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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0126

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9$ Histoire des Turcs ,

——- gence asTemblé vn camp volant j & s'en estoit venu (le cherchantde tous costez) deuant
'Depuis Theisalonique, où on luy auoit dit qu'il s'estoit retiré : Parquoy il demandoit à toute
force qu'il luy fuit, mis entre les mains, comme vn afTronteur supposé,vrayepeste &note
z d'infamie pour lamaison des Othomans. L'Empereur fit response, qu'on se donnait bien
garde de le lascher en quelque sorte que ce fust ; & quant & quant dépescha à Mechmet
L'Empereur pour renouueller les anciennes alliances auec luy, sous condition de ne remettre iamais
fan son pro- Muftapha en liberté. Surquoy la ligue & amitié fut iurée fort exprelse entre les deux
d«MustaPha. Princes: & 1 infortune enuoye pnionnier au chaiteaus d Epidaure,auecZunaitDucde
1" Autrement smvmej qui estoit venu pour l'aider contre Mechmet ; là où ils demeurèrent astez lon-
*Ltmbro& guement, &: puis furent transportez és isses d'Imbros & Lemnos, * dont ils ne sortirenc
staliniens, iusques après la mort de Mechmet. Ainsi, les Grecs luy ayans 11 bien compensé tous les
plaisirs qu'ils en auoient receus: par le seul detenement de celuy qui luy pouuoit renuerser
sans dcsfus désions tout le repos Se asseurance entière de son Estat, obtindrent sans gran-
fort^rfedîe1 ^c difficulté ce 4U'^S voulurent de luy tant qu'il veseut : & cependant eurent vn beau
»a enuersks moyen défaire leurs besongnes sous la faueur &: support d'vn si puilTant amy, allié Se
<3rccs. confédéré. Aussi disposerent-ils comme bon leur sembla de tout le Peloponese , &c y
establirent telle forme de gouuernement qu'ils voulurent.
XI. Or l'Empereur Emamiel auoit plusieursenfans,& en premier lieu Iean leplusaagéde
Les enfans tous Andronic&Theodorejpuis C on (tan tin, D i m itr e & Thomas. A Ieannon seulement
comme a 1 aiine, mais le meilleur encore, le plus lage &c débonnaire de tous les autres, il
îcin,fils ais- laisla l'Empire, & le maria auec la fille du Marquis de Montferrat, qui au demeurant n'e-
ue de l'Em- ^ • pas des plus belles, mais en sageiTe 'honnesteté.modeilie, &semblables vertus di-
pereur,epou- t r h • '• rc — i • \ -\ r-
se la fille da gnes du lieu dont elle estoit isiuë, ne cedoit aaucune autre de son temps. Neantmoins
Momf'rratU Pour tout ce*a/on n*ary,qui visoit plus au corps qu a resprit,suiuant l'ordmaire des ieunes
gens ( mesmement où l'accoustumance, qui est le plus fort lien qu'on puiise trouuer pour
arrester & retenit l'amour inconstant&: volage sans cela,n'est point encore alsez bien esta-
blie&ancrée entre les deux parties) ne laissa pas de Taiioirà contre-cœur &: desdain, de
sorte qu'il nela pouuoit gouster,&: ne hantoit auec elle en sorte quelconque. Et elle qui
estoit d'vn grand cœur, ne pût longuement comporter qu'on en fist si peu de cas : Par-
quoy sans attendre dauantage, ny prendre la patience de le gagner auec le temps, qui par
aduanture y eust pu faire quelque chose, le planta là, &; monta sur mer, pour s'en retour-
ner à ses parens, luy puis après se remaria à la fille du Duc de Russie. Ce furent les primi-
ïaaiSi & ccs ^e 1E mpire de ce ieune Prince, auquel son pere E manuel s'en estoit démis de son vi-
tom enfcm- uant, & si l'auoit pourueu quant &: quant du Patriarchat, qui est la souueraine dignité de
bie> toute TEglise Grecque. Andronic ( le sécond de ses enfans) eut le gouuernement de
The{salonique,mais quelque temps après il cheut en meselierie: &: pource qu'il voyoit les
Thessaloni Asfaires de cette cité estre en si mauuais train, qu'il n'y auoit plus d'ordre ny esperance de
-que vendue les redresser,il la vendit aux Vénitiens pour vne bien petite somme d'argent, estimant que
so^uef aux0" cette anenati011 rctourneroît au bien & vtilité deluy & deshabitans. Cela fait, il se retira
Vénitiens, au Peloponese deuers son frère, où il esseut sa demeure en la ville deMantinée au pays de
Laconiej mai s il ne veseut pas longuement après, car le mal se rengregea, qui auec le cha-
grin & ennuy dont il estoit afssigé pour se voir en vn si piteux estat, l'emporta hors de cette
vie à vne plus heureuse, ne laiisant pour tous enfans qu'vn seul fils nommé Théodore, le-
sibd^KUe* quel auant mourir il auoit enuoyé à son frère Théodore Porphirogenite, pour luy succe-
nic succede der à la Seigneurie du Peloponese, comme il fit à la fin : &c fut tousiours fort gracieuse-
au Pelopo- ment traité de luy, non tant pour luy estre neveu, que pource qu'il estoit fils quant&:
quant de celuy de tous ses frères qu'il aimoit le mieux. Ce Théodore après le decez de
son oncle estant paruenu à vne si belle &: ample Seigneurie, espousa la fille d'vn Malateste
Espousela Italien, Duc delà Marche, l'vne des plus belles & accomplies Princelses qui fut entons
fille du Duc ces quartiers-là: Se neantmoins il s'en ennuya tout incontinent, dont ils firent vn si mau-
^tfiste ad'ia ua*s mc^nage3& eurent tant de riottes, de querelles, Se diisentions parensemble, qu<3
depuis. - finalement il se resolut de quiter tout là, & aller prendre l'habit des Cheualiers de saincfc
Espouse en ïeau de Ierusalem, qui faisoient lors leur residence en Tisle de Rhodes. S'estantdonc-
secôdes nop- ques arresté du tout à ce propos, il enuoya quérir Ion frère pour luy resïgner laPrinci-
îSné Du^ Pau£^ entre les mains: mais tout soudain il changea d'aduis; caries Seigneurs &c Ba-
d'Athcnes, rons qui estoient sanscelse à ses oreilles pour luy remonstrer l'erreur quil vouloir fai-
dcsir1^" J-'e, l'en destournerent à laparfin, & firent tant qu'il se remaria à la fille de René Duc
.4efioteac°e.y d'Athènes^, laquelle surpalsa en excellence de beauté toutes les autres Dames de son
terapsj

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