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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0130

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Depuis

ioz Hiiloire des Turcs,

tragédies, toutainsi que sur vn public eschaffaut. L'autre de Tes filles, quesembîabîe-
ment il auoit adoptée, fut pourueuë à vn Gentilhomme de Negrepont, riche & de fore
iui^u'en bonne maison. -
ï 421 CR m'ellant-ainii longuement détourne après ces choses particulières & incidentales,
2£ l y il est désormais temps que ie retourne à Théodore petit fils de l'Empereur,lequel fut Duc
de Sparte, & Seigneur de tout lereste duPeloponese après la mort de son oncle Théo-
dore : lequel l'ayant esleué & nourry en toutes bonnes moeurs &c conditions louables, le
laissa son seul héritier après sa mort. L'Empereur Emanuel s'y achemina soudain, tant
pour se trouuer aux funérailles de son srère ( où il fit luy-mesme la harangue sélon la cou-
stume, monstrant vn grand reiTentiment de douleur sur letombeau, & y versa maintes
larmes} que pour asseurer & establir à son neveu FEstat qui luy auoit esté laissé. Et pour
cet effet aiîembla la plus grande partie de tous les peuples du Peloponese sur ledestroit
de i'Istme, pour le Fermer de muraille : laquelle ne fut pas plustost en defense, qu'il se
saisit des Seigneurs &: Barons du païs qui pouuoient remuer quelque chose, &: les emme-
na auecques luy à Constantinople sous bonne &seure garde , laislant des gens en garni-
son en cette nouuelle forteresse. Voilà comment les choses de la Grèce parlèrent alors;
laquelle tant que Mechmet veseut demeura tousiours en fort grand repos & tranquillité,
tant pour le regard de l'Empire, que pour le fait des particuliers. Car Mechmet s'estu-
dioit de tout son pouuoir a leur faire gousler de plus en plus combien estoit doux &: sauou-
reux lestuicl: de la paix dont il les lailsoit iouïr5 & auoit soigneusement l'œil à diuertir
& enipeseher que les lanissaires., genstempestatifs & tumultueux,necommuniquasfent
auec les Grecs, de peur qu'ils ne leur missent quelques opinions en la teste qui les eust
pu brouiller, & faire rompre auec luy. Au reste, outre les presens qu'il faisoit ordinaire-
ment aux gens d'authorité, il accordoit facilement tout ce qu'on vouloit de luy: toutes
lesquelles choses il faisoit afin depouruoir àsaduenir au sait de son fils Amurat, qui estoit
l'aimé, &r auquel il auoit desliné l'Empire de l'Europe après sa mort ; comme à Musbpha
< ^ son autre fils, celuy de l'Asie. Ayant doneques ainsi disposéde leur partage par testa-
soT vTuanc ment, il leur ordonna que sur tout ils seretinlTent en! amitié & alliance de l'Empereur de
nartàge Ton Constantinople, &: que toutes les fois que l'occasion s'en presenteroit,ils n'oubliaient
Scux enfan" Gnacun endroit soy, de luy prester aide &c secours contre qui que cefust. îl enuoya auili
vne grosîe armée en Val la qui e sous la conduite de Chotzas domestique deTherozes,
pour piller le plat païs; laquelle par mesmemoyen fitquelques rauagesenlaTranssilva-
» tèsîfaits de nie, & en l'Esclauonie encore. Au regard de Brenezes, qui fut semblablement à la guer-
.Brenezcs. re fort long-temps en ces marches-là, & dans le Peloponese, il s'en raconte tout plein de
beaux & mémorables exploits. Les faits aussi &: gestes des Turcs qui guerroyèrent en la
compagnie des gens-d'armes de l'Europe sont fort louez, car ils leur seruirent de beau-
coup en toutes leurs entreprises, à cause de la visteiîe & tollerance d'eux &c de leurs mon-
tures, toutesiesfois qu'il est question de quelque longue &laborieuse traite: Tellement
qu'vn ioursous la conduite de Brenezes, ils firent vne coursefort signalée sur les terres
des Vénitiens, dont ils enleuerent grande quantité d'armes ôc de butin, qui les enrichit
beaucoup. Ce Brenezes a laisie de merueilleux bastimens de costé & d'autre parmy l'Eu-
rope, qui font assez de foy de ses facilitez opulentes. Depuis,ayant abandonné Moyse
pourse ranger du costé de son srère,il départit les Charges qu'il auoit àsesenfans,Iosué,
Barac, & Haly, qui par leurs proiïesses &: vaillances montèrent bien-tost à vn fort grand
crédit : Et luy, après leur auoir fait vne tres-belle & sage remonstrance de bien & loyau-
ment seruir leur Maistre, se retira pour le reste de ses iours en la ville de laditza, située prés
lariuiered'AuxiuSjdont le Turc luy auoit fait present. Là sevoyent encore pour le iour-
T^tacan d'huy plusieurs gros villages habitez, qui luy souloient appartenir. Apres Brenezes, Tu-
Begiieibey racan, que les Turcs appellent Vardary, fut tenu pour le meilleur & plus renommé Ca-
dc 1 Europe. çitsàne qu'eust point Mechmet durant tout le temps de son Empire : Auili fut-il Colo-
nel delà Caualerie de l'Europe, auec laquelle il mena fort heureusement afin plusieurs
belles & notables entreprises, & fit de fort grands gains à la guerre en toutes les contrées
d'autour de luv. Il eut ausfi le opuuernement de Seruie ; &: de là faisant de fois à autre
plusieurs courses & saillies dans la Hongrie, il s'acquit vne gloire & réputation iramor-
lelle par tous les endroits de l'Europe.
FIN <DV QVATRIES ME LIVRE. ,

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