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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0174

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ï&â ' Hiltoirc des lurcs,
144 4. ^e Valaques & TranlTiluains qui le suiuircrit, en bonne ordonnance toutesfois 3 &: sans
monstrer aucun seinblant qu'ils eiuTentpeur. Mais la Cornette du Roy Vladissaiis ne fie
iaschetc de pas de mesme, car ils se débandèrent incontinent & mirent en fuite, en grand desordre
soîent^ta T ^ c°nfuiionà trauers champs : Ce qui accreut encore le courage aux Turcs de les chalser
les braues. & poursuiure à toute bride, là où il y eut vn grand meurtre. Le Cardinal Iulian entre les
autres y fut tué,homme de fort bonne réputation &estime, &: grand zélateur delàFoy
Mort du Car- Chrestienne ; auec plusieurs autres personnao-es de qualité : Des Valaques, qui furent
dînai Iaiiao . r * S V4 r ■ 1 0 \ v \ r ■ ït
Ccsann prii.» ceux qui rirent le mieux a cette rois, ne s en trouua gueres a dire, car ils iuiuirent Hu-
cipaïauchcur niade : auquel, après qu'il eutpalTé le Danube, il ne fut pas possihle de retenir ses gens
guerre/6 ensemble, ains s'esearterent soudain, tasehans chacun de se sauuer où ils pensoient estre
plustost àseureté &: refuge. Ce qui fut cause qu'en cette retraite il tomba es mains de
Huniadeen Dracula Seigneur de la Moldauie, le plus mortel ennemy qu'il eut en ce monde :&: ne

e retirant

pût éuiter d estre pris de luy, au tres-grand danger de sa vie: car ils auoient eu autrefois
mains de tout plein de contentions & disputes, en la presence propre du feu Roy : & depuis, au
Dracula. voyage contre Amurat, Huniade luy fit tout plein de dommages &c insolences en ses ter-
res, où il pilla'quelques villes Se challeaux. Il l'auoit dauantage taxé enuers Vladillaiïs^
& le Conseil de Hongrie, de s'entendre auec les Turcs, lesquels il aduertiisoit ordinaire-
ment de tout ce qui sefiisoit. Au moyen dequoy Dracula fut en termes de le mettre à
, mort tout à l'instant qu'il l'eut en ses mains, n'eust esté le grand argent qu'il osfrit pour sa
rançon ; ce qui fut cause de luy sauuer la vie : car l'autre l'emmena prisonnier, attendant
de se resoudre à ce que finalement il en deuroit faire. Les Hongres quise sauuerent de
la défaite, estans de retour en leur païs, seeurent incontinent la prise de Huniade, dont
ils furent extrêmement marris ; Se ne voulans abandonner ainsi vn personnage de telle
authorité&réputation, qui par le paste leur auoit fait tant de bons&iignalez seruices,
depeseherent des Ambastadeurs deuers Dracula, pour le prier de le relaschcr : autrement,
que tout de ce pas ils luy denonçoient la guerre,comme à leur plus mortel ennemy. Dra-
cula après auoir bien consideré tous les inconueniens qui luy en pouuoient aduenir,si vne
fois il venoit a irriter vne si grande puilsance contre luy, & que si desonbongré il nefai-
soit ce dont ils le requeroient, il ne fuit contraint à la sin de le faire par force, se resolut
Delinré par de le deliurer. Etluy,faisantles plus honnestes exeuses &gratieux traitemens dont il se
mourir*1'de1 Put a(Juifer5 l'accompagna luy-mesme tout à trauers les montagnes de Prasobe Se d'Ar-
puis. del, iniques sur les frontières de Hongrie, où il pouuoit désormais estre en seurete : mais
quelque temps après, Huniade ( au voyage qu'il fit pour aller remettre le Prince Danus)
prit à son tour Dracula auec son fils, ausquels il ne fit pas si bonne guerre, car il les mit
nuï"^ la*"tous ^eux a mort. Ce qui ne sera point hors de propos de raconter icy vn peu plus parti-
pnneipaute culieremcnt parmy les autres choies plus remarquables d'iceluy Huniade : Car comme il
de Yalaquic. eust m[s sus vne grande armée pour aller restablir en la principauté de Valaquie ce Da-
Guerres des nus ^s ^c Masarcmpés, il rencontra tout à l'entrée du païs Dracula &son fils, qui de leur
Hongres cô- costé auoient fait leur amas, en délibération deresister, &: faire telle j mais ainsi que les
tre les Aile- Jeux armées estoient prestes à combattre, les Valaques abandonnèrent les fils de Myr-»
mans & Bo- , . , r . ~ . . « . 5 ? . . „ r 1
hemes, où xas, qui aulh-bien leur auoit fait infinies cruautez Se mauuais traitemens ,&: le retour-
Huniadc fut nerentdu costé de Danus.Ce que Dracula ayant apperceu,se voulut sauuer à la fuite aues
lUsioit llèu- ^on ^s 5 & ou ^s furent ratteints Se menez prisonniers à Huniade, qui les traita en la sorte'
gle, & com- que vousauez oiiy. Il ne tarda gueres puis après à estre esseu Chef Se Capitaine gênerai
ZHafl "J£ en ^a guerre qui se réueilla entre les Honores, les Alîemans & Bohèmes : laquelle dura
defapeauvn longuement, auec diuers succez pour les vns Se les autres, iusques a ce que finalement
tambour au estantvenu à la bataille contre II chra, braue&renonimé Capitaine, il eut du pire: mais
jcn duquel les , ? n r ■ ■ r n r o • -i
ennémk sé* quelque temps après s estant refait, Se remis lus nouuelles forces Se equippages, il en
pituëtcroient, remporta la victoire.
IV. Povr retourner maintenant à Amurat, après qu'il eut fait ses mohstres Se parades
de la teste d'Vladissaiis, qu'il fit porter sur la pointe d'vne lance par tout son camp, il s'en
retourna chez soy plein de gloire, de triomphes &de dépouilles de ses ennemis: toutes-
fois il n'y eut à celle fois que sept à huict mille Chrestiens tuez sur la place, & des Turcs
presque autant : Bien estvray qu'en la retraite, si plustost on ne la doit appel 1er fuite,
grand nombre de Valaques, & autres gens encore, se trouuerent à dire. Ce fut la fin
qu'eut l'entreprise du Roy Vladislaiis, à la vérité plus hardie & conrageuse, que bien
digérée: car elle ne reumt oneques (séloncequej'ay otiy dire) ny à Huniade, ny à pas
de ceux quieulTent leiugement sein & entier -, Et croy que ce ieune Prince mesme
y fut
 
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