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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0134

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iôds HiiToire des Turcs,

1412,. Ï^SP^Ii^ÈI 'Empire des Turcs ayant esté ainsi ébranlé de la deseonuenuë c(e
jusqu'en jjR s^^^^ Bajazet, &: des guerres &esmotionsciuilessuruenuë^ entre ses enfans^
1425. jLÂ sjllsr^ se vint denouueauà refaire sous la vertu & le bon-heur deMechmet,
i|P (âg^N^ en i'espace de douze As qu'il régna : lequel n'eut pas plustostles yeux
Àmurat 11. clos, qu'Amurat son fils aisné sans aucun contredit, prit en main le
des Turcs, gouucrnement & authorité souueraine. Il estoit lors en la cité de Pru-
?an i4zi. se quand son pere alla de vie à trespas > là où ainsi qu'il commençoitde donner ordre à
Tes affaires, les Grecs avans estéaduertis dudeceds de Mechmet, & comme Amurat s'e-
stoit désia emparé de la Couronne, appelèrent Mustapha, que l'on pretendoit estre fils
de Bajazet, lequel «faisoit lors sa residence en 11 sie de Lemnos, assezlégèrement garde
par d'autres Grecs: &: pour autant que ceux qui auoient esté déléguez pour l'aller qué-
rir furent ernpeschez des vents & de la mer, qui se trouucrent du tout contraires pour
palser de Lemnos en l'Hellesponte, & que nommément il falloit que la confirmation,
tes Grecs se Jje l'Ernpire se fist en Europe, ils se mirent auec leurs Galères à fermer auiïî le pasfage
conïclmu- à Amurat de la Propontide deTHcllesponte : Se les autres cependant voguèrent à loifîr
rar. yers la ville de Galîipoly , située sur le bord d'vne langue de terre presque réduit en
forme dlste, oùily auoit planté abondance detous biens, afin de s'entreuoir & abou-
La sixation cher auec Mustapha. L'ayant proclamé Seigneur en Europe, ils le requirent de leur ren-
dcGalhpo 7, <£re ladiro ville cic <Galîipoly, ce que facilement ils obtindrent, mais en ce faisantilsvin-
drentàse perdre, & eux &: leurs affaires, par vne trop grande hastiueté & mauuaise con-
, , duite: 6c peu s'en fallut que leur ville mesme ne se trouuast au dernier péril d'estre priie
ce de l'Erapi- & iaccagee par Amurat : parce que les Capitaines & Gouuerneurs qui auoient elte laiiieZ
te de Con- de Mechmet en Europe vnpeuauparauantson deceds , pour obeïr &se donner à celuy
iLantïnople. • ^ r 1 • 11 C • • a. v it j cl • 1 1
qui luy luccederoit, allèrent raire initance a 1 Empereur de Conltantmople, de ne per-
mettre aux Grecs de s'entrebroiiilîer ainsi les vns les autres : ny que luy-mesme pour le
desir &: esperance qu'il pourroit auoir de queîquesnouelletez, n'attentait rien au pré-
judice de ce qui auoit esté conuenu&: accordé auec le feu Seigneur Bajazet,!'vn des plus
grands de la Porte, & qui auoit esté désia nommé à l'vn des Saniaquats & gouuernemens
cle l'Europe, eut la charge d'aller porter la parole au nom de tous : lequel fît tout son de-
uoir de solliciter l'Empereur d'entrer en nouuelle alliance,par laquelle les Turcs seraient
tenus de le secourir entiers tous & contre tous, toutes les fois que l'océan* on le requerrait.
Et pourtant plus le mouuoir à cela, offrait de donner en ostage douze enfans des meilleu-
res & plus grandes maisonsd'entr'eux, auec la somme de deux cens mille eseus: &vne
grande estendue" depays és enuironsde Galîipoly, tout tel que les Grecsîe voudraient
choisir. Ceschosesicy offroit-ilà l'Empereur pour luy faire abandonner Mustapha, &: se
retenir en neutralité, sans donner faueurny aux vns ny aux autres : ainsplustost les lai sier
de le'anPa demesser leurs querelles à la pointe de l'espée, & permettre que celuy regnast, auquel l'e-
feolo^ue. uenement de la guerre decerneroit la Seigneurie. LîEmpereur(appellé Iean)estoit enco-
re si îeune, & auec cela trauersé de tant de friuolcs&: mal saines conceptions, qu'il ne
pûtgouster, ny faire son profit du party quise presentoit, pour l'asteurance &: repos de
son Empire. Car voulant faire du fin , il pensa que ses affaires ne s'en porteraient que
mieux, si ces deux frères continuoientà se faire la guerre,&£ que le succez n'en seroit sinon
d'autant plus heureux & fauorable quand les disfentions Se partialitez se viendraient a
nourrir parmy eux. Car il se promettoit vn grand accreilsement de prosperité,pour se voir
ainsi recherché de l'vn &: de l'autre, ÔZ que tous deux eussent crainte de luy , & affaire de
son ayde & support quant & quant. Il faisoit encor vn autre diseours en son esprit, que si
d'auenture ils venoient à my-partir leur Empire, &: que chacun se tin t à la portion qui luy
serait cscheuë, il en viendrait facilement à bout, là où demeurant tout entier à l'vn des
deux, il n'y pourroit pas estre pareil : Au moyen dequoy il iugeok cette diuision tres-vtile
& à propos pour le bien de ses asfaires : P uis tout soudain venoit a se retrader, & resoluoit
L'opinion de ^ ^e tcn*r ^u tout au Pa^y de Mustapha. Mais son pere le vieil Empereur, qui ne s'estoit
L'Empereur pas encore du tout démis du maniement des affaires,estoit bien d'autre aduis: qu'on ne de-
Emauuei uojt en aucune sorte violer nv enfraindre la foy des traitez Se alliacés, &queceluv qui fe-
bienmeiUeu- . . ' . . . .J . . r , \ vi n v i
reque celle roit au contraite,ne proipereroitiamaisrcar rien ne le pourrait lauucr qu une tombait ala
de son fils, parfin en quelque mal-heur, auec ses ruses & malices : Et pourtant si l'on estoit en doute à
très-belle, laquelle des deux parties on deuroit plustost incliner, il salloit en premier lieu se proposer,
èc mettre en dispute ces deux choies icy : à sçauoir la grandeur de l'Empire Turquesque,
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