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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0127
âhomet I. Liure quasriéjsrrié, pp
temps, mais il n'en eut point d'enfans, &reuint le tout après qu'il fut mort à ses oastards--'■—"
ainsi que nous dirons cy-après.Ce René icy qui fut Seigneur de Corinthe & d'Athenes,& iJtT
commanda aussi à la Bœoce, voise iusques sur les confins & limites de la Thelsalie, estoit mZJta
Florentin,de la maison des Acciaoli \ Se paruint a cette grande authoritc lors que les 1412»
François & les Vénitiens, ensemble le Roy de Naples, les Geneiiojs, Lombards & autres
puisTans peuples du Ponant, par Fexhortement &: instigacion du Pape, palTerent de com-
pagnie à la conqueste du Peloponese, & du reste de la Grèce. Les Geneuois de la famille
des Zacharies, s'emparèrent bien &: beau de la contrée d'Achaye,& de la plus grand' part
de celle deFElide: Prirent aulsi la ville de Pylos,auec vue bonne portion dupais deMes-
sene, & si ancrèrent encore dans la Laconie 5 tellement que rien ne demeura aux Grecs
sînon le cœur &: le dedans du Peloponese ; car les estrangers se firent maistres de toute la
coite, des régions maritimes, dent René eut pour sa part celles de i'Attique & de la
Bœoce, comme i'ay dit cy-deiîus5& si prit depuis quelques places sur les Phocenses. Les
Geneuois auoient long-temps auparauant conquis l'Issc dTuboée, autrement dite Ne- fesVeniti^
greponr, lesqueîs ayans quelquefois permis aux Vénitiens d'y deseendre pour se rafîrais- je nshfde
chir, ceux-cy sesearterent de costé & d'autre, comme pour aller à l'esbat: Surquoy ils en- Negrepont,
trerent en querelle auec les Geneuois, dont ils eurent le delsus, & les en changèrent. Et uoi^L^a-"
pour ce que le païs leur sembh propre & commode pour beaucoup de leurs intentions,iIs uoient tt-
le gardèrent depuis, donnant toutesois quelque recompense aux Geneuois, afin d'amor- ccus » ^
tir les querelles qui enssent pu sourdre de cette illégitime occupation. Long-temps après 5
les Vénitiens & Geneuois, ce René icy, les François & Arragonnois, ensemble tous les
autres qui parlèrent la mer auec eux à l'entreprise delà Grèce, abordèrent en cette Isse>
où René prit F alliance d'vn certain Prcthy me,dont il espousa la fille,par le moyen duquel
mariage il netarda gueres depuis à s'emparer delà Seigneurie: &delàse jettant sur la
terre ferme, prit Corinthe ; tellement qu il s'imaginoit désia en son esprit la conqueste de
tout le Peloponese, quand Théodore frère de l'Empereur, voulant à toutes aduentures
preuenir &obuier à ce qui en eust pûarriuer,l'allatrouuer pour traiter d appointements
&;luy demander sa fille (cette belle ieune Dame que nous auons dit cy-delTus ) laquelle
le pere luy accorda tres-volontiers, & luy assigna pour son dot la ville &: le territoire de
Corinthe, dont ils deuoient iouïr après sa mort. Quant à l'autre de ses filles, il la maria à \
• —• } _ Delà, famille
Charles Prince d'Arcanie, &: d'^tolie. Or les premiers Ducs de ce païs-là reconnois- jes jochics.
soientpour souuerain le Roy de Naples, auquel pareillement se donnèrent les Lies de
Cephalenie,deZacynthe,& les Echinades; toutes lesquelles àcause des grandes & lon-
gues guerres qu'ils auoient eues contre leurs voisins, où presque tout estoit demeuré
perdu, &: se trouuoient lors sans Prince ny Chef aucun; mais il mit par tout des Gou- Charles To-
1 r 1 c\ ■ 1 • • j> chiano con-
uerneurs en ion nom. (Quelque temps auparauant y en eiloient bien arnuezd autres, qUierti'Ephe
&mesmement ce Charles icy ayant quant & luy vn Iacques de laRoze, Dominique & l'Arcan»-
Gillio, Geoffroy Milly, tous braues &vaillans soldats, & fort expérimentez aux armes; nic*
mais comme ils sejournoient en Cephalenie, il luy prit enuie d'aller donner sur l'Epire,
&c par le moyen de quelques sieurs Epirotes qui se vindrent rendre à luy, il conquit le
païs qui leur appartenoit. Peu à peu puis après, FArcananie vint en ses mains.
SVk ces entrefaites, les Albanois estans sortis de Duras en bon nombre, s'en allèrent XIL
prendre d'arriuée toute la Thelsalie,auec vne grande partie des régions maritimes de Ma-
cédoine, & les villes d'Argyropoîychné, & Caftorie, qu'ils adjoustereiît à leur domaine:
Mais ils partirent entr'eux les places de la Theisalie,courans &; fourrageans sans intermis-
sion aucune toutle païs d'alentour, comme gens vagabonds, qui n'auoient lepiedferme
nulle part. De la ils vindrent en Acarnanie, sous couleur de mettre leur bestail aux pacca-
ges, dont la contrée estfort riche & abondante 3 & sur ces entrefaites prirent conseil en-
tr'eux deioiier vntour de leur mestier aux Grecs, en quelque sorte Se manière que l'af-
faire deust succeder.Ils auoient vn Capitaine entre les autres^nommé Spadafore, homme
hazardeux & prompt à la main, en qui estoit leur principale fiance, aulsi leur auoit-il fait
tout plein de bonsseruices : Cettui cy fut choisi parmy tous, pour 'exécuter Fentreprise :
tellement qu'ayansespié par plusieurs iours le Prince Isaac (ainsi estoit appeJlé de Sieur
de la contrée ) ils le prirent vn iour à leur aduanta ge, ainsi qu'il estoit allé à la chassé sans
(e douter de rien, & le massacrerent en vn lieu à 1 eseart dans les bois. De là s'est ans mis en j^o%
campagne, se saisirent de tout le peuple qu'ils y trouuerent, &r lemirentàlachailne ; se j^-^g*8 *:
faisans Seigneurs du pais entièrement, & mesme de la ville d'Arthé, capitale de toute
FÂmbracie,laquelle ils prirent de force. Ils ne s'abstindrent pas non plus de courir les ter-