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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0173

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Amurat 11. Liurc sèptiesme. 14$
nentà bon escient,reschec en est bien plus dangereux Se morte l,que des espces des Chrc---
stiens Occidentaux. Durantes gros estour contre les forces de l'Europe ; enquoyonne I444*
pouuoitcncor apperceuoir aucun aduahtage, au moins qui fust gueres apparentny cer-
tain pour vne part ny pour l'autre, ceux qui estoient auprès du Roy Vladislaiis, en-
uieux & jaloux delà gloire de Huniade, Se du deuoir qu'ils luy voyoient faire deuant les L'enuie des
yeux de leur Prince, cependant qu'ils estoient a le contempler: ayant désia rompu & mis Hongres &
en fu ite toutes les armées de 1'Asie,& tenant de sort court ceux qui resistoient de l'Europe, Causc vaS
Carats, le plus estime personnage qu'ils eussent ,auoiteste*mis à mort, se mirent à crier grand mal.
tout haut: Etquoy, Sire, qu'elfc- ce que nous faisons icy ? nous attendons paraduenture
<jue cet homme ait luy tout seulmis à finnostre guerre, comme s'il n'y auoît autre que Ja jr°p«grâ-
luy digne de manier lance ny espée. A la vérité ce nous sera vnfort bel honneur quand aucunesfoisC
on nous dira partout., qu'en vn tel affaire nous serons demeurez quois&oysifs, ainsi que Plus dange-
des Dames sur vn eschaffaut, à regarder ses proùesses, Se en auoir le pasfe-temps : Vous- î^j^
mcsmes, Sire, tout le beau premier, qui deuriezicy faire voir quelque preuue de la bonne
opinion que chacun a desiaconceuë devostre vertu, sans endurer qu vn simple soldat
vous l'orfusque ainsi, Se ternisse à tout iamais, èc encore en vostre presence. Allons
doneques donner dedans, cependant qu'il y a encore dequoy monstrer ce que nous
autres sçauons aussifaire, Se n'attendons pas le dernier cuenement de la bataille, dont
le mal tournera au danger de nous tous, Se le bien a nostre honteSe ignominie. Ces Vladissaiis
paroles enssammèrent le cœur du ieune Prince, de son naturel assez chaud Se boiiil- nissairidans
lant: Au moyen dequoy tout ainsi que si oneust versevn grand pot d'huile sur vnbrasier leur fort,
de feu ardent, luy qui brusloit désia d'vne impatience Se desir de combattre, deseocha
soudainauecsa treuppe tant que les cheuaux purent traire vers Amurat: lequel estoit
tousiours au beau milieu de ses Iani{saites remparez, ainsi que nous auons dit cy-desfus,
attendant quelle seroit la fin finale de ce grand combat, ainsi chaudement attaqué en-
tre Huniade Se ses Européens. Mais ils furent bien autrement recueillis qu'ils ne cui-
doient; car les Ianissaires firent ce iour-làvn extrême deuoir, Se combattirent très- vail-
lamment pour l'honneur & la vie de leur Maistre. Vladissaiis d'autre costé poussé d'vn
appétit ds gloire, s'estant témérairement enfourné des premiers en la plus grande pres- Samors*
se, pour monstrer aux siens le chemin de bien faire, ne se donna garde que son cheual
eut vn grand coup de hache sur le jarret, dont il donna du nez a terre auec celuy qui
estoit dessus: lequel fut tout incontinent enncloppé, Se accablé deslanissaires, qui le
massacrerentlà sur le champ, sans que ceux qui combattaient auprès de luy le pûssent
recourre ny secourir à temps, si grande estoit la foule Se confusion en cet endroit. Vn
simple soldat de la Porte, nommé Therin, fut celuy qui luy trencha la tefte, Se la porta à
Amurat, lequel luy fit depuis de grandes recompenses Se biens-faits: Car à la vérité
si ce n'eust esté ce desastre, lamentable pour iamais a toutela Chrestienté, Amurat estoit
sur le point de bisser tout la , &: taseher à se sauuer de vitesse, voyant que de tous les en-
droits delabataille, les chosesalloienttrès-mal pour luy, Se que les Hongres presïoient
si fort ses gens,qu'ils n'en pouuoient plus désormais. Onditcertes,quetoutaussi-tost qu'il Amuratprefê
eut veu lestrouppesde l'A sie tourner le dos, il sesbranla bien fort :&ceust paraduenture à tourner le
pris la fuite ausli bien qu'eux, n'eust esté que l'vn de ceux qui estoient prés de luy s'estant réprimande
apperceu de cette contenance, le rasseura, &: tansa auec quelques paroles piquantes so*li 7fitTI1
dont il eut honte:& cela fut cause qu'il demeura ferme à celle fois. Mais quant il vid puis j^ple io1"
après venir ainsi le Roy Vladissaiis la teste baillée droit à luy, dans ce parquet où il estoit
au milieu de ses Ianissàires, Se l'efsort que de pleine abordée on fit pour les enfoncer,
il n'eust pas (peut-estre) supporté longuement cette si rude charge, si le mal-heur des
Chrestiens n'eut tourné la chansecontr'eux. Car tout tout ausli-tost que le Roy fut porté Ce qu'im-
par terre, les Hongres & Polaquesne le voyansplus, relascherent& amollirent beau- £95'y/éKi
coup de leur deuoir, Se les Turcs au contraire reprirent cœur, qui les firent lors reculer vn d'armée,
bon traid d'arc: tellement que le corps du Roy demeura sur la place, Se neleurfutpossi-
blede lenleuer.
S^o v d a i n que ces nouuelles vindrent à Huniade, qui estoit encore après ceux de III.
l'Europe, &commençoit aucunement d'en auoir le meilleur, il vid bien que tout estoit
perdu, Se que cette deseonuenuë" ameneroit vn grandi desordre Se espouuentement à tou-
te l'armée: parquoy il sarresta court, Se rallia ses gens autour de luy comme poutre- Rm& <îere-
prendre haleine, Se vouloir faire vnenouuelle charge: mais cependant il se retira tout r\i^?rpoui lc
bellement à quartier, puis doubla le pas droit au Danube, auec vne grosse trouppe
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