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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0128
3ôo " Histoirc des Turcs,
"-D uis res que tcnoicnt en ces quartiers-là les Princes du Ponant, où ils firent de grandes deso-
j# îations &c ruines ; car ils n'arrestoient en place,estans continuellement le cul sor la Telle à
lusuu'en piller de costé & d'autre. Cela fut cause que les Neapolitains qui estoienc en l'Me deCor-
1422. fou (caries Rois de Naples la tenoient pour lors) se mirent en armes pour aller aurecou*
leurs cour- urement de l'Arcananie,&: de la ville d'Arthéjdeuant laquelle ils allèrent planter le siege.
tes & bngan- y[â[s comme ils estoient après à faire leurs approches, & dreîîer leurs machines &: engins
pour battre la muraille, le Capitaine Spadafore ayant raitvne bnerve remontrance àses
Corfou prise Albanois pour leur donner courage de ne selailser point enuelopper là-dedans, tout ainsi
SnuifJrsïIn *ïue kestes mues dans quelque pan de rets, & après y auoir languy en grande destrefîe
1150. receuoir quelque vilaine 6c honteuse mort, sortit sur les Italiens qui estoientescartez,les
vns à faire des trenChées, les autres à se loger, & la plus grand'partie allez au fourrage &:
prochas des victuailles donnant si vertement sur ce desordre, que d'arriuée il les mit tous
Spadafbre en route, là où il y en eut grand nombre de tuez, & beaucoup de prisonniers: les autres le
défait les sauuerent à la fuite, le mieux qu'ils purent. En ce conssit!: se trouua Prialupas le Tribalien,
Ncapoinains prince d'Etolie, & allié de Spadafore sseur d'Arthé , qui y fitvn merueilleux deuoir en
asUcgé en la sorte que pour cette rois ils demeurèrent maiitres de 1 Arcananie. Mais Charles, quelque
yssie d'Arthé. cemps après, estant sortv des Ides auecbon nombre de ses confederez & autres, qui en
Bulgare , haine de la tyrannie des Albanois,laquelle ils auoient atres-grand contre-cœur, estoient
Seigneur entrez en cette ligue,recouurerent le pais: ôc si conquirent encore la contrée d'Etolie
nLfArCana" surDom Ignique d'Aualos Arragonnois, ensemblela ville desDromeniens, qu'il auoit
Charles To arrachée des poings auxenfans dePrialupas par vne telle voye. Lorsque ceTribale icy
comue l'Ar a^a au secours de Spadafore, quand les Italiens vindrent mettre le siege deuant la ville
cananie. d'Arthé, où ils furent si bien battus, il y eut beaucoup de gens d'estofle prisonniers.&en-
cr* autres ce Dom Ignique d'Aualos, Gentilhomme de la Maison du Roy de Naples,
D©m igni- ieune,beau, & honneste au polsible, &: qui sentoit bien sa bonne maison. Mais pour tout
2riso Au"los cela, Prialupas qui l'auoit eu à sa part auec d'autres captifs, ne laissa pas de le traiter indi-
gnement, sans en faire non plus de compte que de quelque vil & maloslru esclaue, com-
bien qu'il en attendist d'heure à autre vne bonne grolie rançon, à quoy il s'estoitmis. Sa
femme n'en fit pas ainsi,car elle n'eut pas pluitofi: ietté l'œil deisus,qu'elle en deuint deses-
- , , . . , perément amoureuse, fuit qu'elle eust pitié & compasiîon dele voir traiter ainsi mal, où
La lubricité J . i r • m i 1 ' . . * , , r -, r . , , .
