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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0183

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Amurat IL Liure scptiesme. \$
jpenser à parc soy les moyens de rentrer en son Estat sans aucune efFusion de sang, crai----—
gnant que si son fils découuroit cette sienne intention, il ne fuit contraint de venir aux ar- 14 4
mes contre luy,& que de là ne s'émeut quelque cruelle & forte guerre quinese pourroit
pas si-tost assoupir; dont les Turcs, ennemis mortels de toutes dilsentions ciuiles, luy en T
imputeraient entièrement la faute. Surquoy ilse va ad ni ser que leBasia Chatites fils de horrenUes*
Piïam, qui luy auoit tousiours esté fort fidèle, & ne s'estok en rien démenty encore de sa querelles par
seruitude &obeïsiance accoustumée, pourroit bien jouer ce ] eu-là, sans qu'il fust autre- îcs^gaerre?
ment besoin devenir à vue contention auec son fils. Au moyen dequoy luy ayant se- ciuiles.
cretement fait entendre sa volonté, il attira vue c h aile Royale à Mechmet, laquelle y^"1^^
deuoit durer plusieurs iours : te quand il sut bien embarqué après ce déduit te pastètemps, pour remec-
auec tous ceux de la Porte desquels il se fioit le plus, Chatites fit venir cependant Amu- f^^ïc
rat, te l'introduit dans le Serrai!, où d'arriuée il voulut a (lister luy-mesme en personne au
Diuan (qui est l'audience publique qu'on donne quatre iours la semaine) pour se renou-
ueller faire voir auxMagistrats, te au peuple. Là lans contradi&ion aucune luy fut
déféré le mesme honneur te obeïssance que l'on souloit : Car vn chacun auoit encore dé-
liant les yeux la mémoire toute récente d'vn si valeureux te redoute Monarque-.tellemenc
que Mechmet ayant eu soudain lanouueile de cette si inesperée mutation, aduisa pour le
mieux de se soumettre de nouueau au commandement de son pere, pour ce peu de iours
qui luy restoient à viure \ te accourut en toute diligence luy baiser la main, te s'humilier
deuant luy, ny plus ne moins que s'il fust retourné victorieux de quelque lointaine entre-
prise te conqueste : te seeut fort bien distimuler pour l'heure son meseontentement, te le
dépit qu'à iuste cause il pouùoit auoir conceu contre Chatites, autheur de toute cette
brigue Amenée j reseruant dans le profond de son cœur de s'en reisentir en temps plus
opportun, comme il fit puis après. Mais il ssesehit alors, tant pour n'irriter son pere,
que pource qu'il connoissoit allez le crédit te authorité que le Baslà auoit parmy les Turcs,
Toutes lesquelles choies aduindrent auparauant qu'Amurat menait son armée es ré-
gions maritimes de la Macédoine, où est le pais te demeure des A\banois,le long des ri-
uages Ioniques. Eltant retourné de là, sans auoir fait autre chose que ce que vous venez
d'ouyr,il screposavn an entier à Andrinople, te és enuirons.
L'année d'après, il retourna derechef contre Scanderbeg auec vne plus grande puis- yj{a
sance, plein de maltalent te courroux; délibérant de se bien venger à cette fois, des bra- Voya«ed'A-
uades queTautre luy auoit faites. Car c'estoit vn homme de grand cœur te entreprise, qui mura^c^e"c
ne bougeoir ne iour ne nuict le cul de delTus la selle, à trauailler en toutes sortes les subjets can a"
d'Amurat : lequel s'achemina à tout vn grand nombre de gens qu'il auoit fait venir de
tous les endroits de son Empire droit à Croye, qui est la principale ville de l'Albanie,
ainsi que nous auons désia dit : Et enuoya (estant encore par les chemins ) sommer les Vé-
nitiens de luy liurer Scanderbeg -, à quoy s'ils refusoient d'obcïr, il iroit luy-mesme le leur
arracher d'entre les mains à viue force. Mais ayant seeu comme il se preparoit pour l'at-
tendre à Croye, il tira droit celle part, enuoyant partie de sa cauallerie deuant, pour
courir &gaster le pais, qui à l'autre voyage s'estoit trouué exempt de cette calamité te
orage ; de sorte qu'auant Tarrinée de la grande troupe, ils remplirent tout de bruslemens
te ruines, iusques à vne groiTe riuiere, laquelle n'ayans pu palier à gué, ils s'en retour-
nèrent au camp chargez d'infinies dépouilles te richeiles. Ce temps pendant, les Albanois
âpres auoir mis leurs femmes te enfans àsauueté sur les terres des Vénitiens, se retirèrent
quantà eux auec leur chef te Prince Scanderbeg,dans les motagnes prochaines de Croye,
pour y donner secours quand le besoin s'enpresenteroit. Aureste, il ne voulut point autre-
ment forcer ne contraindre personne de se renfermer là dedans, eltimant qu'elle seroit Sage acîuîs
beaucoup plus seurement défendue par ceux qui d'vne franche volonté se soumettoiait ^g5"1^""
au hazard dusiege. Ce qui fut par luy fortsagementaduisé ; car le plus souuent il ne faut
que la peur te laseheté d'vn seul homme, qui après te à regret se verra enueloppé dans vne
place, n'estant point accoustumé aux mesaises, trauaux te frayeurs qui se presentent,
pour décourager te intimider le reste, te estre cause de faire perdre tout. Amurat ne
marchanda pas beaucoup àreconnoistre le lieu pour faire ses approches de loin, l'ayant Approches
désia tout conceu &empraint en son esprit: mais incontinent fit tirer des trenchées ,& tù?£l™âf:
approcher son artillerie iuiques sur le bord dufoste.,parlemoyen du grand nombre de les
pionniers, te des mantelets,& autres machines te taudis de charpenteiïe,où les pièces
pouuoient eftre à couuert auec ceux qui estoient destineZ pour l'exécution d'icelles, hors
de tout danger te orfense de la contre batterie des plâtres formes te rempars. Et ainsi1
 
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