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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0086

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v

tS Histoire des Turcs ,
—-* huistres, où se troûuoient quelques perles. Au delà puis après serencontre la grand' mer
Uc?uis des Indesi&de l'vne à l'autre vont &: tiennent par ce canal les gros nauires de charges,qui
^us^ul' trasfiquent continuellement en toutes deux: estant celle d'Hircanie fort exposceau Soleil
155? o. tenant, principalement du costé de i'Asie. Là se vient rendre le grand sseuue Araxes, ôc
Choaspes aussi, qui se coule droit contre l'Orient auec plusieurs autres groffes eaux ôc ri-
«Ewreprisc de mères deinora» Or tous les peuples qui confinent à cette mer, souloient estre sujets aux
tdntrèLcsCa- Cadusiens, & leur payoient vn tribut annuel en la ville capitale : Parquoy Themirse reso-
dusiens. lut de leur aller faire la guerre, tout aussî-tost qu'il seroit venu à bout des Hircaniens, dont
il auoit déjà mis le. Roy à mort. Les'Cadusiens de leur costé faisoient diligence d'amasfer
gens de toutes parts5se monstrans rcsolus de le vouloir brauement receuoir : Quand The-
mir ayant entendu les apprests qu'ils faisoient ific que désia ils s'estoient mis en armes, en-
uoya Chaidar deuant pour essayer d'emporter la ville d'assaut, &luy auec le reste de ses
Désaire des ^orccs s'cn vint secretement loger tout au plus prés qu'il peut, attendant ce que feroit
Cadusiens. sonaduant-garde. Les Cadusiens vindrent incontinent au secours des leurs, àla deman-
dée toutesfois,&: sans aucune ordonnance: Au moyen dequoy Themir sortant de sonem-
busche en bataille rangée, leur vint couper chemin, &: les chargea au despourueu si rude-
ment, que de pleine arriuéeillesmiten desroute, & les mena battant iusques aux por-
tes de la ville, laquelle il prit à la parfin, après l'auoir par quelques iours tenue asliegée de
Deseriptien fort court. Toutes Iesquelles choses ainsi heureusement mises à fin, il entreprit le voyage
du Aiabie. d'Arabie. Ces Arabes icy,comme chacun sçait, sont vn fort grand peuple,riche,&ancien
qui ne cède à autre que ce soit déroutes les commoditez requises pour l'vlage de la vie hu-
maine; jouylîans dVne bonne partie de l'Asie, &: de tout le cours de la mer Rouge, de-
puis vn bout iusques à l'autre. Et outre ce que l'estenduë de leur pays est fort large & spa-
cieuse, encores est-ce l'vne des plus belles &; plaisantes demeures,qui se puisse trouuer au-
tre part: Gens droi&uriers &céquitables, tres-sages, retenus, &obeyssans en ce qui dé-
pend du fait de la Religion. S'il est queftion d 'essire vn Roy, ils se garderont (s'ils peuuent)
Senimr de ^C tom Dcr " mains de quelque fol & insensé tyran : mais auront tousiours l'œil à celuy qui
eute»je. en 1^ meilleure estime d'aymer la iustice &: raison. Le fiege Royal est en Adem , ville
fort grande , &: pleines d'infinies richeires,situées sur le bord de la mer, presque à l'entrée
& emboucheure du canal. Ces gens au reste confinent d'vncosté à l'Egypte: &de l'autre
arriuent iusques aux Perses & Assîriens : * car depuis la Colchide, & la contrée du Pha-
*Toutcecye(i ros qui s'estend le long de la marine vers laCelesyrie iufques à la ville de Laodicée, on
•vrKpetijHftett. comptequmze bonnes iournees de chemin,pour le meilleur laquais qui puilTe estre : de là
puis après on sçait asisez comme en cét endroit de la basse Asie, vient presque à se réduire
en forme d'Isle. Au demeurant l'Arabie est fort couuerte&r plantée d'arbres, & mesme-
rnent de palmiers ; car les deux riuieres dont elle est enclose l'arrousent d'vne part & d'au-
Expedition tre j & quelle produit des fruits en abondance gros à merueilles; ce qui a este en partie eau-
de Tambur- se aux anciens del'appeller heureuse. Ainsi Themir vintassaiîlir les Arabes, sous ombre
gan en Ara- ^comme || disoit)qu'ils auoient donné secours aux Cadusiens à l'encontre de luy lors qu'il
leur alla faire la guerre, &: porté beaucoup de nuisance, & empeschementà ses affaires.
Par deux fois il combatis auec eux, & n'en peut iamais auoir la victoire : Parquoy ils s'en-
Les Arabes tr'enuoyerent des Ambassadeurs qui traitèrent la paix,moyennantvn nombre desoldats>
TamluT ^ ^ quelque tribut qu'ils luy deuoient donner par an.Mais auant que cét appointement fust:
n' fait, certains députez des Arabes estoient venus en soncamp , requérir qu'on n'eust à en-
treprendre aucune chose en la contrée du Prophète, veu qu'ils estoient tous deseendus de
la race d'iceluy leur commun legissateur ; & qu a cette occasion ils deuoient estre en lieu
de pères &r protecteurs à tous ceux de sa créance. On dit que cette manière de gens n'e-
stoient pas prophanes, &: mondains comme les autres,mais fort reformez,& remplis d'vn
grand zele, sain&eté, & deuotron: dontiîs estoient par tout tenus en vne merueilleu-
se reuerence, pour estre deseendu de leur sang, vn si grand personnage que Mahomet, le-
quel auec leur ay de & secours auroit bienosé entreprendre la conqueste de toute l'Asiej
V. caries Arabes estoient lors en fort grand' estime, àcausede leurs proueises & vaillances.
L'origine de C E Mahomet icy fut fils d'vn nommé Hali, de l'Arabie heureuse : lequel pour le com-
dc^Abdaia & m.encementne fît rien de force: mais par belles paroles, persuasions tira à sa deuotion
de Hemma les Arabes en premier lieu, &: puis après ceux de Surie. Finalement il gagna vn autre
Too Cal Ha" Hali gouuerneur du pais, auec lequel s'estant ligué, ilrengeabienà l'aise tout le reste du
ly fut sou peuple à receuoir sa doctrine. Alaverité,sa loy n'enseigne autre chose, qu'vn certain re-
gendre, p0S ou piutost oisiueté , colorée de ie ne sçay quels rauillemens de fureur diuine, &:
continuelles
 
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