette bataille, & traitehumiinement les enfansde Bajazet : fie monfirant en
toutes chofes sifauorable aux Chre (liens, que h ville de Conflantinople & C Empire Grec, luy
eftant offert par Ambasfadeurs exprès que t Empereur luyenuoya.ille refufi^difins^quilnalloit
point par le monde pour conquérir des terres, m lis pour acquérir de la gloire & de la réputation*
L'Empire des Othomans conquis ^ ilfie vengea d% Souldan dEgypte qui auoit donne fiecours 1
Bajazet contre luy ; S'ajfiujettit Damas, Damiette, Alexandrie, çr le Caire, attec toutes les pla-
ces plus notables de fin Efiat7 obtenant deux notables victoires fur luy, & le contraignant de
s'enfuirendes lieux inaccefiibles. Enfùitet Arabie heureufefi rendit à luy ,& lameilleure par-
tie de l'Assrique. S'enretournantau logis, il dompta la Perfie, tout le Glauture & leTarpeflan,
prenant la fuperbe ville deTauris^Talifmahar leur Prince s'en efiantsuy. Puis laijfant Axalla
pour fin Lieutenant gênerai, en tous les pays de fies conque fies, ilsie sit fuiure par les Gentils-
hommes Perfans, qui vouloient faire les Roy s en leur pays, & fe retira a Semarchant, qu'ilem-
bellitdes defpo'uilles de la meilleure partie de l'Vniuers, t afranchijfant de tout tribut pour at-
tirer les peuples a y venir demeurer. Sa flature efloit moyenne, les efiaulesvn peu efiroites, la
jambe belle, lesyeuxpleins de maje(té,defijrte qùapeineenpouuoit-on fipporter le regard: mais
par modifie, ils'abflenoitde regarder ce luy qui parlait à luy. Le refte du vifage cfioit affable, efi
bien proportionné, il n auoit guère s de poil au menton, & aafii peu de mouflache ^ por toit les
cheueux longs& crefius, def quelsilfaifioitgrandconte, ( à caufie quil fe difioit eflre de laraceds
Samfion )'joint qu'ils efloient fort beaux & d'vne couleur brune, en tirantfiur le violet, il fat
nommé Themir Curlu parles Parthes, cefla dire fer heureux. Les Tartares le nommèrent
Tamerlanes , qui e(l a dire en leur langue grâce celeste. il difioit que fon Ange tutelaire
s'appelloit Meaniel, ejr que fon démon de profèfiion le conduifiit aux affaires, s'eflimant
efire appellé de Diev, pour punir feulement l'orgueil des Tyrans ; De sorte que s'il s'exer-
foit quelques sois à vne autre chofie qua la guerre, ce n'efloit, difoit-il, que par emprunt,
il efloit fort continent^ n ayrnant que fa femme sille du feu grand Cham fion oncle, Tenoitfies
firuiteurs en vnion é" concorde les vns auec les autres \ & n auoit point de jaloufie de U
bien-veillance qu'on portoit a fes fils. Il efloit fort amateur des Lettres , & excellent en
Asirologie, & Théologie Mahometane-, finalement fi iusse en toutes fies actions ordinaires
quil en efloit tenu des siens, comme vn Prince que la vertu Diuine accompagnoit. il eut,
trois grands Capitaines fous luy, Axalla , odmar, & le Prince de Tanais, B portoitle So-
leil pour sia demfie > ce qui fut vn mauuais augure pour les Othomans, qui prennent la Lune
pour la leur\ Carainfi commelaLune en fia conjonction auecle Soleilnous paroiftfins lumière.,
aufii f Empire Turc conjoint a ce luy de Tamerlan demeura sins clarté, cette grande silen*
deur offusiquant la moindre i II mourut l'an mil quatre cens trois,
E iij
nosire Autheur,jemc(ùà persia.de que cette diuerfitê donnerait du contentement aux plus eu*
rieux. Commençant doncpar fin origine, il efloit de fin efioc Prince de Sachetay, & la ville Ca~
fitaledefon RoyaumeefloitSertiarçant. A l'âge de quinze ansfonpere luybailla fonEflatàgou-
uerner, &si première guerre fut contre le Mofi:ouite,quildéfii; en vne grande bataille, & luy tua.
