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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0156
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u8 Histoire des Turcs,
----arnoureuse. Et dautant qu'il auoit la liberté d'aller Se venir en sa chambre à tontes heures
41 & -qu'il vouloit, & y demeurer tous les soirs iusques bien auant en la nuid, outre l'ordinaire
&coustume des grandes Maisons d'Italie, elle luy vint à faire certaines priuautez& at-
traits , dont il sapperceut aussi-tost ; se picqua luy-mesme si bien que sans autrement re-
mettre l'affaire en longueur, ils commencèrent à joiier leurs jeux. En quoy se passa quel-
que temps qu'ils ne furent point découuerts :mais à la fin Tvne des femmes de chambre
s'en estant appereeuë, ne se put tenir d'en parlera vn qu'elle aymoit, lequel estoit fauory
•du Duc, 6c en auoit receu tout plein de bien &aduancemens. Ayant doneques entendu
ce beau mystere par le rapport de la Damoiselle, Se luy-mesme conneu la vérité de toutj
pource qu'il se mit à les espier, &: y prendre garde de prés, il vint trouuer son Maistre, 8C
luy parla en cette sorte. Plutost me puissela terre engloutir (Monseigneur) que du voir
plus longuement régner vn si lasche Se detestable forfait en cette maison, c'est chose toute
seure, que la Duchesse se fouruoye, Se abandonne mal-heureusement à vostre propre fils
naturel, Se moy-mesme les ay véu ensemble : Parquoy donnez-y ordre, & vous deliurez
promptement de cette meschantecreature,sans garder dauantage vne si honteuse &r abo-
minable compagnie; confinant l'autre en quelque lieu, dont il n'en soit iamais parlé. Le
Duc se trouua de prime face bien estonné de ceprppos; toutesfois il luy demanda com-
ment i 1 le sçauoit, Se adjousta qu'il s'en vouloit éclaucir luy-mesme, & le voir de ses pro-
pres yeux auant que d'en croire rien. Par ainsi, après auoir accommodé secretemenc
vne petite creuasse au plancher, qui respondoit justement sur le li& de sa femme, il se mit
si bien Se soigneusement à les espier, qu'à la parfin il les trouua sur le faiét; Se deseendant
hastiuement les surprit, estans encore ensemble sans se douter de rien. Alors s'adressant
à elle, il luy dit te lies paroles : O mal-heureuse, la plus mesehante Se maudite de toutes
celles qui oneques furent? Quelle furie, quel mauuais & damné espritt'a conduite à vne
relie rage Se forcenerie, de te mésier ainsi abominablement auec celuy que j'auois engen-
dré? Quelle exeuse Se couuerture pourras-tu trouuer, d'auoir si detestablement violé les
sain&es Loix de nostre mariage ? A quoy elle fit response : Que ie n'aye commis cette fau-
te, queie ne vousayefaussé la foy, ie ne le veux point autrement nier, ie ne pourrois ausiT
quand ie voudrois ; mais confesîe Se aduoiie le péché, dont moy seule, Se non autre, suis le
motif Se la cause ,ne sçachant comment ny en quelle sorte il m'est pu entrer en la fantai-
sie. Car moy-mesme ay elle celle, qui par mes allechemens ay induit Se attiré comme pat
force Se mal- gré luy,le pauure jeune homme,qui ne pensoit rien moins qu'à cela; & pour-
tant il est bien raisonnable que moy seule en porte la peine, Se seule en sois chastiée Se pu-
nie. Aussi ie ne vous demande point d'autre grâce, sînon qu à tout 1? moins, il vous plaise
n'exercer point vostre vengeance sur celuy qui n'en peut mais. Le Duc alors se tournant,
vers son fils, luy dit; Et toy ausli,qui te vois surpris en vn si detestable forfait,qu'est-ce que
tu veux dire là-desfus? Le pauuret tout espcrdu, voyant que le nier ne pouuoit auoir lieu,
n'auoitplus d'autre recours, qu'à demander pardon, Se requérir qu'on luy vsast demiseri-
corde: Tellement qu'il ne restoit plus que la tierce personne de la Tragédie; s'estoit vn
bouffon ou plaisant, lequel sçauoit bien toute la manigance, ayant luy-mesme attisé le
feu de cette folle &: desordonnée affection en la teste du jeune Seigneur, Se dresisé toutes
les parties pour les faire bloquer ensemble. Le Duc l'ayant fait appeller , luy demanda
quelle chose l'auoit meu de commettre vne telle desloyauté enuers luy. Le tort Se injure
(respondit-il) que tu auois fait à ton propre fils,de luy détourner Se rauir celle qu'il aymoit
plus que soy-mesme, pour en faire ta volonté, Se pourtant c'est ton démerite,&; rien autre
chose, qui t'a amené ce mal-heur. De vray le fils du Duc estant deuenu amoureux d vne
jeune Damoiselle de la ville, belle en perfection, dont toutesfois il n'auoit encore rien
eu; le pere qui en auoit assez ouy parler, se mit à la trauerse,& de force en eut les premières
• erres ; surquoy ce plaisant tasehoit de rejettertout ce qui estoit adueniii mais nonobstant
cela, le Duc après les auoir bien ouys& examinez les vns après les autres ,leur fit à tous
trois trencher les testes: à son bastard premièrement, puis à la Duchesse, Se finalement a
leur couder Se. Ambassadeur. Ce fut la calamité dontn'agueres auoit esté affligé ce pau-
ure Prince; ainsi que nous auons dit cy-deuant,lequel ne tarda gueres depuis à se remarier
de- auec la fille du Marquis de Saluces; Se laissanr-là toutes affaires Se soucis, essayoit à se ré-
jouir Se donner du bon-temps, pour amortir Se oublier le souuenir de sa deseonuenuë
I IL L'E mperevr des Grecs estant arriué à Ferrare, deuers le Pape Eugcne,qui s'y estoic
Empereur6 ïetlvé,Se faisoit là sa residence, dautant qu'aussi-bien estoit-il Vénitien, fut de luy requis
auec le Pape fort instarnmcntjde le vouloir ayder au différend où il estoit auec les AllemansJ& s'entre-
uirent

Elles'appe!
Ion Richar
 
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