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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0184

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iy5 Hisloire des Turcs,
~- commença de-tircr quelques coups aux defenses, &: taster la courtine pardesvolées çà&:
là,pour reconnoistre oùse pourroitplusaisémentfairebresche:Enfin,ayant réduit tout
son equippage en vn seul endroit, il jetta en peu d'heure vn grand pan de muraille à bas.
Mais Scanderbeg duhautde la Montagne faisoit de grands feux toutes les nuicts, & sur
iour de la fumée, pour asseurer ceux de dedans qu'il estoit prest de venir à leur sècours si-
tost que la nccesîité s'en presenteroit, dont ils ledeuoientaduertir parvn lignai accordé
entreux : Sirrquoy quelques-vns des soldats d'Amurat, les meilleurs & plus disposts qu'il
eusten tout son camp, se voulurent mettre en deuoir de monter cette montagne pour
proucsTe de sifttà desnicher de son fort, ou bien l'amuser & retenir pendant qu'on donneroit l'asfauc,
Scandcibeg. là où il y eut vn fort brauc combat : & fît là Scanderbeg des chôses incroyables de sa per-
sbnne, abattant & renuersant tout ce qui se rencontroit deuantluy. D'autre part les Ianis-
Les Turcs (aires voyans la ruine&:ouuerture que l'artillerie leur auoit préparée, & que la bresche
s« à Saut~ est°ic Pms que raisonnable, se rangèrent incontinent en bataille sur lebord du fosfé, &:
allèrent tous d'vne grande furie la telle baillée donner iusques sur le haut du rempart, là
où ils furent fort bien recueillis par ceux de dedans, qui combattoient d'vn grand effort,
en sorte qu'Amurat qui s'attendoit de l'emporter de plein saut, se voyant deseheu de son
esperance changea d'aduis,faisantson compte de l'auoir par famine à la longue,quand
vn Courrier arriua de la part de George Despote deSernie, qui le luy auoit depesché en
toute diligence, pour l'aduertir comme Ican Huniade ayant alTembîé grand nombre de
J Hongres, de Transsiluains & Valaques, estoit sur le poincT: de passer le Danube pour en-
pouuenté de trer dans ^es terres. Ces nouuelles firent bien à Amurat corriger son plaidoyé,car soudain
îean Hunia. il troussa bagage, &: se mit en chemin pour aller deuancer les Chrestiens,Ia part oùilpen-
ÇçgC k soit les pouuoirplustost rencontrer .Cependant il depescnadesmeiTagesdetousles costez
de l'Europe aux gens de guerre qui y estoientépandus,à ce qu'ils ne faillilTent de se ren-
dre hastiuement en son camp ; lequel par ce moyen se renforçoit de iour à autre, chacun
^'efforçant de preuenir son compagnon, & arriuer le premier pour gagner la bonne grâce
du Prince.Or ayant dressé son chemin par lepaïs desTnballiens, il arriua finalement en
En rulgaitc cet endroit de la Mylie paroùpasselariuiere deMoraue,quise vavnpen plus bas déchar-
Schirutze. geren celle du Danube: toute laquelle contrée est sous l'obeïssance du Turc, & quel-
ques cinq bonnes lieues plus auant encore, iusques à la ville de Nice: Que non regarde à
la main droite, on la trouuera habitée des Turcs iusques à Nobopyrum, ou Bopirum, &;
à la grande montagne qui est des appartenances des Triballiens, Amurat eut là nouuelles
chnrîots de certames de l'armée d'Huniade, qui se hastoit tant qu'il pouuoit de le venir trouiaer5
guerre. ayant bien quarante mille hommes de pied tant Hongres que Valaques, sept mille che-
uaux, &: enuiron deux mille carosses equippez en guerre ; sur chacun desquels y auoit vn
rondelier & vn mousquetaire, pourueudeplusieurs gresses harquebuses toutes prestes à
tirer les vnes après les autres, sans perdre temps à recharger; &: estoient couuerts là de-
dans d'vne pauesade, prcsque semblableà celle dvnefuste ou galiotte. En cet equippage
panèrent les Hongres le Danube : ce qui estoit suffisant pour donner à pensèr à quelque
moyenne puissance : Mais le Prince des Triballiens,qui regardoit tout cela comme d'vne
eschauguette, &: lequel estoit homme entendu Se versé aux affaires du monde, connois-
soit allez que ce n'estoit pas bille pareille pour resister aux forces qu'A murât charrioic
quant & luy, eut plus de peur de l'offenser que les autres, dont aussi-bien il auoit re-
ceu tout plein d'indignitez &; outrages en ses terres. Parquoy il se tint coy sans se
déclarer pour eux,- encore qu'il se fust volontiers vengé d'Amurat s'il eust pu,lequel
luy auoit aueuglé ses enfans. Huniade le voyant ainsi caler la voile, en demeura fbrtdes-
pité contre luy,dautant qu'il s'attendoit à ce renfort qui n'estoit pas peu de chose, mais
ne sçachant qu'y faire, il fut contraint de diiîimuler pour l'heure, & remettre à quelque
autre saisonplus à propos le resfentiment de'cette dénoyauté, dont il se contenta de
luy faire quelques reproches allez aigres; puis pasfant outre, s'en vint planter son camp
en la plaine de Cosobe,oùle premier Amurat fils d'Orcan vint à la bataille contre Eleazar
Ce qui meut Despote de Seruie, qui demeura sur la place, & fut son armée entièrement défaite: mais
cerTscœnde luy-mesme aussi y perdit la vie,ayantesté mis àmortparvn simplelbldatTriballien,ainsi
entrerprise que nous auons dit à la fin du premier Liure. Ce qui tira le plus Huniade à entrepren-
dre cette guerre,fut qu'en la rencontre de Varne il auoit veu, comme facilement de pre-
mière venue il rembarra &: mit en fuite les Turcs, tout aulîi-tost qu'il fut venu aux
mains auecques eux: Dequoy il s'imprima vne opinion que c'estoit chose non seulement
poslible,mais ai sée de les désaire ;.& que n'eust esté la trop bouillante hastiucté du Roy
Vladissaiis,

contre Amu-
rat
 
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