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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0172

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T44 Hisloire des Turcs,
?- " Terrez en bataille s'il cst posilbie, sans vous eschausFer trop inconsiderément à les chasTer
5444* &r poLirsuiure,ny vous amuser autrement au pillage des richelTes, que parauenture ils
vous exposeront tout exprés pour vous mettre en desordre, Se les retirer puis après de
vos mains auec les vostres propres ,& les vies encore. Mais si vous voulez auoir la pa-
tience d'obeïr à vos Chefs, comme à la vérité il faut que vous le faffîez, Se attendre que
tous empesehem eus &obstacles vous soient leuez, ie ne fais doute qu'aujourd'huy nous
n'emportions l'vne des plus nobles Se illustres victoires qui ait oneques esté obtenue sur
les ennemis du nom Chrestien.
II. Il n'eut pas plustost mis fin à sou parler, qu'Huniade auec sa troupe deseocha d'vnc
Bataille de grande raideur & furie sur les premières troupes de l'Asie,dont la pluspart se mit in-
Z^Noncm-' continent à fuir àvau-de-route auant que venir aux mains ,& le relie ne la fit pas lon-
brc. gue après : tellement que luy Se Ces gens les ayans chalsez vne bonne pièce, sans sc trop
esearter toutefois, en tuèrent'grand nombre. Il ne restoitplus àAmurat que les forces
Les Euro- ^e p£ur0pe quiestoient encore toutes entières: car personne n'auoit donné delsiis, Se
jpeens pins * A _ \
beiiitjueuK attendoient comme les choies palicroient. Dcmoy,ie luis d'opinion qu'outre que ces
■<iuc hsASy gens-ià /ont Tans comp:traison beaucoup meilleurs combattans que les Asiatiques, c'esfc
gu leur ordinaire de h^iaisne bransser tant qu'ils voyent leur Prince demeurer ferme: que
si d'auenture il fait quelque contenance de reculer (ainsi que parfois il aduient) ce n'eil
pas pourtant pour fuir à toute bride Se en desordre sans sçauoir où, mais se retire au grand
pas vers le fort quenousauons dit cy-dessus, auec ses lanuTaires, qui iamais ne luy font
faux-bond: Et là se rallient incontinent auprès de luy, ceux qui se seraient eseartez &" es-
r pan du s ça Se la : Car les Turcs sur tous les autres que ie sçache après les Tartares,sontforc
les Tauares aisez à se débander éprendre la fuite; &e si pour cela ce nest pas légère chose de les
se rainent ^efaire se acheuer de rompre, parce qu'ils se rallient bien-toit, Se retournent de nouueau
mîhauî^es. au combat, plus aspres Se courageux qu'auparauant. Or les Valaques d'vn autre costé
s'estans apperceus comme les Albanois auoientquité la place, &fuyoicnt âtousenvis&:
La conuoiti- toutes restes, ne se purent tenir au lieu depoursuiure la victoire contre ceux qui estoient
faillellpi8s encore debout, de s'aller ruer sur le logis d'Amurat, où ils pillèrent son thresor, ayans
(bauent per- mis à mort les chameaux qui seruoient de rempart au deuant: tellement que tous chargez
Sel" de- <lc richesses Se de dépouilles, ils se retirèrent en leurs logis sans plus vouloir manger du
m; gagnées, combat, ny prester l'oreille à chose qu'on leur dist: occupez seulement à reuisiter leur
butin, Se le mettre à sauueté. Mais Huniadeaprès auoir rompu &c tourné en fuïte les trou-
Veillante de pes de l'Asic (comme nous auons désia dit ) vint trouuer le Roy Vladiilaiis,pour luy faire
HumaJe. |iaut au£C £ comette, au propre lieu où il estoit : Se l'aduertit de ne permettre que
personne se débandait à chalser les fuvards, à celle fin que si en la recharge qu'il al loir
saire il luy aduenoit quelque desastre, Se qu'il fust repousse, il eust pour se retirer à sauue-
tc ce gros hourt} comme pour vn refuge Se forterelTe -, Se tout incontinent après, s'en alla
attaquer ceux de l'Europe, qui estoient à la main gauche d'Amurat, là où il y eut vn fore
rude conssict, se rembarrans les vns les autres chacun à son tour,iusques dedans leur logis:
Car de plaine arriuée les Hongres contraignirent les autres de s'ouurir, Se les menèrent
battans bien prés de leur camp:mais lesTurcs s'estans soudai n ralliez Se repris leurs esprits,
les mirent eux-mesmes en fuite vers le leur. Et ainsi se continua lameilée à charges Se
recharges, ny plus ne moins qu'vn jeu de barres par vne bonne espace de temps, si bien
qu'il y eut tout plein de gens tuez d'vne part Se d'autre, Se mesmementle Lieutenant ge-
«Hetbcy ncra* de l'Europe Carats, qui fut porté par terre roide mort d'vn coup de lance : enquoy
F£urope tué. Amurat fit vne perte irrecourable, &:le regretta fort longuement depuis: car il l'aimoic
& estimoit beaucoup pour sa vaillance Se preud'hommie. Or les lances des Hongres Se
Les lances Allemans, ensemble des autres peuples Occidentaux, sont fort longues, Se ont de mesme
& AUeman" ^e ^r long &: délié : Ils ne les lancent pas au loin hors de leurs poings à guise de dards Se
& kur mode jaueîots, mais les couchans de droit fil contre leur ennemy, joint la force Se raideur du
tcwbhblc 1 cncua^ > lequel est celuy qui fait tout l'esfort, ils en font de merueilleuses faussçcs. Que si
celle des d'auenture elles se viennent à rompre de la première rencontre ( comme le plus souuent
îrançois. jj aduient) ils mettent la main à des estocs longs Se trenchans des deux codez, tous droits,
&fort aisez à manier, dont ils font vne fort grande exécution, principalement parmy
des gens mal armez : là où les cimeterres des Turcs qui sont courbes,& auec ce fort lourds
&pesans, n'ayansqu'vn trenchant, varient fortaisément au poing de ceux qui les met-
tent en besongne. Etn'estoit les chaisnes ou cordons dont elles sont retenus au bras, du
i>eau premier coup elles voleraient emmy le champ : Bien estvray que là où elles asse-

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