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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0099

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Tamerlan 5 Liurc ttoiùcsmè. j\
mes mains, Quanta moy, te ne penfe -pas quil joit bien ir/Jfirc > le pauure malheur eux^ ~~~
tant il Ce monfire hors de tout entendement & raifon. Cela dit, il s'en retourna prompte- 14°2"
ment aulogis:&:le lendemain de bon marin, enuoya vne grosse troupe de gens esseus
sous la conduite de son fils le Prince Sacruch, pour aller attaquer lescarmouche, & at- sacruch fils
tirer Bajazet au combat: lequel tout austi-tost ordonna Tes batailles sur Vri costau là au- de Tamerlan
pies. A la pointe gauche estoit leBeglierbey derAsic,.&à la droite celuy de l'Europe. ^^./arde'
De luy, il tenoitlemilieu, accompagné des IaniiTaires, & dureste desamaison. Sacruch
auecles Tzachataides &; les principaux Persiens 5 marchoit cependant alencontre en L'ordonnan*
très bonne ordonnance, nonenintention de l'enclorre,combienqu'il eust des gens assez "etde Ba^
pour ce faire 5 mais luy laissantpar le derrière lieu & commodité d'échapper, s'il eust vou-
lu , de peur que se trouuans les Turcs enueloppez de tous costez, le cjesespoir ne les eust
contraints de s'efforcer &: prendre courage, tellement qu'estans contraints de combattre
pour sauuer leurs vies, ils n'eussent finalement emporté la victoire : Et ainsi commen-
ça Tescarmouche contre ceux de l'Europe, qui dura vne bonne partie du iour, les tenant
Sacruch de si prés qu'ils nauoient presque leloisirde prendre haleine. Toutesfois, les
Tnballiens ayans deuant les yeux vn souuenir de leurs accoustumées proueiTes & beaux*
Faits, se maintindrent fort vaillamment, & donnans à. toute bride dans les Tzachatai-
des, rompirent leurs lances, puis mirent la main àl'espée,&: firent vn tres-louable de-
uoir. Bajazet qui voyoit le tout à l'œil, & comme l'ardeur &: eschaùfFement du combat
auoit désia transporté au loin ceux de l'Europe, craignant que cependant on ne le vint
enclorre par le derrière, &: ne fuit en danger de sa personne, enuoya dire à leur Chef,qu'il
ne Failli0: loudain der'allierses gens , &: les ramener* au propre lieu qui luy auoit pre-
mièrement esté asiigné, dont pour le premier coup il ne tint compte, preuoyaht allez Cesarîiurey:
ce qui en pouuoit aduenir. Mais comme Bajazet s'en fust mis en colère, iusques à venir chyP' J°!nscil
à des menaces, il obéit, & retira ses gens : Ce qui donna cœur aux Tzachataides de les encore qu'il
poursuiure plus chaudement; si bien qu'après enauoir tué vn grand nombre, ils con- £°1C fe* de
traignirent le reste à la fin de quitter la place, &s'en aller à vau-de-route. Cela espou- toujours Pà
uènta ceuxdei'Asie,&: fut cause qu'ils ne tindrentferme, ains gagnèrent au pied aulîi- propos-
bien que les autres , combien que perfonne ne les chargeait encore. Bajazet mesme Bajazet sc
voyant àquelparty ses affaires éstoient réduites, monta habilement sut vne jument Ara- mec à l* fait-
beique, & se mit à fuyr à toute bride. Or Themir auoit désia fait crier par tout son ost, tc>
qu'on n'eust à faire esclaues aucuns des ennemis, mais après les auoirdéualisez qu'on les Humanité
laissast aller où bon leur sembleroit : à quov après la déconfiture il tint soigneusement la de Tamerlan
i j x o entiers 1 ss
main, n'estimant pas estre raisonnable de mettre en seruitude ceux qui éftoient dVnmes- Turcs,
me sang, &d'vne mesme créance. Tout au rebours, Bajazet, premier que devenir au
combat, auoit fait faire vn ban tres-exprés, que pasvnde ses gens n'eust à garder des pri-
sonniers, ains que tous ceux qu'ils prendroient fussent sur le champ mis au fil de l'espée. Tameiian
aJ r iI J • • M -i pourluit
Apres doneques que Sacruch eut de cette première pointe emporte les ennemis, le re- chaudemens
ste des forces de Themir, qui s'eftoient iusques lors tenues coyes dedans le camp, se vin- la viftbire.
drent en diligence ioindre à ceux qui auoient désia combattu, afin de poursuiure chaude-
ment lavi&oire, & aller deuancer ceux qui s'estoient sauuez,pour les garder de se ral-
lier : car ce leur eust esté no uuer affaire, pire paraduenture, & plus dangereux que le pre-
mier ; tellement qu'ils les chalïerent sans relasche aucune,iusques en la Prouince d'Ionie,
&: aux riuages de l'Hellespont ; où ils firent vne merueilleuse desolation &; ruine, &: sac-
cagerent infinis bourgs & villages, outre plusieurs villes qui furent aussi pillées &: destrui-
tes. Cependant,Bajazetfuyoit tousiours tant qu'il pouuoit,tasehant de se sauuer de vi-
stelTe,& les Tzachataides le poursuiuoient de prés, desirans sur tout de l'auoir vif en
leurs mains : car ils n'ignoroient pas que c'estoit le comble des desirs de leur Empereur j
mais il s'estoit désia fort cssoigné d'eux, & auoit fait vn grand chemin, estant monté à
l'auantage, quand de fortune ilsetrouua sur le bord d'vne eau, où sa jument pressée de
la soif, s'arresta pour boire i & ne luy fut poffible de l'en destourner, ny la faire pasfer ou-
tre -, estant fort mal-mené des gouttes aux pieds &: aux mains : de sorte quesamonture
ayant beu tout à son aise,se vint soudainement à refroidir 6c laseher ; ce qui donna moyen
à ceux qui alloient après de le ratteindre ; & ainsi fût pris &mené à Themir. En cette Moyse fi,s ^
grosse défaite demeura aussi prisonnier Moyse, & presque tous les Capitaines deBaja- Bajazet pris
zet,qui en furent neantmoins quittes pour leurs dépouilles, sans auoir autre mal. Mais ^jF^nccEtc
parce que ce Moyse estoit de fort belle apparence, &: passoit tous les autres de force &: ^iUS'
diiposition de corps, ce fut le sécond que Themir retint, le menant deçà ôc delà à sa suit-
 
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