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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0178
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iço Hidôire des Tares,
ayans de pleine abordée forcé ce qui les deuoit arrester plusieurs mois, se débordèrent sut
&: i^'^ ces pauures miserables; lesvnstuans&saccageanstoutcequiserencontroitdeuanteux5
- les autres se ruans sur le pillage traisnoientparmy la bouc & le (ang des richesses inestima-
Grandcdcso- bles ; ou bien s'amusoient à prendre des prisonniers i qu'on venoit desmembrer entre
Jatro à ..la pri. leurs mains propres, par conuoitisedese les arracher les vnsaux autres,& demeurer cha-
nic' cunmaistre de la proye. (Tuant aux Chefs & personnesiliuslres, tout aussi-tost qu'ils se
furent apperceus de la mauuaise contenance que faisoient les soldats -, & comme de plein
sautils commencèrent à bransser, sans qu'il y eustplus d'ordre deles retenir & faire com-
battre, ne voulurent pas demeurer pour les gages, mais montèrent habilement sur les
cheuaux qu'ils auoient à toutes auentures là sêliez & bridez, tousprestsà mettre le pied
en l'estrié si quelque desastresuruenoit, & à toute bride se sauuerent dans le profond du
pais. Car encore que la ville de Corintlie fuit, tout auprès pour leur plus courte &c abré-
gée retraite, si ne s'y voulurent-ils pat toutesfois engager, sçachans fort bien que la pre-
mière chose queferoit Amuratàla poursuite de sa victoire, seroit de les aller inuestir ià-
Jèmà^zblc dedans : ^z ^s connoisToient asfez la portée de la place, qui n'estoitny de forteresfe, ny de
auxcTccs. gens de guerre, ny de prouisions quelconques,aucunement en estat d'endurer ou soui te-
nir vn siege,non pas à grand' peine de tenir bien peu de iours. Parquoy ils se retirèrent de
vistclse tout au bout de laLaconie, attendans ce que les ennemis voudraient faire : les-
quels s'estans ainsi faits maistres de l'entrée du Peloponese, il n'y auoit plus rien qui peust
arrester Amurat, ne l'empeseher dese promener de costé& d'autre tout à sonaise, sélon
qu'il voudrait choisir son party. Et à la vérité cette secousse brisade tous poincls les affai-
res des Peloponesiens ; de sorte qu'il n'y eut plus aucun espoir ny apparence de relsourcc,
ne autre expédient sinon d'abandonner toutlà monter sur mer pour se retirer ailleurs;
parce que, hommes, armes, artillerie, &c munitions de guerre, tout cela estoit entière-
ment épuisé. Amurat donc que s ayant â si bon marché forcé laclosture de l'Istme, entra
dans le païs sans aucune contradiction ; là où tout premièrement il alla faire enuelopper,
nypîusny moins que dedans vn accours ou parquet de toiles fait pour lè déduit de la
challé, trois cens pauures captifs, qui auoient trouué le moyen d'euader la nuict, &c se re-
tirer en la montagne estant au dessus du port de Cenchrèes.qu'on appelle Oxy ou poin-
Crinutésur étuë, lesquels se rendirent par composition à faute de viures, sous esperance qu'on leur
cruauté d'A- feroitbonne guerre; mais avansparsoncommandementestéamenezenvneerandepla-
ce, il leur fit à tous coupper la gorge en sa presence, comme pour vne primice & offra nde
de sa vidoire. Et ne se contentant pas de cette cruauté, achepta encore de ses deniers
iusques au nombre de six cens des plus beaux ieunes hommes qui se purent recouurer
parmy tous les prisonniers Grecs, dont il fit vn soiemnei sacrifice à l'âme de son feu pere,
comme ii serfiision dus ang de tant de pauures miserables luy deustseruir de propitiation
pour ses péchez. Cela fait, il separason armée, dont il donna vne partie à conduire à
Thuracan Gouuerneur de la Thessalie, homme fort pratiqué Se expérimenté au fait de
la ville de la guerre, & qui auoit grande connoissance des assaires du Peloponese, & des Turcs qui
s y cm ne, y estoient habituez, &: luy donna encore mille Iani slaires de renfort, pour aller faire vne
Î^SïTV ra^e ^ans ^e cœur du Pa*s- De luy il tira droit vers l'Achaye, Se le me sine iour qu'il força
saccâgîe par l'Istme, s'en alla planter son camp deuant la ville de Sicyone, laquelle il prit ô£ saccagea
Amuiat. entierement;car elle n'estoitny située en lieu fort,ne pourueuë de gens de guerre, dautanc
* *»LmM C\UQ tous les hommes de defense en auoient este' tirez pour aller à la garde du destroit»
Culagery. Toutefois Mulgery,* & quelques autres Grecs en petit nombre s'estoient retirez au cha-
rte au auec leurs femmes & enfans ; lesquels se voyans hors de toute esperance d'auoir se-
cours, & que les Turcs ayant gagné le fossé sappoient désia le pied de la muraille, se ren-
dirent à la diseretion d'Amurat, qui fit mettre le feu sur le champ au chasteau & à la ville,
8c lesenuoya en celle d'Angium. Delà passànt outre il vint à Patras ville d'Achaye, riche
&C opulente pour lors,mais il la trouua toute vuide,car les habitans l'auoient abandonnée,
&: s'estoient retirez en la terre-ferme que les Vénitiens tenoient visà vis, fors quelques
outreCuidez iusques au nombre de quatre mille,compris les femmes & enfans,qui se pou-
uoient ausîi bien mettre en seureté que les autres, lesquels se voulurent opiniastrer de te-
nir bon dansle Palais; toutesfois ils perdirent le cœur tout ausïi tost que les Turcs com-
parurent, & furent tous faits esclaues iusques au dernier. N.erestoicplus que le chasteau,
là où Amuratfit donner quelques coups de canon : & comme les Ianislaires estans allez à
Patras prise sassaut eurent d'abordée gagné la muraille, ils en furent brauementrepouslez par ceux
yirlcsTiucs. de dedans, auec des cercles, lances &c pots à feu, &: autres artifices de soulphre, &c de
poix railine
 
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