de la femme bienmeue de la îeunelie & grande beauté, ou bien pour la légèreté ocion naturel lubri-
sie Prialupas. qUCj delbordé & laseif, autant que de nulle autre de son temps, car elle n'attendoit pas
qu'on la requist &: priast d'amours, ains ayant aueuglé quelque ieime homme de bonne
taille, soudain elle letiroit par la cappe pourluy dire deux mots en l'oreille. Aussi adjou-
sta-elle l'exécution à son desir,comme vieil soldat qu'elle estoit pratiquée & expérimen-
tée de longue-main en tels affaires & occurrences: & luy en pleurent tellement les pre-
EiïelemasTa- mïercs erres qu'afin de les pouuoir continuer & entretenir plus à son aise, elle complota
cre pour es- auec son nouueau adultère, l'homicide de son mary légitime. Le négoce n'alla point au-
ïgnfqued'A^ trernent cn longueur,parce que la première nuief que Prialupas alla coucher auec elle, il
uaios, & fait n'eufl: pas si tost lateste sur le cheuet, qu'ils luy coupperent la gorge : & si firent encore
c"ucrv creuer les yeux à vn sien fils qu'elle auoit eu de luy; lequel s'estoit desrobé, en intention
propres!1 d'aller demander secours à Moyse Empereur des Turcs, pour venger le meurtre de soa
pere,&: recouurer son Estat:mais d'Aualos,qui n'estoit agréable à persorine qu'à sa femme,
& elle detestable à tout le monde, ne gousterent pas longuement le fruit de leur mesehan-
cetc, car Charles suruint incontinent après là-dessus,qui les ietta tous deux hors de cour
& de procez,ainsi que nous auons dit cy-deuant. Quant à la ville & au territoire des Ioan-
nins,on n'y alla point,pource que de leur bon gré ils se vindrent offrir &: rendre à Charles:
lequel depuis qu'il en eut pris possession, Te maintint fort valeureusement en toutes les
guerres qu'il eut depuis. Et ainsi lepaïsd'Arcananie,apresauoirestéenlamain d'vn Tri-
balle, &" de là sous vn Arragonnois, vint finalement sous lapuissance de ce Seigneur.
XIII Tenant donques les deux bouts delà courroye,iîadjou(taà sa Principauté la contrée
prochaine à la riuiere d'Achelous, que pour lors on appelloit Etus; & le territoire d Argy-
ropolichné,iusquesà la.ville deNaupacte^visà vis del'Achaye.Il mania au reste tres-sage-
chianoépou" i^cnt ^es Maires en paix & en guerre, dont il s'acquit vne fort grand' gloire & réputation
se Euboide parmy tous ses voisins:Car en iustice 8c équité, en valeur &: proëlse, il ne céda à nul d'eux,
d"René Duc ^ Dien clue sonfait prosperant de bien en mieux ,il espoula Euboide fille de René Duc
d'Athènes d'Athènes & de Corinthermais pource qu'il n'eut point d'enfans d'elle, il laissa par testa-
ment à vn sien bastard nommé Antoine, le pais de laBceoce auec la ville de Thebes.; &c
celle
"-D uis res que tcnoicnt en ces quartiers-là les Princes du Ponant, où ils firent de grandes deso-
j# îations &c ruines ; car ils n'arrestoient en place,estans continuellement le cul sor la Telle à
lusuu'en piller de costé & d'autre. Cela fut cause que les Neapolitains qui estoienc en l'Me deCor-
1422. fou (caries Rois de Naples la tenoient pour lors) se mirent en armes pour aller aurecou*
leurs cour- urement de l'Arcananie,&: de la ville d'Arthéjdeuant laquelle ils allèrent planter le siege.
tes & bngan- y[â[s comme ils estoient après à faire leurs approches, & dreîîer leurs machines &: engins
pour battre la muraille, le Capitaine Spadafore ayant raitvne bnerve remontrance àses
Corfou prise Albanois pour leur donner courage de ne selailser point enuelopper là-dedans, tout ainsi
SnuifJrsïIn *ïue kestes mues dans quelque pan de rets, & après y auoir languy en grande destrefîe
1150. receuoir quelque vilaine 6c honteuse mort, sortit sur les Italiens qui estoientescartez,les
vns à faire des trenChées, les autres à se loger, & la plus grand'partie allez au fourrage &:
prochas des victuailles donnant si vertement sur ce desordre, que d'arriuée il les mit tous
Spadafbre en route, là où il y en eut grand nombre de tuez, & beaucoup de prisonniers: les autres le
défait les sauuerent à la fuite, le mieux qu'ils purent. En ce conssit!: se trouua Prialupas le Tribalien,
