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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0101

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arnerîan ? Liure troisiesme. 73
u an rage fit voler sans dessusdeisous le fort qui est assis au bord de la mer, où l'Empereur
deConstantinople tencit vue garnison,& nes'abstintpas non plus des autres places, s'a- ^^^'ns-
dressant à toutes celles qui luy sembioientestre de quelque importance pour l'establissc-
ment de ses vi&oires &: conquestes. Ces roues îcyestoient certaines machines & engins, Smime prist
faits de plufîcurs cercles enueloppez, & se retournans lesxns dans les autres, & au dedans [â" Tamel':
y auoit des esclielles pour monter sur le rempart: tellement que quand on les rouloit
vers le fossé, elles receuoient bien iusques au nombre de deux cens hommes, chacun lo-
gé à part ; car ils y entroient à la file les vns après les autres : & ainsi estoient menez à cou-
uert,se conduisans eux-mesmes iusques au pied delà muraille, où ils plantoient les es-
clielles sans pouuoir élire ofFensez d'enhaut. Ainst Themir prenoit les places,car d'ailleurs
le reste de l'armée trauailloit cependant à de longues & profondes trenchées toutàï'en-
uiron, &haussbient desplattcs-formes qui commandoient au rempart, dont fort aisé-
ment puis après ils sevenoientà> faire maiifres. Il auoit encore outre cela force maçons Lasappe d5t
& charpentiers parmy ses gastadoursicsquels à. mesurc que les-vns sappoient la muraille encore.0"5
par le pied, les autres l'estançonnoient de grosses pièces de bois, & y mettoient puis après
le feu : si bien qu'après qu'elles estoient consumées, de grands pands de muraille tous en-
tiers, sans qu'on y flst autre efsort, sevenoientàauaHereux-mesmesenbas, laissans vne
bresche & ouuerture par où les ioldars entroient à la foule. C'estoient les inuentions & ar-
tifices, dont Thcmir se seruoit à prendre les villes. Mais surie commencement du Prin-
temps, arriuerent deuers luy des Hérauts d'armes du grand Empereur des Indiens ,pour
luy dénoncer la guerre, & luy faire entendre que leur Seigneur estoit désia entré dans ses
pays, auec vne puissanceinnumerable, ayant par despit de luy fait le pis qu'il auoit pu en
la cité de Chéri; &: ouuert le thresor pour se payer par ses mains du tribut, qui estoit es-
cheu cette année; puis s'en estoit retourné. Etadjoustoientencoreà cela, tout plein de
menaces , &C paroles fort hautaines; qu'il ne vouloit plus de son alliance & amitié, mais
la luv quittoit-là. Toutes lesquelles choses mirent Themir en grand trouble 6c esmoy,
craignant que si ces messagers s'en retournoient deuers leur maistre, il ne raisemblast de-
rechef son armée, pour venir courir sus, &enuahir ses pays cependant qu'il seroit ainiî
essoigné, &: détenu à guerroyer lesProuinces estrangeres. Remettent quant & quant en
mémoire, la condition &c instabilité des choses de ce monde, qui ïamais ne demeurent
fermes ne arrestées en vn estat. Mais ce qui le picqua plus que tout le reste , furent les ar-
rogantes braueriesde ces Indiens, qui auoient parlé si haut, & auantageusement. Par-
quoysans plus différer, il retourna en toute diligence à Chery, charriant auecques luy
Bajazet&? son fils, enuers lesquels ilvsa de bien peu de respeét, & fut cette retrai&e Ci
hastiue, qu'elle sembla proprement vne fuite : en sorte que Bajazet qui se trouuoit désia m ^ g^
fort mal, vint à mourir par les chemins. Telle fut la fin de ce grand & redouté Monar- ja°cc?
que, qui ne s'estoit auparauant iamais trouué en lieu où il n'eu st laisse de tres-beaux & am-
ples témoignagnes de sa vertu. Il régna vingt-cinq ans, ayant mené à fin beaucoup de
grandes choses, tant en Asie qu'en Europe. Mais au reste il estoit d'vn si ficr9& outrecui-
cté naturel, & si presomptueux de sa suffisance, qu'il ne se falloit pas aduancer de luy don-
ner conseil, car aussi bien ne l'eust-il point receu ; nes'arrestant iamais qu'à sa seule opi-
nion & fantaiste & principalement quand il estoit question de prendre les armes. Quel-
ques autres veulent dire qu'il deceda au pays d'Ionie, lors que Themir y alla pour hyuer-
ner son armée.
Mais pour retourner à nostre propos, 1 Empereur des Indiens, dont nous venons de Xl V.
parler, estoit du nombre des neuf chefs des Tzacataides, celuy-là mesme qui enuoya Duuoir
cette groise nuée de gens de guerre contre Themir, par la contrée des Masfagetcs: Et dngrLd
lequel ayant palsé la riuiere d'Araxe, courut &subjugua vne grande partie de ses pays; les cham.
Prouincesde Syené, del'Inde &: de Xiprise, luy sont sujetes : & s'estend encore bien^JaeuJêo
plus auant sa domination outre risse delà Taprobane iusques à l'Océan Indique, dans le- eoie vénitien.
quel se vont deseharger le Ganges, Indus, Anythines, Hydaspes, Hydraotes,Hypha- ^Sues"
sis, & autres sseuues, les plus grands de tous ces quartiers-là. Or l'Inde est vne région quienaent
tres-plantureuse, & fertile en toutes sortes de biens & de commoditez, qu'à pleines poi- dans l'Occan
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Oriental.

ription

gnées ( comme l'on dit) elle seme & respand par rout,de quelque endroit! qu'on se puisse DJ"C
tourner. Mais la souueraine authorité détoure cette si grande & profonde estenduë de dej'î'ndë
terres & de mers, est par deuers ce Prince icy : lequel s'estantautresfois acheminé de la °nei>tale-
contrée qui est au dessus de la riuiere de Ganges, & des régions maritimes de l'Inde, en-
semble de l'Isse de la Taprobane,. vint à main armée au Royaume de Chatay,situé entre
G
 
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