'vingt-cinq mille hommes depied,dr quinze afiize mille chenaux, le rendant fion tributaire. A
fon retourle grand cb am desTartar es, fon oncle ^luy sît e(poufer si fille ,& le déclara fon fuccefi
feur.Calix,grand Seigneur entre ces nationsqui asifiroità l'Empire, s'en voyantfru(lré,prifl
les armes,érssss fouleuer tout le Catay en Cabfience de Themir-.mais i l luy fisbien-toflrefjentirpar
fiaprefience,que le bon droit, le bon-heur, & la valeur efloient de fon coflè. Car après vnegrande
deffaitel'ayantprisprfionnier ,illuysîsstrencher lateste, &àquelques feditieux. Apres cela il
déclara la guerre au Roy de la Chine, & ayant çagné les longues murailles qui feparent les Chi-
nois des Tartares, força les villes de Paquinfou, Paquinahu^Teauchenoy,^ Pannihu,& donna
trois grandes batailles contre ce Roy,en la dernière defquelles iHeprit pnfionnier .Et comme îau-
tre tgy parloit fiperbement, Thernirau contraire luy rejpondoit humainement & fins vanterie,
attribuant à Diev le gain de cette victoire :de forte qu'il luy rendit fia liberté & fion Royaume ^
qu il auoit presique tout conquis,luy impofintfeulement quelque tribut. Delà ramenant au logis
fion armée victorieufie,ilfut prié de £ Empereur Grec de luy donner quelquefiecours contre Baja-
zet. Ce qu ayant accordé par la prière<£"Axalla G'eneuois ,leplus vaillant & renommé Capitaine
defon armée,p4r les armes duquel il executoit fis plus fignalees entreprifies. il prit la ville de
Capha en fa protection, & ruina celle deSebafte : De f fit les Capitaines de Bajazet, & luy-mefime
après, le f ai fiant pnfionnier en cette mémorable bataille de la plaine d'Angcry, On dit que seflon-
nantde t orgueil de ce Prince en si mifere,ildiftquesafuperbe meritoitd'essre chaftiée par cruau-
té sjr quilfalloit quilferuifld'exemple aux cruels de la terre, luy faifimt sinir fes tours, comme
il aefié raconté au Sommaire de fa vie. CMiis ildéliura fans rançon le De/pote de Seruie, qui
auoitefiépris en cette bataille, & traitehumiinement les enfansde Bajazet : fie monfirant en
toutes chofes sifauorable aux Chre (liens, que h ville de Conflantinople & C Empire Grec, luy
eftant offert par Ambasfadeurs exprès que t Empereur luyenuoya.ille refufi^difins^quilnalloit
point par le monde pour conquérir des terres, m lis pour acquérir de la gloire & de la réputation*
L'Empire des Othomans conquis ^ ilfie vengea d% Souldan dEgypte qui auoit donne fiecours 1
Bajazet contre luy ; S'ajfiujettit Damas, Damiette, Alexandrie, çr le Caire, attec toutes les pla-
ces plus notables de fin Efiat7 obtenant deux notables victoires fur luy, & le contraignant de
s'enfuirendes lieux inaccefiibles. Enfùitet Arabie heureufefi rendit à luy ,& lameilleure par-
tie de l'Assrique. S'enretournantau logis, il dompta la Perfie, tout le Glauture & leTarpeflan,
prenant la fuperbe ville deTauris^Talifmahar leur Prince s'en efiantsuy. Puis laijfant Axalla
pour fin Lieutenant gênerai, en tous les pays de fies conque fies, ilsie sit fuiure par les Gentils-
hommes Perfans, qui vouloient faire les Roy s en leur pays, & fe retira a Semarchant, qu'ilem-
bellitdes defpo'uilles de la meilleure partie de l'Vniuers, t afranchijfant de tout tribut pour at-
tirer les peuples a y venir demeurer. Sa flature efloit moyenne, les efiaulesvn peu efiroites, la
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par modifie, ils'abflenoitde regarder ce luy qui parlait à luy. Le refte du vifage cfioit affable, efi
bien proportionné, il n auoit guère s de poil au menton, & aafii peu de mouflache ^ por toit les
cheueux longs& crefius, def quelsilfaifioitgrandconte, ( à caufie quil fe difioit eflre de laraceds
Samfion )'joint qu'ils efloient fort beaux & d'vne couleur brune, en tirantfiur le violet, il fat
nommé Themir Curlu parles Parthes, cefla dire fer heureux. Les Tartares le nommèrent
Tamerlanes , qui e(l a dire en leur langue grâce celeste. il difioit que fon Ange tutelaire
s'appelloit Meaniel, ejr que fon démon de profèfiion le conduifiit aux affaires, s'eflimant
efire appellé de Diev, pour punir feulement l'orgueil des Tyrans ; De sorte que s'il s'exer-
foit quelques sois à vne autre chofie qua la guerre, ce n'efloit, difoit-il, que par emprunt,
il efloit fort continent^ n ayrnant que fa femme sille du feu grand Cham fion oncle, Tenoitfies
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bien-veillance qu'on portoit a fes fils. Il efloit fort amateur des Lettres , & excellent en
Asirologie, & Théologie Mahometane-, finalement fi iusse en toutes fies actions ordinaires
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trois grands Capitaines fous luy, Axalla , odmar, & le Prince de Tanais, B portoitle So-
leil pour sia demfie > ce qui fut vn mauuais augure pour les Othomans, qui prennent la Lune
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aufii f Empire Turc conjoint a ce luy de Tamerlan demeura sins clarté, cette grande silen*
deur offusiquant la moindre i II mourut l'an mil quatre cens trois,
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