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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0185

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murât IL Liure septîesrae* ' ^7
Vladissaiis, il les eut lors totalement mis en route3 là où maintenant qu'il n'y auoitque ~~~~ g."
iuy qui commandai!:, il faudrait que Ja fortune luy fut bien contraire s'il n'emportoit de 1 ^ 4 0
tous poinds ceux, que en tant & tant de combats il auoit veu tourner le dos à la première
veuc &: com paroi {Tance de sa cornette; ayant mesmement de si belles forces, & si bien
entalentées de faire quelque grand deuoir pour l'honneur &: seruice du nom Chrestien, à
Tencontre de celuy, qui désia tout caste &: rompu de vieillesise & de maladie, ne s'asseu-
roitpas du tout à son propre fils; Ôc qui venoit tout fraisehement de receuoir vne hon-
te & défaueur deuant la ville de Croye , laquelle il auoit esie contraint de quitter-là , ne
l'ayant seeu prendre sur vn simple Cheualier errant, dont son armée estoit toute ie ne
sçay comment desco'uragée & mal faite. Tous ces diseours le rendoient plus insolent que
decoustume , & le iettoient presque hors des gonds, comme s'il eut désia tenu la vidoire
asseuree en ses mains, &c que ce qu'il auoit conceu en son esprit n'eut osé faillir de luy suc-
cederàsouhait, voire outre & pardeïsus ses propres espcrances ; ayant désia depesché des
Ambassadcurs deuers $canderbeg& Arianites, pour les solliciter de s'en venir en diligen-
ce joindre à luy auee leurs forces, afin que de compagnie ils peussent exterminer leur com- y II îi
mun ennemy.
Mais Amurat se trouua bien à celle fois cent cinquante mille cembattans : parquoy l'armée d'A-
estans venues les deux armées à veuë F vne de l'autre, dés le lendemain au matin il mit ses m"rac
gens dehors, donnant la charge de la poinde droide où cstoientîes Asiatiques, à S curas-, iritS&soaor-
&c de la gauche à Carats, auec toutes les troupes de l'Europe, les vns &: les autres depar- don&anee ^
tis par eseadrons separez. Quant à luy, il demeura à l'accoustumee au milieu de ses deux combat,
groseseadrons, ayantauecques soy les lanissaires, &: autres domestiques delà Porte, cou-
ûertsau deuant des chameaux, &; de la pauesade ordinaire, le tout entremeïlé de force
mousqucts, fauconneaux, & autres pièces de campagne aisées à manier, tellement que
c'est chose très-dissicile à aborder sans vne bien grande perte de gens. Huniade rengea
au sii de sa part les siens en bataille à la manière qui s'ensuit. De la poinde droide eurent la Voxâitâeii
charge les Gouuerneurs du Royaume de Hongrie , auec ses cousins Zcculcz, Ziloces, & bjtaiiWcs
-c? * o -, r , Honores*
Megaluses. Au milieu il estoit en personne, accompagné des Bitezides Houiïarts (ainsi 0
estappellée la gendarmerie de Hongrie ( & des forces de laTranlsiluanie ou Ardel. A la
gauche commandoit Danus, amy intime d'iceluy Huniade, en raueur duquel il auoit
chasie Dracula delà Principauté de Moldauie, pour introduire cettuy-cy, qui amena lors
bien huid mille Valaques, àsonsecours. Or commeles deux armées fusient ainsi rangées
d'vne part & d'autre, n'attendaris sinon de commencer l'esearmouche , vn Houssart de la
cornette de Huniade la lance au poing se ietta hors des rangs, demandant vn coup de
îance de gayeté de cœur : Surquoy les Turcs qui estoient prests à charger s'arresterent tout
court; & vn d'entr'eux nommé Haly fils de Barizas, qui en son temps auoit cité homme de
nom, &;Fvndes Saniaques de F A sie, auparauant Aga ou Colonel des Ianisiaires, se presen-
. ta en semblable équipage pour îuy respondre, & sans autrement marchander vindrenta
toute bride l'vn contre l'autre tant que les cheuaux peurent traire, dési droit fil} que leurs
lances volèrent en escîats ; mais le Houssart fut porté par'terre, 6c Haly renuersé sur la
crouppedeson cheual, car sangles&: poitrail rompirent de la force du coup, auquel il se
trouua plus ferme & plus roideque l'autre; tellement que cela luy donna l'honneur de
cette io uste : mais pour ce quil estoit ainsi en mauuaise assiete, il ne luy futpossible de re-
tournersurson ennemy pourl'acheuer, lequel gisoitemmyle champ tout estourdy de la
cheutte ; auiîi que tout à vn instant les Turcs voyant l'aduantagedeleur champion, iette-
rent vnhaut cry, prenans cela pour vn bon augure de la vidoire aduenir. Et ainsi s'estans
retirez tous deux, chacun deuers les siens, Amurat fort content du deuoir qu'il auoit veu
en ce ieune homme, le fit venir en sa presence , & luy dit telles paroles. O mon enfant Facet;susè
quel beau commencement as-tu monstré icy de ce que l'on peut esperer cy-aprés de ta vail- histoire.
îance, veu qu'on sçait assez que c'est la première guerre où tu te trouuas oneques, & les
prémices de ta milice ; Neantmoins tu tses porté en ce coup d'essay contre ton ennemy,
tout ainsi que si tu eu {Tes désia atteint le plus haut degré de ce mestier. A cela îe ieune hom-
me respondit d'vne naïfucté fort grande : Certes, Seigneur, pour t'en dire la vérité, vn
lievreaestéencecy mon Maistre & Précepteur, & ma enseignéde faire ce que i'ay fait.
Amurat tout csbahy d'vne si cstrangé& fantastique responfc, luy demanda: &r comment
est-ce (ie te prie) que le plus paoureux&: imbécile animal de tous autres, peust tenir efeo-
le de proëlîe &: aiseurance ? il répliqua, îestois en A sie , resident en cette Prouince
dont il auoit pieu à ta grandeur de donner le gouuememcntà mon pere,quand vne matinée

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