Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0152
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
._auparauaftt pasTé ledestroitdeMarroc,cncét endroit où lamerquisepare la terre ferme
Vers 14.10. ^e l'Europe d'aucc celle de la Libie, n'a de largeur que deux cens cinquante stades tant
les peupûs seulement, s'emparèrent d'vne grande partie desEspagnes* Se après auoir estendu leurs
de Luntum conquestes &: limites de costé &: d'autre, voire couru Se pillé le Royaume de Valence,eu-
vofetZ7'Js- rent bien finalement la hardiesse d'entrer es Gaules; Mais les François s'estans joints auec
stquedeie*n les Roys d'Espagne leur allèrent audeuant, Se les contraignirent de se retirer dans vne
slTï'an C'J" P^ce &rtc au P°ssîble, laquelle neantmoins ils prirent depuis, &: les rembarrèrent bien
aniX ' loin de là. Pour le jourd'huy encore ils vont faire souuent des courses iusques auprèsdes
murailles, &: y mènent quelquefois leur armée. Ainsi le Roy d'Espagne Dom Iean, celuy-
là mesme duquel nous parlions n'agueres, asîernbla ses forces àsinstance Se persuasion
dudessusdit AluarcZ,qui l'animoit déplus en plus à entreprendre cette guerre, Se l'en-
Uoyadcuantpourcnuelopper la ville de Grenade, où il tint par plusieurs iours les Mores
àssiegez lî à destroit, des victuailles Se toutes autres commoditez,qui estoient désia pres*
que réduits à l'extrémité, sans sçauoir plus quel party prendre, quand ils s*aduilerentdV-
PI Tante nctc^c înuenc*on- Us chargèrent douze mulets de fort belles figues, en svnedesquclleS
zu(c a' (les ayans couppées par le milieu, Se puis rejointes) ils cachèrent vne pièce d'or,& les
enuoyerentau pauillond'Aluarez. Ilenouurit quelques-vnes3& fut bienelbahy quand il
vid ce qui estoit enclos: Parquoy ils'enquit deceuxquiconduisoientlepresent3que cela
"vouloir dire. Ils firent response, que leur Roy auoit afîemblé tout l'or qui estoit dans la
ville : Se qu'on se pouuoit bien alTeurcr, fust qu'on la prist, ou qu'on ne la prist paSj qu'il
ïi'y cntrouucroitvnscul grain dauantage : Au moyen dequoy s'il venoitàla saccager, il
perdroit beaucoup d'autre or, que de iour eniour on y apporteroit de i'Asfrique,tant
pour luy que pour eux : mais s'il la lahToit en son entier, il pourroit à l'adueiiir encore fai-
re souuent de telles récoltes. Aluarcz ayant ouy ce langage, porta lepresent à son Roy}
&: aptes auoir ouucrt de ces figues ainsi farcies dédouble ducats, luy dit; A la vérité,
Sire,tout bienconsideré, ie ne pensç pas qu'on doiue coupper l'arbre qui porte de si
beaux frui&s, car cy-apres parauenture ne s'en pourroit pas recouurer vntel. Et encore
que pour ce coup nous soyons pleins &aiTouuis, nous serions neantmoins àladuenirpri-
Similitude "ez d'vne telle félicité. Nevoid-onpaslcs vignerons qui taillent les vignes, &: les jardi-
fon bien ap- niers qui eseourtent les arbres, retrancher seulement ce qui est d'inutile & desuperssu,
^ropnéc. ^c jc ^o^s fefc bes0in ^ & ic frni£t j cn soient tant mieux nourris ? Que si d'auen-
ture on les desracine, il n'en faut plus rien espcrer. Le Roy ces choses onyes, qui luy sem-
blerentestre accompagnées d'vne grande raison, commanda à Aluarez de retirer son ar-
mée, Se laiiser en paix ceux de Grenade. Ce Roy icy dont est question,prit à femme l'In-
fante de Portugal, dont il eutvn fils nommé Henry, fort vertueux Prince &tres-exceU
lent au fait de la guerre ; lequel espousa en premières nopecs la fille du Roy de Nauarre;
"mais pource qu'elle estoit inhabile à porter enfans, il la répudia, Se se remaria à la consi-
ne germaine du Roy de Portugal, la plus belle Dame qui fut pour lors entoures ces mar-
ches-là. Ce qu'il fit pour contenter les Princes Se Seigneurs de son Royaume, qui l'en
pressfoient , afin qu'il leurpust laisser quelque hoir de son corps: & l'autre fut rendue en
vne Religion, auec telle prouisionque requeroit l'entretenement de son Estat. On dit
* r>e lu- <îuc *~on Pere e^0^ *ŒU ^c ^a Mailbn * de France, ce qui pourroit bien crtre:& croy quant
xmbourg. à moy que ce fut lors que les François vindrent au secours des Espagnols, contre lesMo-
ses & Sarrazins, qui dominoient vne bonne partie du pais, &: retirèrent des mains de ces
rnécreans le Royaume de Nauarre, dont ils jouirent fort longuement depuis. Pourtant
onestime que cette Couronne leur appartient, & qu'il n'y a autre que ceux de ce sang
!k JaJjJ1™6 tres-Chrestien qui s'y doiuent immisecr. Car l'Empereur Charlemagne, Se autres Roys
appartient de France le conquirent à la pointe de l'espée sur les Sarrazins,&r pourtant en ont laisse le
Ro^de" c^ro*t ^Curs successeurs : tellement que le frercd'Alphonsen*y Rit pas admis, sinon sous
France. 8 cette condition, que tout aussi-tost qu'il auroit eu vn fils delà Prince sie sa femme du pa-
renté des Roys de France, il remettroit le Royaume entre les mains d'iceluy, Se s'en de-
partiroit totalement. Dauantage, que là où il aduiendroit qu'elle mourroit sans enfans,
î'Estat retourneroit aux Roys Tres-Chrestiens. Voilà pourquoy les Nauarrois( Comme
nousauons dit cy-desiùs) plantèrent là l'Infant d'Arragon, pour se ranger sous l'obeis-
sance de son fils, qui du costé maternel estoit deseendu d'iceux Roys de France. Toutes
lesquelles choses i'ay bien voulu toucher icy en palTant, car elles faciliteront grande-
ment l'intelligence de l'Histoire qui suiura cy-apres : Au moyen dequoy ie reuiens au
propos que i'auois delaissé.
L E
 
Annotationen