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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0175
7W-
u
ce
Amurat IL Liure septiesme. T47
y fut pousse outre (on gré, parles persuasions de quelques-vus qui l'enssèrent non seu- ~
lemcntd'csperances vaines, maispernicieuses encore, Se à luy &à toute laChrestienté;
pource que le gain de cette bataille haussa le menton aux Turcs,& leur rendit l'Empire de 1 4 4 6*
l'Europe du tout asseuré&paisible: dautant que les Grecs Se autres peuples circonuoi-
sins serepentans de s'estre ainsi légèrement déclarez contre Amurat, firent delà en auant
sa volonté en toutes choses. Au reste il donna à ce Theriz qui luy auoit apporté la teste du
Roy, de grandes possessions Se héritages, auec infinis autres biens & riche/Tes: & quant
Se quant le fit Saniaque, c'est àdire Gouuerneur deProuince. Il fit aussi porter à grande
pompe Se magnificence,le corps du Bassa Carats en la ville d'Andrinople, Se luy faire des
funérailles fort somptueuses, comme le meritoientsa vertu Se ses seruices: donnant sa scurasAlba-
place à vn Albanois nommé Scuras, qui auoit esté pris à la guerre estant encore ieune gar- nois fait Bc»
çon, & amené au Serrait où il auoit esté nourry, Se de là estoit monté à vn Saniaquat, {^Europe dc
puisàestre Beglierbey del'Asie, & finalement de l'Europe, qui est bien plus grande di-
gnité que l'autre , encore qu'il y ait en celle-là plus de gens de guerre, Se de Prouinces à , L'Europe
& 1 i t9T- - K r J l tt- r • r i n / plus estimée
gouuerner, quenl Europe: mais a caule des nations belhqueuies qui lont de ce coste- par]es Turcs
cy, la charge en est plus honorable. Il ostaaulsiPhatuma, qui estoit Cadilescher, à sça- que l'A sie.
uoir comme grand Preuost de THostel, Se mit en son lieu Sarraxy, Grec de nation : Et si
fit mettre l'autre en vn cul de folse, Se luy confisquant tous ses biens qui montoient à
de fort grandes sommes de deniers. * Mais entre tous les autres, Charités fils de Priam * 11' J*
& • -ii 1 TbJ> 1 • ' i rr --it texte Crée.
estoit celuy qui auoit le plus de crédit & d authonte enuers luy : auiii ny auoit-u hom- ts^-mm™
me en toute la Porte si sage, aduisé, nemodeste. Sur ces entrefaites, l'Empereur de ùcniv
Confiantinople fit tant par ses pratiques Amenées, Se par presens qu'il enuoyaà Amu- ^eîujkf «j-
rat, &àsesfauoris, qu'il renouuella la paix auec luy , laquelle ne fut plus violée ne rom- w'v* ^ f*
pue tant qu'il veseut, & ne fit, ny ne toléra chose aucune qui luy deust desplaire: car il rnT^w
eut volontiers donné le reste de ses iours à se reposer de ses peines Se trauaux, si cela ne luy <W7*'
eustesté destourné & interrompu, parlesdissentionsquivindrentà naistre encre luy Se Voye^i'anne
son srère Théodore : lequel estant party du Peloponese s'en vint brouiller les cartes à ^^"J^
Constantinople, Se vendiquer l'Empire : tellement qu'il se portoit désia pour Empereur, u*m
Se tout ouuertement sopposoit à son frère : alléguant qu'il estoit trop mal Se indignement
traité de luy, Se que luy ayant fait remonstrer le peu de moyen qu'il auoit de s'entrete- L'Empereur
nir sélon sa dignité Se grandeur, afin qu'il le voulut pouruoir de quelque reuenu plus am- îcan ^aIet?~
pie, il 1 en auoit elconduit tout a plat. Comme doneques il eut rait quelque amas de pàixaueçles
gens à Sylembrée, Se au pais de là autour dont il auoit le gouuernement, Se fust sur le Turcs> & 1*
point de commencer la guerre fort & ferme à l'Empereur, auant qu'il pût rien exécuter «eTohfrac"
de ses de (Teins, celle qui a de coustume detrauerser nos plusaffedionnez desirs suruint
îà-dessus, qui le rauit de ce monde en vn autre: Se ainsi finit sa vie au beau milieu d'vn tra- Théodore
uail désia encommencé, du tout illégitime Se desraisonnable. Le Duc du Peloponese raI!°lo,?u?
-, \ /* 1 r\ /■* r" IC Voulant
se mit incontinent a remuer melnage de tous collez, Se le icttant lui* les terres d'Amurat emparer de
prit d'arriuée la ville de Pinde, te pais delaBceoce, Se les Ozoles Lochriensen 1 Achaye: {J,m^dc
Et si donna encore iusques dedans le territoire de l'Attique. Ce qu" Amurat ayant enten- estpreuenu
du, ilvid bien qu'iln'estoitplus question detemporiser, depeurquela playe neseren- de la moIt>
gregeast: Parquoy il fit venir en toute diligence grand nombre de gens de guerre de
l'Ane, Se marcher encore toutes les forces de l'Europe, qui estoienten garnison és en-
uirons'd'Andrinople droit à Pherres, où il sejournoit lors, auec lesquelles il se jetta en
campagne à la volte du Peloponese. Car Nery Prince d'Athènes, Se Thuracan gouuer- E*PC{Il'tio&
neurdela ThelTalie le sollicitoient desehasters pource qu'il trouueroit (ce disoir-iî) les contresc^
choses entièrement disposées à sa deuotion, pour y faire quelque bon exploid, Si tost J°poncre-
que Constantin eut ces nouuelles, il assembla tous les peuples du Peloponese au destreit
de 1 Istme, Se y fit venir aulTi son frère, combien qu'il fust surie poind de faire les nopees
desafille, qu'il auoit n'agueres fiancée à Eleazar fils aisné du Prince des Tribalîiens. Et
semit à grande haste iour Se nuict, à fermer de muraille ce passage d'vn bout à autre,
pour défendre par ce moyen'à Amurat l'entrée du pais. Cependant toutesfois il s'ap-
■prochoit tousiours, accroisiant son armée d'heure à autre, pource que de tous les en-
droits par où il palsoit se venoient rendre à luy nouuelles forces : Nery rnesme le vint
trouuer en personne iusques à Thebes,atiec vn grand renfort qu'il luy amena: Se de là pas-
sant outre aux Mingies, il s'arresta en ce lieu,tant pour raffraisehir ses gens, Se en faire vne
ïeueuë, que pour mettre son artillerie en ordre, de cordages, ferreures, & ancre équipa*,
■genecessaire. Cela fait il deilogea, Scfe vint droit planter à lemboucheure du destroit,
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pource que le gain de cette bataille haussa le menton aux Turcs,& leur rendit l'Empire de 1 4 4 6*
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sins serepentans de s'estre ainsi légèrement déclarez contre Amurat, firent delà en auant
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Roy, de grandes possessions Se héritages, auec infinis autres biens & riche/Tes: & quant
Se quant le fit Saniaque, c'est àdire Gouuerneur deProuince. Il fit aussi porter à grande
pompe Se magnificence,le corps du Bassa Carats en la ville d'Andrinople, Se luy faire des
funérailles fort somptueuses, comme le meritoientsa vertu Se ses seruices: donnant sa scurasAlba-
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