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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0109
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Musulman, Liure quatricsmc. gî
^Mspr Ovt auiïi tost que Musulman, par l'homicide de Ton frère se fut mis ï^^TT"
en poiscstïon de sEitat, Moyse que Themirauoit reîasché s'en vint par 1408.
mer deuers les enfans de Homur, ennemis mortels de Musulman , car ils in%Vâ
J s'estoient bandez en faueur de losué alencontre deluy; & de làpasîaou- I4Î3-
tre à Sinope & Castamone ; puis finalement par le Pont-Euxin s'en vint enuuon-
en Valaquie, où il pratiqua l'aide &secours deMyrxas, auec de grands ^ ^
offres dereuenus & terres qu'il luy deuoit donner, pou ru eu qu'il luy âidast à charter son i0sué le éio'ù
frère, & s'introduire ensaplace. Myrxas receutMoyse fortamiablement, &: luy dreisa siémedesen-
soudainvn desfray & entretenement honorable pour luy & pour sa suite, attendant qu'il «"^retire
eust donné ordre à ses asfaires.Car incontinet se vindrent rendre à luy de toutes parts grad e« Valaquie.
nombre de gens mal contens& dépitez alencontre de Musulman, pour le rebuffe&: _ .
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mauuais traitement qu il raiioita vn chacun, lequel eitoitpourlors eiloigne& détenu en rudc & mal
Àiie. Ainsi Moyse en peu de iours par le moyen du secours &appuy de Myrxas,& quelque Sîacieux aux
renfort que luy amena vn autre SeigneurVaîaque nommé Daas,eust bien-tost amassé vne
fort grotte armée,auec laquelle il se sit proclamerSeigneur enEurope,&s'en alla faire cou- Moyse sc fait
ronner à Andrinople ; le délibérant de passer puis après en A sie pour y acheuer le demeu- couronner à
râét de la guerre contre son frère. Il ne s'endormoit pas toutefois de son costé, ains faisoit AnuU"°Ple'
toute diligence extrême pour le preûenir &f palier luy-mesme en Europe: car l'vn & l'autre
prenoit au plus grand aduantage qui luy eust pu arriuer, voire au principal poinet qui don-
hoit la victoire toute gagnée, de deuancer son compagnon ,& luy liurerla bataille en son
p u s,(ans attendre qu'il luy vint le premier courir sus.Parquoy Musulman pafla la mer, &z
s'en vint à Coristantinople, se confiantsirfamitié 5c accointance de celuy qui alors tenoit
l'Empirc:Mais pour s'en pouuoir tousiours asteurer dauantage, à son arriuée il espousa la
nièce diceluy,fille de lean Théodore, en ayant eu vne autre du mesme sang.Tout incon-
tinent que Moyse seeut sa venue, & les menées & préparatifs qu'il faisoit al en cotre de luy,
il se h a lia de venir àConstantinople,& l'autre de son costé sortit en campagne auec les for-
ces qu'il auoit amenées d'Asie-.tellement qu'il y eut iournéeentr'eux dure & sanglante, &:
où beaucoup de sens laisserent les vies d'vne part & d'autre: Car Moyse estoit accompa- Bata'lIecQfrc
gne de Yalaques & Tnbai îcns, lous la conduite du Vaiuode hitienne, fils d Eleazar,auec Moyse.
les Turcs de l'Europe, qui s'estoient rangez àsonparty : Toutefois, l'Empereur auoit vn
peu auparauantenuoyé à cachettes deuers ce Prince, pour luy remonstrer que c estoit à
luy vne bien grande simplicité de se formaliserainsi, &:se mettre luy & ses affaires au dan-
ger dVne dernière ruine,à l'appétit d'vn tyran cruel & insupportable, lequel finalement il
trouueroit ingrat: Parquoy il vaudroit beaucoup mieux,cependant que les choses estoient
en leur entier, qu'il se rengeast deuers celuy qui auoit le meilleur droit, &: estoit le plus
fort; carilsçauoitfortbienreconnoistreà laduenirle plaisir& faueur qu'il receuroit de
luy à ce besoin,comme courtois, gracieux & bénin Prince, qu'il estoit. Cespropos,joint
quelques autres considerations qu'Estienne se ramena deuant les yeux, eurent tant d'effi- g^j j£cs ^
cace,qu a l'instant mesme que la charge se deuoit commencer, il se retira luy &les liens, uers Moyse.
&: tourna visage autre part droit au chemin de Constantinople:Ce nonobstant Moy ie,qui
auoit donné fort vaillamment à trauers les ennemis, nelaista.de les mettre en route de
pleine arriuée, &: les chaster par vn long espace. Car Musulman de propos délibéré, fit Ruse<jc mu-
Semblant d'auoir perdu le cœur aussi bien que les autres, &se retira au grand trot deuers sulman.
la ville,auec vn hourt de cinq cens cheuaux en bonne ordonnance bien serrcz:&: quelques
autres qui le suiuoientà la débandée sur les ailles, iusques tout auprès des murailles de la
ville ; la où il s'alla malicieusement desrober de la veuë des ennemis, qui poursuiuoient ce-
pendant la victoire, pensans auois désia tout gagné , afin de retourner tout court par vne
autre addrestèsur le camp, qu'il s'attendoit bien de trouuer despourueu de defense. Cela ^j^"1™*0
luy succeda tout ainsi qu'il l'auoit imaginé, & entra dedans d'abordée, mettant au fil de 5e Moyse.
l'espée tous ceux qui s'y trouuerent, lesquels on auoit laissé à la garde du bagage, & quel-
ques autres encore qui de laseheté de cœur dés le commencement de la mellce s'y estoient
retirez à garent, comme dedans vn fort, pour attendre en plus grande seureté quel en se-
roit l'euenement. Moyse après auoir à toute bride rembarré vne bonne partie des fuyards,
commençoit désia à faire sonner la retraite, pour s'aller rafraisehir en son logis, quand on
luy vint annoncer comme son srère l'auoit pris &saccaeé,& s en venoit au deuant de luy, P;r<j.
auec vne grotte troupe de gens tous fraiz&ireposez. Dequoy il s'estonna de prime race; sauucàl fu.r
& abandonnant ça & là son armée espanduë en desordre parmy la campagne, nepensa te.
 
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