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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0169
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Amurat IL Liuresixiesme. 141
deuant les yeux au Roy Vladislaiis : Et toutcsfois il n'en tint compte, mais délogeant de 1444»
laTranlîilvanie, s'en vint pasiser le Danube auec toute son armée, & entra dans le pais
d'Amurat, où il Te campa le long de la marine de Dobrodicie, es riuages du Pont-Euxin:
Et de-là s'en vint mettre le siege deuant la ville de Calliacre, &: celle de Varne ; lesquel-
ies il prit, à sçauoir celle de Varne * par composition, &: l'autre d'asîaut : Car les Hongres * Ancienne
de pleine abordée gagnèrent fort viuement le haut de la muraille, & de-là s'estans jettez memDiony*
d'vne grande impetuosité au dedans, saccagerentmiserablement cette pauure & deso-J^°/'î'
léeplace, dont ils enleuerent grand nombre de prisonniers. Celafait, prirent le chemin
d'Andrinople,&:deConstantinople. Pendant ce temps, Amurat estoit empesché autour
dû Caraman, dont il pilloit 8c ruïnoit le pais : 8c après auoir fait vn grand butin de belles Les affjirC9
à cornes, & decheuaux,s'cnallaaiTiegerlechasteaudeCogny, car le Caraman s'estoit d* Amurat
retiré aux montagnes, 8c faisoic là son compte de resister. A la parfin toutesfois il enuoya cn A slc*
des députez deuers Amurat, comme nous auons désia dit, osfrant donner des ostages, 8C
mesmeson propre fils: En outre, de redoubler le tribut qu'il souloit payer chacun an.
Comme donequesil estoit après à proposer ces conditions, suruint le Courrier, que le
Prince des Triballiens auoit dépesché à Amurat, pourl'aduertir de la deseente des Hon-
gres, qui auoient désia paiîé le Danube : Dequoy il se trouua fort seandalizé, 8C fut la
cause de le faire plus aisément condeseendre à pardonner au Caraman , nonobstant les
fascheries 8c ennuys qu'il luy faisoit ainsi à toutes heures : Et ayant pris les ostages qu'il
Juy donna, ensemble vn sien fils, il retira son armée. Mais il estoit cependant en grande
perplexité d'esprit, de ce que l'armée de mer des Italiens, 8c autres peuples du Ponant,
auoient désia occupé toute la mer de rHellesponte; parquoy il ne voyoit point de moyen
qu'il pût palTer en Europe, au moins si promptement comme l'affaire lerequeroit. Si ne
lahTa-il pourtant d'y faire acheminer son armée en diligence, estant délibéré de déloger
à coups de canon, les vailTeaux des Chrestiens qui se presenteroient pour luy empeseher
le paiTagc ; Car cét endroit de la Propontide est fort estroit 8c serré ; 8c y a vne forteresso
qu'on appelle Hieron, qui commande à l'vn &: l'autre riuage. Or comme il y fut arriué,
disçourantensoy-mesme quelparty ilpourroit prendre pourtransporter ses gensàsau-
trebord, il n'y trouua plus les galères; car le temps auoit esté si rude 8c impétueux par
plusieurs iours, qu'il n'eust esté aucunement possîble aux vailTeaux de demeurer à l'ancre,
rty de parer au vent en toute la Propontide > tellement l'ayant trouuée vuide 8c dénuée Grand heu*
de toute resistance, il pasialuy 8c ses gens tout à son aise en Europe; où il n'eut pas plutost d'Amuut,
mis le pied en terre, qu'il dépcscha l'vn de ses gens à l'Empereur de Constantinople, pour
]uy faire entendre comme il estoit au deçà sain 8c sauue, 8c s'en alloit trouuer ses ennemis;
afin que sans aucune remise ne delay, il ne fit faute d'arTembler tout incontinent son ar-
mée, pour se venir joindre à luy,

FIN T>V SIXIESME LIVRE,
 
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