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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0100

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ji rliltoire des iurcs,
--te, où il estoit défrayé & entretenu fort honorablement. D'autre costé, la femme deBa-
14 02. jazet vîntes mains des ennemis, qui donnnerentiusquesàlacitédePruse, & la pillerentî
f(SmedePBa- rauisTans tout ce qui estoit dans le Serrai!;& cette Dame mesme entre les autres qui estoit
jazet menée fille d'Eleazar Prince des Bulgares, laquelle ils menèrent à leur Seigneur , Musulman,
captmeaTa- j0sué Mechmet 9 & les autres enfans de Bajazet, coururent tous la mesme fortune-
m cri ci n 3,u ce '
tous les en- Et au reste, ceux qui estoient tant en Aile qu'en Europe, se sauuerent au mieux qu'ils
fans d'iceiuy purent>
XI Iî. Mais Bajazet ayant estéconduit enlapresence deThemir,ondit quecettuy-cy luy
parla en cette sorte : Ha pauure malheureux Je plus mifcrable quifoit entre Uns les hu-
mains!'à quel propos as-tu voulu ainfiprecipiter ta defimécy &luyfaire ce tort,quede te vouloir
attaquer de tonpropremouuemtnt à nofiregrandeur & puisfance? N'as-tu pas bien ouy dire,
étions Mi * tfu'^^y a que les enfans des infortunez, qui fe bandent contre nom ,& fe veulent oppofer a
loslrate, mu nofire inuincible effort ? A quoy Bajazet fit response, que iamais il ne fut paruenu à vnfi haut
tableau d'A» degré de félicité-mondaine,fi lui-mefme ne luy eufi donné les occafions défaire la guerre^ corn"
s£famre.m ^ien que à* ailleurs il eufiefié afiez, prouoquépar les aduersiiiresér ennemis du Prophète. Mais
( répliqua Themir) fitu n'eufsesefiéenfléd'outre-cuidance, iamais nesujfes tombé en cétte mi-
fer e& calamité ou tu es: caria diuine vengeance a de coufiumè le plusfouuentde rabaijfer ainfi
%. • lesprcfomptueux&arro<?ans,&les réduireauplusba^s eftarede la fortune. Il luy enuoya puis
train de après des chiens &: des oneaux, auec tel autre équipage de chaile comme a celuy qui
seau^à^a1" m^eLlxresfembloit quelqueVeneur qu'vnChef deguerre conduisant vne armée contre
suiteordinai- sonennemy ; car on dit qu'il entretenoit d'ordinaire bien sept mille Fauconniers, &pres-
dzBajazet. que autant de chiens ? à quoy ilresponditen cette sorte; De vray a themir,qui pour tout
potage n'eflquvn Tart are &vn bandolier^ne reconnoisfani autre mefiier que di aller brigaderde
cofié & d'autre,il nefierroit gueres bien d'auoir des chiens & des oifeauxi fi bienfait a m 0y,qui
,. fais néd'Amurat fils d'Orchan, tous deux fi grands, puisfans & inumcibles Princes. Dequoy
Coiitumelie-%, r r J ■ / \ J 9 rs -ni t> 11 n 1 i
deTamerian * autre le tentant pique, commanda que tout iur 1 heure on 1 allait promener parmyie
isnueis luy. camp sur quelque vieil mulet de coffres, pour seruir de risée & de moquerie à toute l'ar-
mée, là où après auoir feceu mille brocards & iniures, on le ramena derechef deuant The-
mir, qui luy demanda si cette promenade n estoit pas encore des exercices & palse-temps
de sa tant noble $c ancienne race,aussi-bien que la chasse &la volerie; & là deiTus l'enuoya
en prison. Cela fait,fit trousier bagage pour s'acheminer vers le pays d'Ionie,8£ autres con-
trées où il passarHyver ; Puis sur le commencement du Printemps, fit ses apprests pour
trauerser en Europe, en intention &esperance (comme nous auons désia dit cy-deuant )
^Préparatifs je \z conquérir toute iusqu'aux coîomnes d'Hercules : faire puis après le mesme de sAf-
pour passer frique ; & de là s'en retourner à la maison quand il auroit annexé à son Empire toute cet-
m Europe, te grande estendue" de la terre habitable ; Parquoy il dépescha des AmbasTadeurs à Con-
stantinople deuers l'Empereur, pour demander des vaisseaux àpasser ses gens. Mais il fie
encore vn tel outrage à Bajazet : car la fille d'Eleazar,la plus chère tenue &: la mieux ai-
mée de toutes ses femmes, & laquelle il menoit tousiours quant & luy quelque part qu'il
allast, ayant esté amenée prisonniere à Themir, il luy commanda toute à l'heure en la
presence de sonmary, de le seruir decouppe,&: aller au buffet quérir son vin : dequoy ce
pauure Prince tout outré de courroux Se indignation, ne se put tenir de luy dire que cela
ne luy apparcenoit pas, ny n'en estoit digne : car estant venu de si baslieu,tantdu pere
que de celuy de la mere, & de si pauures & inconnus parens, il ne luy sieoit point bien
de vouloir ainsi fouler aux pieds, & accabler de tant d'indignitez ceux qui de toutes
parts estoient issus de sang Royal, ô£ qui par droicl: de nature deuoient tenir lieu en-
uers luy, de Princes & Seigneurs souuerains, Dequoy Themir se prit bien fort à nre,se
moquant de luy comme dvn homme transporté desonesprit qui nesçauoit ce qu'il di-
soit. Sur ces entrefaites quelques Capitaines de Bajazet s'estans accointez des mineurs
de Themir, trouuerent moyen de les gagner sous promesse d'vne grossesomme de de-
niers, qu'ils leur deuoient donner pour creuser vne cauequi s allast rendre en cet endroit
où leur Maistre estoit gardé, ô^l'enleiier secretement. Mais comme ils eurent commen-
B.eîie mnen~ cé cette besono-ne ,1a conduisans droit au Pauiilon de Bajazet ,& sinalement fussent ve-
tion pour v _ . . » ' 1 > r '1
sauuer Baja- nus a taire îour, us turentapperceus &iailis: carnayans pas donne 11 auant qu ils pen-
«ustr "Hîdle ^ent' ^s^rent ouuerture trop tost, Se de malheur encore sortirent au propre endroit
» où se faisoit le corps de garde, de ceux qui auoient la charge de luy. Parquoy y ayans esté
surpris, ils furent tout sur le champ taillez en pièces par le commandement de Themir.
De là estant venu deuant la ville de S mime, il la prit par le moyen de ses roues, &c da-
uantage
 
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