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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0155
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Amurat IL Liure sixielme. 127
lès ayans de loin appcrccus, s'en retournèrent fuyant à toute bride, &se jetterent aura--
ùers le bataillon que leurs gens de pied commençoient de dreiTer, fort lasehement tou- Vcrs li
tesfois, Se en files minces Se trop déliées pour faire plus grande monstre î si bien que les
Tartares qui les chassoient à pointe d'esperons, y estans presque aussi-tost arriuez qu'eux,
les enfoncèrent fort aisément, &: mirent le tout en desordre Se en fuite, presque sans coup Lcur rout*
srapper. Ceux qui estoient demeurez vn peu plus en çà, comme par forme d'arriere-gar- \H^% Tar":
de Se desecours, ne s'amuserent pas à faire teste, mais gagnèrent au pied de bonne heure;
neantmoins il nesesauua sinon ceux qui se purent jetter dans la ville. Ainsise deliure-
rent les Geneuois en peu de temps delà guerre par eux entrepiise contre les Tartares, Ancicnncma
mais non pas beaucoup à leur aduantage 6c honneur: Parquoy ils sièrent arrière vers Con* ^Ge Tu is
îlantinople,&sen vindrentsurgiraPera,quiest vne ville en l'Europe vis à vis de l'autre, en fort petit
il n'y a qu'vn bien petit bras de mer entre-deux ; là où s'estans assemblez au Conseil pour nombre, se
aduiser de leurs afTaires,ils chargèrent ce qu'ils auoient de gens de guerre sur les vaisseaux, fraifchemed*
auec les pièces Se engins de batterie, &: s'en allèrent par le dedans du port droit au pied csté défaits,
de la muraille donner vnassaut; mais ceux de dedans se défendirent brauement, Se re- donnçrenpads!
poussèrent fort bien les autres,quis'erforçoient de monter à mont: en sorte qu'eux voyans saut à Con-
leur entreprise aller mal, & que tout l'effort qu'ils faisoient estoit en vain, sonnerent la re- stantin0*-^
traite ; & après plusieussriottes&: altercations qui suruindrent entre eux-mesmes/repri-
rent finalement la route d'Italie. Toutesfois, la ville de Pera au nom des Geneuois main-
tint encore aisez long-temps depuis la guerre contre ceux de Constantinople,en laquelle
les vns èc les autres s'aidèrent de canons Se d'autres pièces d artillcrie,iusques à ce que Iean
Leontareslesestant venu asîieger de prés, Se enclorre tout à Fentour, leur osta la com-
modité de plus sortir, Se recouurer des viures. Il prit ausïl tout plein de Geneuois es ren-
contres Se combats qu'ils eurent ensemble par la mer, où il se porta tousiours fort vaillam-
ment lesquels auec ceux qui demeurèrent prisonniers és saillies & esearmouches auprès
des ramparts, arriuoient bien au nombre de trois cens, qu'il mena pieds Se poings liez à
l'Empereur Iean, qui pour lors estoit logé au Palais de Xile.*Mais de là en auant ils com- * Auttcweab
mencerent de s'entr'enuoyer les vns aux autres des députez, pour accorder du traffic Se du £ 1
vignoble pareillement qui estoit autour de la ville de Pera. Enfin, les Geneuois reccurent Accord des
telles conditions qu'on leur voulut presenter;&entr'autres,qu'ils rembourseroient la som- jjjJj^JJJ
me de mille eseus, tant pour le dommage qu'auoient fait durant le siege des coups de ca- seurdeCon^
non auboulleuardRoyal,quepour la réparation des boutiques &ouuriers communs en- fontinopl^
tre les deux villes, qui auoient esté ruinez ; Se pour jouir ausïi du bénéfice de sceau Se du
cachet de l'Empereur. Ce fut en somme TiiTue qu'eut la guerre des Geneuois contre ceux
de Constantinople.
Incontinent après, l'Empereur depescha ses Ambassadeurs a Rome deuers le ^
Pape Eugène IV. pour demander vn Concile où se pûsfent accorder en quelque bon- sg^Aj^
ne sorte les différends Se controuerses des deux Eglises, la Grecque Se Latine ; tas- iean Paieo»
chant parla dedécouurir si ceux du Ponant auoient fort à cœur cette vnion &: accord.
Les Ambassadeurs s'en allèrent droitàBasle, où estoit assemblé le Concile, à cause du -—-----
schisme suruenu pour raison dudit Eugène 5 lequel fut démis, Se Félix esleu en son lieUj 14 3 7°
homme d vne tres-saincte vie, &; pour tel connu de tout le monde. Neantmoins, ayans ^
ces deux Pontifes équipé quelques galères, enuoyerent chacun de sa part deuers l'Em- medée Duc
^pereurpour le faire venir ; pretendansl'vn &: l'autre estre celuy sous Tauthonté duquel ^^^oion^
deuoit estre assemblé le Concile, & là estre vuidé le différend des Grecs auec les Latins, virement dut
Comme doneques leurs gens fussent arriuez deuers l'Empereur, il depescha fort gracieu- Papar. ^
sement les Députez du Concile, leur disant qu'il auoit désia négocié auec ceux de Rome rg^pSut
de de Venise, ensemble de tout lereste de l'Italie, lesquels l'inuitoient d'vne fort grande icanPaleolo-
affection à s'acheminer par delà. Au moyen dequoy menant quant &luy les Prélats de gpeescnripti0n*

l- de Feriaie,

Constantinople, Se les plus docte &r excellens personnages de la Grèce, il fit voile en Ita-
lie, là où il vint premièrement deseendre à Venise: puis de là passa outre àFerrare, où ^f/^/*^.
auoit entendu que le Pape Eugène s estoit retiré. Cette ville est distante de l'autre de g^Heit
quelques dix-huicl: ou vingt lieues, ayant vn Duc de la tres-noble Se illustre maison d'E-
ste, & est fort riche Se bien peuplée, àifîse sur 1 vri des bras du Pau. Celuy qui y comman-
doit lors, estoit vn gracieux 6c débonnaire Prince, 6c de fort bon sens Se conduite, mais
vntel mesehef luy aduint.ïl auoitespousé la fille du Marquis de Montferrat,i'vne des plus
belles ieunes Dames de son temps, Se des plus vertueuses Se honnestes, auparauant qu'elle
sefust débauchée: car son mary auoit vn bastard, duquel elle deuint desesperément
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