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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0181
Amurat IL Liure sèptiesmeJ îjj
SON ELOGE OV SOMMAIRE
_ r#|•. - - ' d e s a Vie. w. ' ; Wù . ■ I :
N fui Horace arrefia toute lapuiffance des Tofians, vn Marcellm eneruk 14 4
la puiffance d Annibal, & vn Camillus redonna la vie à fa pa trie : Mais &
vn feul Scanderbeg plus vaillant que l'vn splùs prude n t que C autre 144^,
s0^^^- ptu*' heureux tfue le dernier fa efiénonfeulementvn Gedeon, vn Sanfbn, &
fe^M^ l'efiée de fa patrie,mais le bouclier delà Chreftienté^ ayant appris auxfie-
^^%^J des futurs qu vne débile puifsance auec vne bonne conduite peut terrasfer
des forces tres-redoutables ^& qu vne valeureufe hardiefse donne tdlldff
me,& fait beaucoup fouffrtr aux plm puiffans Potentats du monde. Or Georges Cafiriot, au-*
trement Scender^ ou Scanderbeg^ ayant e fié fi redoutable a ces deux puijfan's Monarques Amu~
rat & Mahomet^ que le premier efimortde tri fieffé des asfronts quil luy a fait fouffrir, & C au-
tre qui a efié fi redoutable atout Is niuers,n'a iamaisreceu que de la honte des'efireattaqué
a luy. Efi-ce fans raifon fingus auons inféré le Roy d'Albanie^ la terreur de l'Empire Ottoman
parmy les Princes Ottomam qu' il a fi malmenez, par vn fi long-temps auecvne poignée de ges?
Ce/croit a la vérité e/sre trop ingrats, e/rmefconnolflre la grâcesifiecialc que les chrefliens re-
ceurent alors du Tovt-pviSSANT,^ leur auoir donné vnteldefenfeur. il eut pour pere Iears
CdAkxioè Seigneur de cette partie dEpire qu'on appelle Emathia & Zumenestia ejr de Vorsauâ
flic du V rince des Tri balles, ou de Pollogo. Pafse fon enfance comme ofiage à la Porte de l'Empe-
reur Amurat qui le fait circoncire contre fa volonté. Sa iettnejfe aux armées de ce Monarque^
oh ilfut tou/iours employé aux charges plus honorables^ iufques ace qii il trouua moyen dedeli-
urer fa perfonne de cette fer uitude,& son ame de l'cfclauage de cette abominable croyance, re-<
tournant fecretement en fon pays qu'ilfait reuolter contre les Turcs > & s'en e fiant rendu le
maiflre pourfon coup d'ejfay, taille en pièces 40000. Turcs prez, de Dibre 5 conduits par Haly
Baj'fa. Recherché d'amitié par Amurat, // la refufe, qui pourfie vanger luy enuoye deux Bafi
fias Cvn après P autre y Feric Bassa, ejr Mufiapha,qui n'eurent pas meilleure aduenture que H aly.
Les Vénitiens luy font la guerre pour la ville de Dagnkïmu fia l'asseurance ejr la valeur de leur
re fi fier,& d'attaquer en mefine temps les troupes d"Amurat, Finalement ils s'accordèrent. Re-
sifie a vne armée de 100000. homme's,ô* a Amurat en perfonne au fiege deCroye, lequel fut
contraint de le leuerhonteufement^dont il mourut de due il. Mit en route en diuerfes rencon*
très Amesabcg j que Mahomet fécond auoit renuoyé contre luy, faifant foufrir la me fi
me honte & lame fine ruine a huifl armées, que le mefme Mahomet y enuoya depuis a di-
iierfs fois s lequel efiant pour lors l'effrcy de l'Europe*, esi contraint de rechercher d'accord le
Prince Scanderbcg,faifant cependant quelques trèfues,durant lefquellesnofire Caflriot efiant
venu en Italie a la prière du Pape Pie, & de Ferrand d'Arragon pour les fecourir contre la puif
sance des François 3il fit aufii connoiflre fon courage nompareil &fa fige conduite à la plm
valeureufe ejr vicJorieufi nation de PVniuers* Les trefucs expirées, & Mahomet ayant denou-
ueau remis le fiege deuant Croye^luyfiurmontant lanecefiité ey fia soiblejfe, fait vn tel effort
qti il rauitaillaCroye,& lamunit pourvn am contraignant enfin Balabam de leuer le fiege^
& au mefme Mahomet qui y reuint en perfonne auec vne armée effroyable : efiant enfin con-
traint de luy laisfer fon pais en reposé de garderseulementfis frontières. Et toutefois,pour Ine-
xécution de tous cesvaleureuxexploits$Un'a iamais eu auplm que dix ou douz,e mille hom-
mes, auec lesquels il a pasié toufiours fur le ventre à de figrandes drpuif/antes armé es fans que
iamais iennemy luy ait pu voiries efpaules^fi adextre <& entendu au fait de la guerre, qu'il
n euft craint auec trois mille cheuaux d'en attaquer douze mille ; vne force au demeurant fi
incomparable, qu'on tient qu'il a tué en fa vie plm de deux milTurcs, & quil les sendoit or-
dinairement depuis latefie iufques au nombril, ayant imprimé aux Turc s vne fi grande crain-
te de luy, ejr quant & quant vne telle admiration, quils ont eu toufiours fies os en tr es-grande
reuerence, & ce luy s'efiimoit heureux qui en pouuoit auoir. il a pafié de cette vie en t autre
en [avilie deLyfie3en l'aage de 63 i ans le 28;Nouembre 1443, ejr- de fin règne le 24. en l'eftat
d'vn Religieux Chrefiieni plufiofi que d'vn homme de guerre^ efr d'vn vaillant Caualier,
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