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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0157

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A murât IL Liure cinquîesme. np
virent îà-deiTus plusicurs fois, pour aduiser des moyens dont les affaires de l'vn Se de Tau--■':- '
tre pourroientestre le mieux Se le plus promptement accommodez. De là puis après s en 14 3 °*
allèrent tous deux à Florence, ville capitale de toute la Toscane, Se l'vne des plus bel-
les, Se des plus riches qui soit en tout le reste de l'Italie. Or ce pais de Toscane, qui est de i^Tosca^
l'ancienne Hetrurie( aucuns sont auslï voulu appellerlaTyrrhenie,) commence à la ville ne*
de Perouse > Se bissant à main droite Boulongne îaGrasse^ qui est vnefort opulente cité
au pied du mont Apennin, va atteindre le territoire de LUcques : laquelle, Se Perouse pa- perouse csl
reislement, sont deux villes libres, régies Se gouuernées soiis l'authorité du peuple. Mais maintenant
pourreuenir à parler de Florence,quiest la plus riche après Venise, il y a toujours vngrad sancjdcsPa-
nombre de Citoyens qui s'écartent ça &là par le monde pour trafiquer, les autres s'oc- pes.
cupent à l'agriculture, les autres à la guerre: & sont tous en gênerai fort adroites gens à . {
»•? i j o J r • r r To Jr »■? » LesFlor&ini
tout ce qu ils veulent entreprendre ; Se d'vn eiprit h prompt, il vit Se diligent, qu il n y a gens d'eipnt.
gueres de choses dont ils ne viénent facilement à bout Au regard de leur Republique,elle
se gouuerne en cette sorte : Il y a tout premièrement vn Gonseil de cinq cens des princi-
paux Bourgeois, qui connoisfent Se délibèrent de ce qui est d'importance, comme de la
guerre, de la paix, Se autres semblabîes affaires d'Estat : Se ont puis après deux personna- La forme du
ges Iettrez, estr&ngers toutesfois j ausquels ils portent fort grand respect Se honneur, l'vn §°Ujje0rr°"
pour iuger les causes criminelles ,& l'autre lesprocez Se différends du ciuil. Le peuple jors qu elle
manie toutes les autres charges delà Republique : mais ils appellent ainst ces estrangers, cstoit llbrc*
depeurqueUrattributiuede iurisdic"tiondemeuroit és mains de leurs Citoyens propres,
estans pousfez de quelque faueur, ou inimitié particulière, ils ne fissent quelque tort Se
iniustice à svne ou à l'autre des parties.Ils ont au reste vn Chef Se Capitaine gênerai, qu'ils
appellent le Gonfaîlonnier, lequel se change de trois mois en trois mois, deuant lequel se Synode de
rapportent les comptes &raisons de tous les reuenuSjsubsides &imposts de la ville: Et fioj:en«.
ceux quiarriuent deuers luy,soit qu'ils apportent ou la guerre, ou la paix, sont tout in-
continent menez au Conseil des cinq cens, où l'affaire ayant esté débattu Se arresté, le dé-
cret en est puis après mis és mains de leurs Capitaines, ausquels en appartient l'exécution.
Les autres menus Magistrats Se Offices qui concernent le fait de la commune, on les eslit
du corps d^icellejaùec les maistres Se iurez des mestiers:&: est loisible à vn chacun qui veut, s
de se faire leur Citoyen, moyennant certaine somme qu'il faut donner. Toutes les autres
Republiques Se Communautez de Toscane sont presque moulées sur la forme Se exem-
plaire de cette-cy ; mesmement celles de Perouse, Lucques,Arczzo,&: Sienne.Les Grecs :
doneques estans arriuez à Florence auec le Pape, traitèrent ensemblément par pluiieurs
iours des affaires cre la Religion,pour voir s'il y auroit moyen de mettre quelque bonne fin :
à leurs dissérends,si bien qu'à la parfin après pîusieurs disputes ils demeurèrent d'accord: Se
s'estans arrestez à cette resolution, ordonnèrent que rien ne seroit plus changé ne innoué
àl'aduenirespoincls &: articles de la foy, ratifians le tout solcmnellement auec l'inuoca-
tion du nom de Dieu, après l'auoir rédigé par escrit,afin qu'il demeurast ferme Se stable à
tousiours. Le Pape puis après receut au Collège des Cardinaux(qui est la première Se plus
haute dignité de l'Eglisc Romaine)deux des plus nobles Se exccllens personnages de tous
les Grecs qui cstoient là venus, auec lesquels il contracta vne fort estroite amitié. On les La daiua-
appelle Cardinaux, comme chefs Se principaux Prélats enl'Eglise; &sont en fort grand ç°"dfuuaimôJ
resped&r honneur enuers lesainct Pere, lequel en tient ordinairement auprès de luy ius-
ques à trente 5 se seruant de leur aduis Se conseil és choies d'importance ; & leur donne de
fort beaux Se amples reuenus pour rentretenementde leur estat Se dignité: Non tou-
tesfois qu'ils soient en cela r.raic"tez tous également, car les vns en ont plus, les au-
tres moins,selon ce que les occasîons se rencontrent, Se qu'il plaist à sa Saincteté. Ainsi,
au rang de ces grands personnages, furent introduits Se aduancez les deux Grecs dessus-
dits,àsçauoirBessarion,natif deTrebisonde, lequel estoitEuesque deNycée, Se Isido- Bcg&ion &
re Euelque de la Sarmatie ou Rusïic,qu'i seruirent de beaucoup en cette vnion Se accord. isidore fans
Du Cardinal Bessarion, ien diray franchement ce que ce i en ay appris. C'estoit vn ho m- ^ jtîod^dc
me d'vn si bon sens naturel , que ie ne pense pas qu'en cela il égalast seulement les plus fa- Fi rence.
meux Se renommez d'entre les Grecs, mais les laissoit encore bien loin derrière luy: Il ^"cardinal
auoit dauantage vn iugement admirable en toutes choses, Se sur tout de si bonnes let- BdTanon.
très Grecques Se Latines, que facilement il a emporté la gloire Se honneur sur tous les au-
tres de son temps: ausfifut-il tousiours en grand crédit Se réputation auprès du Pape
Nicolas, successeur d'Eugène, en sorte qu'il luy bailla le gouuernement de Boulongne,
cù il se porta diuinement bien,parmy les fadions & partialitez dont les seditieux auoient
 
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