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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0176

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148 Histoire des Turcs,

. 'l se campant depuis vne mer iusques à l'autre : si grande estoit l'estenduë de son armée, H
i y eutlàvnespion Peloponesien, qui ayant bien remarqué le tout à loisir, s'en vint dili-
' gemment trouuer Constantin, auquel, tout effrayé encore du grand appareil qu'il auoic
îl y a six mille veu, il parla en cette sorte. O Seigneur ] ,&qu'est-ce que tu as Fait ? en quel danger Se ruine
pasdedistan» as_tu inconsiderément amené, Se toy , Se tout le Peloponese , entreprenant vne guerre
non necessaire contre vn si puissant & redoutable ennemy, lequel se vient îcy respandre Se
verser sur les bras toute l'Europe Se 1'Asie,& ne peut allez trouuer d'espacc pour loger son
armée. Certes si tu auois encore deux autres telles clostures icy au deuant,sine pourrois-
tu pour cela soustenir l'effort Se impetuosité d'vn si énorme pounoir. Parquoy ie te sup-
plie au nom du Dieu immortel, enuoyer tous de ce pas des Ambassadeurs pour le radou-
cir Se appaiser, Se chercher d'auoir paix à luy,à quelque prix que ce soit,de peur que pous-
sant outre ainsi irrité comme il est, il ne nous accable Se foudroyé icy tous miserablement
auec toy„ Ce propos courrouça le Prince, lequel fit tout sur le champ mettre cet espie
en prison, Si dépescha l'vn de son Conseil déuers Amurat,pour luy mettre en auant quel-
ques articles d'appointement, à la vérité trop superbes, Se du tout hors de saison : car en
lieu de filer doux, il brauoit, Se vouloit que le reste de l'Istme luy fust rendue, auec les
terres adjacentes hors d'icelîe, qu'Amurat auoit conquises de bonne guerre. Ausfiilne
daigna faire response à vne si folle & outrecuidee demande, mais enuoyafort bieni'Am-
r Authc^rdC bassadeur pieds Se poings liez en la ville de Pherres, lequel estoit Chalcondy le Athénien
mis pri'sônier mon propre perei Et combien que ce fust en cœur.d'Pîyuer, il prit auecque luy six milles
par Amurar, cheiiaux esseus, pour aller reeonnoistre cette fortification Se closture, où les Grecs Pat-
nonobitant - . \ C • n o l' J • v î '1 i'
sa quaiué tendoient pour luy taire telte , & remarquer J endroit ou u pourroit plus commodément
d'Ambassa- faire ses approches, Se asseoir ses pièces en batterie. Mais il se courrouça bien fort contre
Thuracan, de ce qu'au contraire de son opinion, qui auoit tousioursesté de remettre ce
voyage au renouueau il sàuoit cohseillé d'y venir en vne saison si rude & ennuyeuse, sous
l'appast d'vne esperance patauenture vaine Se friuole, que tout se rendroit incontinent à
luy sans coup frapper, dés qu'on auroit seulement les premières nouuelles de sa venue : là
fcVtstmt* °^ ^ voy0^ vne contenance aux ennemis de se vouloir dessendre à bon escient,veu le pro-
assi geepat pos que Constantin luy auoit fait tenir. Toutesfois il attendit encore quelques iours
Àmurac. pourvoir s'il ne se rauiscroit point. Et voyant qu'il n'en faisoit aucun semblant, appro-
cha lors son armée de plus prés, Se s'en vint loger sur le bord du fossé, où le iour ensui-
uant les Peloponesiens luy firent vne salued Vn bon nombre de pièces, qu'ils auoienc
affustées sur les pîattes formes Se ramparts ; mais le lendemain il leur respondit de mesme,
Àinsi s'allèrent s'entre-carressans les vnsles autres â coups de canon, iusques au quatries-
Cousïuma me i0ur, que les Turcs allumèrent sur le soir de grands feux, chacun de Liant sa loge, sc~
des Turcs de r
faire desfeux Ion leur coustume ; qui est de faire ordinairement cela deux iours au parauant qu'ils don-
partoutirur nent vne bataille, ou vn assaut gênerai : chantans des Hymnes a la louange de leurPro-
imu? auant Pnete, qui dénotent que le troisiesme iour ils doiuent mettre leurs vies au hazard, pous
queddon- le maintenement Se Exaltation desafoy, &:le seruice de leur Prince. Et cependant fi-
"eub&usnT teilt con^ultc ^eurs grosses pièces à force de bras iusques sur le bord du foiîé, parvne'
sorte de gens qu'ils appellent Zarahory, inutiles à toutes autres chosesj car ils ne com-
• battent point, non plus que plusieurs qui suiuent l'armée, les vns pour y apporter des vi-
ures, les autres pour rhabiller les chemins , dresser lesexpîanades, remparcr le camp,
faire les trenchées, Se autres semblabîes offices à quoy on employé les pionniers : On les
nomme Agiades ou Azapes, Zausty Se ïaya; Se sont presque tous de l'Asie. Festimë
quant à moy qu'il n'y a Prince en toute la terre, qui ait ses camps Se armées mieux ordon-
nez que cettuy-cy, tant pour l'abondance desviures, & toutes autres choses necessai-
res qui s'y trouuent ordinairement, que pour le bel ordre & manière qu'ils ont de se lo-
ger sans aucune confusion ne embarrassement. Car en premier lieu, il y a tousiours grand
nombre de marchands volontaires qui le suiuent quelque part qu'il aille,auec force bleds,
force chairs, cheuaux & toutes autres sortes de denrées ; &desesclaues encore, pour
en accommoder ceux qui en ont affaire: Et acheptent en ccntr'eschange ceux qu'on
prendes pillages Se saccagemens desProuinces, ou il va saire la guerre; tellement qu'il y
a tousiours à sa suite vne abondance inépuisable de tout ce qui sie peut desirerpour svsa-
ge de l'homme. Outre cela les grands ScigneurTqui sont constituez es charges Se digni-
Charrient vn tcz menent quant Se eux vn grand train de cheuaux, mulets, Se autres belles de voitu-
geàlaguer- repourporter leurs bagages, tentes, pauillons, armes, vstanciles, orges Se victuailles,
*e- dont le nombre excède tousiours au double, voire au triple celuy des personnes.
îl y a
 
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