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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0167

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Amurat IL Liure sixiesmeé i^p
la Seigneurie de son mary, appelle auec elle lvn des principaux Se plus fameux citoyens__—
(qui luy estoit proche parent, ie propre pere de moy, qui eserisla presenteHistoire) &: fut 1443.
luy niesme commis à saire ce message, pour aller auec vne bonne somme de deniers pour- ou vn PeB
suiure cette principauté de l'Asrique, Se de la Bceoce. Mais tout aussi-tost qu'il fut party, uparauanc>
ceux qui cstoient les principaux en la ville, meus d'enuie Se de dépit alencontre de luy, Le pays &
moyennerent par belles paroles de faire deseendre de la forteresse de l'Acropoiis,la Du- ""/j."/6
chesse vefve de feu Antoine, laquelle après sa mort s'y estoit retirée à sauueté, & mi- Autheu/dê
rent le gouuernement delà Ville Se de l'Estat, és mains des plus proches parens d'iceluy, la preseme
chassant dehors toute la race d'elle : Etainsi se firent les plus forts : toutesfois estans de- 1 oire'
puis retournez à faire alliacé auec elle par le moyen d'vn sicn fils adoptif, qui n estoit point Mutinerie l
autrement de mauuais naturel,ils luy mirent le chasteau entre les mains,dont tout incon- Atn<=nes.
tinent après ils le déboutèrent, Se s'en saisirent derechef; parquoy le gouuernement leur
demeura entre les mains, car ils auoient entièrement mis dehors toute nostre famille. Et Lç ^
Chaloondyle d'autre costé ne fut pas plustost arriue" en la presence d'Amurat, qu'il luy fit i Autheurfaii
mettre lamain sur le collet, voulant nommément (comme il disoit) qu'il luy rendist le prisonnier
païs : Mon pere luy offrait bien trente mille eseus, mais cela n'eut point de lieu. Et com- par m ra '
me sur ces entrefaites il eut le vent de l'armée qu'Amurat auoit fait partir pour s'aller
saisir de la ville de Thebes, ensemble de tout le reste de la Bœoce, il se mit lors à espier soi-
gneusement les moyens qu'il y auroit d'euader ; si bien que s'en estant vn iour offertel'oc-
casion, il ne s'arousa pas à faire trousser son pauilîon, ny serrer bagage, mais gagna au pied
tout doucement le droit chemin de Constantinopîe 3 où sans faire aucun sejour il monta
sur mer pour tirer au Peloponese : mais la fortune luy fut si contraire, que les vaiiseaux des
Seigneurs del'Attiqite qui s'en alîoient voguansçà & là àl'aduenture, rencontrerent,&:
fut par eux pieds Se poings liez remmené à Amurat, lequel toutefois ne luy fit aucun mal,
ains luy pardonna le tout. Et comme l'on demanda à ceux qui i'auoient amené les trente
mille eseus qu'il auoit offerts, ils firent response que cela estoit entièrement hors de leur
puisTance: qui futlacause des maux Se outrages, que les Turcs estans en garnifbn en la
ThcsTalie firent dedans le territoire d'Attique. Nery doneques estant venu à la princi- Infidélité de
pauté,se monstra tout du commencement si mol &: efféminé, que son propre frère An- rere a re e*
toine luy ayant brasse sous main ie ne sçay quelle menée, le deposfeda, Se s introduit en
sa place : mais après sa mort Nery s'en estant allé à Florence, fut par le moyen de ses ci-
toyens réintégré en son Estat. Et làdestus pour autant qu'il s'estoit ligué aux Grecs, Se
auoit pris les armes auec eux, le Gouuerneur de la Thessalie luy vint courir sus, Se gaster Discord deè
tout son païs ; dont ilsetrouua si pressé, qu'il futàlaparfin contraint de s'accorder auec Glccs-
les Turcs. LesGrecs n'en eurentpas plustost les nouuelles qu'ils prirent lesarmes contre
les Athéniens: parquoy il dépescha vn Courier en toute diligéee devers Amurat,pour luy
faire entendre le danger où il se trouuoit,&: comme les autres le tenoient fort estroite-
ment assiegc dans la ville mesme d'Athènes, faisans tout leur effort de la prendre. Thu-
racan Gouuerneur de la Thessalie l'en aduertit pareillement, Se l'exhortoit d'aller âsfaillif
le Peloponese pour diuertir leur entreprise, mais tout cela aduint long-temps après ; car
pour lors ce Nery icy,comme nous auons désia dit cy-deuant,auoit esté par le Duc du Pe~ Neg0ciati6ri
loponese frère de l'Empereur reduità luy estre tributaire. Ainsi passerent les choses à celle dcl'impeteur
fois pour le regard des Grecs Se des affaires du Peloponese. Quant à l'Empereur de Jc c°nstan-
10 1 ^»— 1 _ tinople auec
Constantinople, Se de ce qu'il fit, nous en parlerons doresnauant. Comme doneques il k?ape&les
seeut que l'armée de Hongrie s'en estoit retournée, Se qu'à l'instigation du Prince-Geor- ^lincesCh0^r"
ge ils auoient faitappointement auec Amurat, il dépescha deuers le Pape pour îuy re- r^conîmëcct
monstrer que si les galères Se vaiiseaux du Ponant venoient en l'Hellesponte pour clorre la guerre à
aux Turcs le passage de l'Europe, on pourroit fort aisément en avfbir la raison : car c'estoit Alïiuiat*
chose toute seute, que si Amurat n'auoit sinon les forces de l'Europe, il se garderait bien
de hazarder la bataille contre les Hongres. De là, ils auoient charge de passer outre vers
leRoy de France &leDuc deBourgongne,pour leur rafraisehir lamemoire delà dé-

confiture que les leurs auoient autresfoisreceues du temps de Bajazet,par la faute &: igno-
rance de l'Empereur Sigismond, dont ilsse pouuoient bien venger à cette heure s'ils
^ ouloient, Se leur rendre la pareille. Le Pape de son costé arma dix galères, Se dix autres Armée de
qu'on ramasfa çà Se là, toutes bien fournies Se equippées de gens Se munitions de guerre, ™« jy« al-
lesquelles voguèrent en Leuant:Et au reste,sa Sain&eti manda à l'Empereur lean de fort destroit de
bonnes paroles, comme estant prest & appareillé de faire tout ce qu'il voudrait de luy. iHeiiespôcç.
Cette ssotte estant arriuée en l'Hellesponte 5 elle fit fort bien son deuoir d'empescherà
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