Ncapoinains prince d'Etolie, & allié de Spadafore sseur d'Arthé , qui y fitvn merueilleux deuoir en
asUcgé en la sorte que pour cette rois ils demeurèrent maiitres de 1 Arcananie. Mais Charles, quelque
yssie d'Arthé. cemps après, estant sortv des Ides auecbon nombre de ses confederez & autres, qui en
Bulgare , haine de la tyrannie des Albanois,laquelle ils auoient atres-grand contre-cœur, estoient
Seigneur entrez en cette ligue,recouurerent le pais: ôc si conquirent encore la contrée d'Etolie
nLfArCana" surDom Ignique d'Aualos Arragonnois, ensemblela ville desDromeniens, qu'il auoit
Charles To arrachée des poings auxenfans dePrialupas par vne telle voye. Lorsque ceTribale icy
comue l'Ar a^a au secours de Spadafore, quand les Italiens vindrent mettre le siege deuant la ville
cananie. d'Arthé, où ils furent si bien battus, il y eut beaucoup de gens d'estofle prisonniers.&en-
cr* autres ce Dom Ignique d'Aualos, Gentilhomme de la Maison du Roy de Naples,
D©m igni- ieune,beau, & honneste au polsible, &: qui sentoit bien sa bonne maison. Mais pour tout
2riso Au"los cela, Prialupas qui l'auoit eu à sa part auec d'autres captifs, ne laissa pas de le traiter indi-
gnement, sans en faire non plus de compte que de quelque vil & maloslru esclaue, com-
bien qu'il en attendist d'heure à autre vne bonne grolie rançon, à quoy il s'estoitmis. Sa
femme n'en fit pas ainsi,car elle n'eut pas pluitofi: ietté l'œil deisus,qu'elle en deuint deses-
- , , . . , perément amoureuse, fuit qu'elle eust pitié & compasiîon dele voir traiter ainsi mal, où
La lubricité J . i r • m i 1 ' . . * , , r -, r . , , .
de la femme bienmeue de la îeunelie & grande beauté, ou bien pour la légèreté ocion naturel lubri-
sie Prialupas. qUCj delbordé & laseif, autant que de nulle autre de son temps, car elle n'attendoit pas
qu'on la requist &: priast d'amours, ains ayant aueuglé quelque ieime homme de bonne
taille, soudain elle letiroit par la cappe pourluy dire deux mots en l'oreille. Aussi adjou-
sta-elle l'exécution à son desir,comme vieil soldat qu'elle estoit pratiquée & expérimen-
tée de longue-main en tels affaires & occurrences: & luy en pleurent tellement les pre-
EiïelemasTa- mïercs erres qu'afin de les pouuoir continuer & entretenir plus à son aise, elle complota
cre pour es- auec son nouueau adultère, l'homicide de son mary légitime. Le négoce n'alla point au-
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c"ucrv creuer les yeux à vn sien fils qu'elle auoit eu de luy; lequel s'estoit desrobé, en intention
propres!1 d'aller demander secours à Moyse Empereur des Turcs, pour venger le meurtre de soa
pere,&: recouurer son Estat:mais d'Aualos,qui n'estoit agréable à persorine qu'à sa femme,
& elle detestable à tout le monde, ne gousterent pas longuement le fruit de leur mesehan-
cetc, car Charles suruint incontinent après là-dessus,qui les ietta tous deux hors de cour
& de procez,ainsi que nous auons dit cy-deuant. Quant à la ville & au territoire des Ioan-
nins,on n'y alla point,pource que de leur bon gré ils se vindrent offrir &: rendre à Charles:
lequel depuis qu'il en eut pris possession, Te maintint fort valeureusement en toutes les
guerres qu'il eut depuis. Et ainsi lepaïsd'Arcananie,apresauoirestéenlamain d'vn Tri-
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XIII Tenant donques les deux bouts delà courroye,iîadjou(taà sa Principauté la contrée
prochaine à la riuiere d'Achelous, que pour lors on appelloit Etus; & le territoire d Argy-
ropolichné,iusquesà la.ville deNaupacte^visà vis del'Achaye.Il mania au reste tres-sage-
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se Euboide parmy tous ses voisins:Car en iustice 8c équité, en valeur &: proëlse, il ne céda à nul d'eux,
d"René Duc ^ Dien clue sonfait prosperant de bien en mieux ,il espoula Euboide fille de René Duc
d'Athènes d'Athènes & de Corinthermais pource qu'il n'eut point d'enfans d'elle, il laissa par testa-
ment à vn sien bastard nommé Antoine, le pais de laBceoce auec la ville de Thebes.; &c
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