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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0182

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ï£4 Histoire des Turcs,

î44^- V^g^^^l ^R le commencement de l'Estécnsuiuant, il sc mit en campagne pour
îett^tZZ lOT^^S allcr contrC Scendcr ou Scanderbeg ( c'est à dire Alexandre) fils d'Iua-
guerre après ^^^^^Q^Êi\ nés, qui auoit en sa ieuneiTe esté nourry à la Porte ; & dit-on qu'Amurat

UbatpXè de mesme en auoit abusé : dont indigné de cet outrage, & ne se pouuant
°9 y# ^^Ï^WJ^P condeseendre d'abandonner sa religion, il auoit trouué le moyen de-
Son droit uader, & Te retirer en son païs d'Epire ; là où ayant épousé vne Princes-
nÔ™^ati°t ^e nomm^e E)onique, fille d Ananctes, s estoit tout ouuertement rebel-
r* a n° ' lé contre Amurat, neluy enuoyantplus le tribut accoustumé, & ne permettant à person-
Voyage d'A- ne de ses su jets, d'aller à la Porte, ny à la suite de son camp. Désia mesme il commen-
Sandobe"* $olt * ^ —tje guerrc * Don e^en : Parquoy Amurat aisembîa en diligence tout autant
qu'il auoit de gens défait, & en F Aile & en l'Europe, & entra en personne dans le païs
d'Iuanes;oùilmit tout à feu & à sang, pilla la contrée ,& gasta vniuersellement tous les
bleds & autres biens qui estoient sur la face de la terre, pour réduire le peuple à famine. Ce
temps pendant Scender, après auoir fait retirer les femmes Se enfans,ensemble tout le
reste de l'inutile peuple sur les terres des Vénitiens le long du goulphe Adriatique, pour
les mettre en seureté, luy auec les hommes de defense voltigeoit ça & là par le pais, sans
s'arrester nulle part, de peur d'auoir quelque estrettre, pouruoyant par mesme moyen aux
endroits qui auoientbesoin desecours. Et sifaisoit toujours encore quelque dommage
aux ennemis. Mais sa principale retraite estoit en des lieux forts &mal-aisez d'aborder,
dans les montagnes qui s'allongent iusqu'a la marine,attendant ce que voudroit faire
Amurat, & à quelle place finalement il le viendroit attaquer; qui fut à celle deSphetis-
grad,laquelle il enueloppa deses armées tout alentour, & fit d'arriuée sommer les habi-
tans de se rendre j en quoy faisant, il leur donneroit liberté de se retirer où bon leur sem-
bleroit: dont ils ne voulurent rien faire, ains se préparèrent pour attendre le siege en
ta ville de bonne deuotion ; toutefois il ne dura pas longuement: car leur ayant fait donner vne
•Sphetisgrad fort rude esealade par les IanilTaires, ils furent emportez d'anraut,& suiuant ce qu'il auoit
^"cclic àc' ordonné, tous les hommes mis au fil de l'espée, le reste exposé au pillage. De là il tira ou-
Gecia par tre vers Getia, laquelle intimidée de l'exemple de l'autre, se rendit à composition: Ayant
composicion mjs enseruage tout le peuple, s'en alla finalement planter deuant Çroye, la principale Se
par c urcs me-jieure piace Je toute l'Albanie ; car l'assiette en est forte à merueilles, & si estoit bien
remparée & munie de bons folTez, de muraille, boulleuards & plattes formes. Il fit néant-
Leuentlesie- moins ses approches sans temporiser, moyennant le grand nombre de gastadours qu'il
^fllcc^'haîé cliarr^0^ continuellement à sa suite: & ayant assis ses pièces en batterie, fit vne grande
de l'Albanie, bresche à la muraille, où les Ianisfaires donnèrent incontinent l'assaut; toutefois ils en fu-
rent repoussez vaillamment, auec grand meurtre Se occision. Parquoy Amurat voyant
que les choses neluy succedoient pas à sa volonté, Se que le siege seroit pour aller en lon-
gueur, joint aufîi quel'Hyuer approchoit,& que les pluyes Se froidures commençoient
désia à estre fort grandes, qui enssent porté vn merueilleux dommage à son armée, ad-
uisa pour le mieux de se retirer celle fois,
y j Or en la bataille qu'il eut à Varne contre les Hongres Se Polaques, s'estant trouué en
LesTurcsnc vn tel péril & danger quel'on sçait, (car ses gens estoient en route presque tous) tellement
rejettent pas qu'il se vit sur le poinet d'estre perdu, n'eust esté la mesaduenture du Roy Vladissaiis, il
la deuonon auojt fait vœu que s'il eschappoit de cette iournée son honneur & bagues sauues.il re-
des vœux, . ^ rr » ? .
nonceroit au monde, remettant lacouronne entre les mains de ion sils, Se le retirerait
en quelque Monastere de l'Asie, pour acheuer lerestede ses iours en pénitences Se sain-
ctes deuotionSyà seruir Dieu &: le Prophète. Ayant doneques obtenu vne si mémorable
victoire, & mis à mort ce ieuneRoy,qui estoit pour luy donner beaucoup d'affaires s'il
Amurat se dé eust veseu plus longuement. Tout aussi-tost qu'il fut de retour, il manda son ieune fils
njcidcl'Eni- Mechmet ( car Aiadin l'aisné estoit desiamort, s'estant rompu le col àlachasseainsiqu'il
retirer en so- poursuiuoit vn cerf à.toute bride) en la presence des BaiTas Se autres Officiers de la Porte,
;htude. se démit de l'Empire entre ses mains, ensemble détoures les forces & armées espanduës
par les Prouinces d'iceluy ; puis se retira à Pruse, siege ancien des Seigneurs Turcs en ï A-
sic, là où il se renferma auec les Zichides, qui sont leurs Moines Se Religieux : & les Se-
,£tides,.gens de sçauoir, ayans la charge d'interpréter la Loy Se les eseritures : Se ainsi passa
quelques iours en leur compagnie à en conférer, &: àdes deuotions telles quelles. Mais
luy qui estoit homme mondain, "actif, remuant & ambitieux, de qui ne pouuoit demeu-
rer en repos, se desgousta bien-ton: de cette vie solitaire Se oisiue, ÔC commença à pour-
penser
 
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