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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0187

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A mu rat 11. Liure feptiesme. ' iyp
Dàîliésts qui gardoient les pas&destroits des montagnes leur firent peur, Se furent cause
qu'ils retournèrent au camp. Amurat d'autre costé faisoit son compte tout au rebours;car i14 4 8-
s van t si bien veu faire à ses gens, que non seulement ils auoient osé attendre la furie & im-
petuosïré des Hongres, mais les auoient rembarrez les premiers, Se bien auant encore,
commença d'espercr mieux de la victoire, Se mespriser les ennemis beaucoup plus qu'au-
p ara liant. Parquoy ayant fait vn fort bon visage à ceux qui s'estoient les mieux portez,
loué le relie de leur deuoir, & exhorté les vns Se les autres de prendre courage, dautant
que les Hongres nepourroient le lendemain endurer de les voir en face, leur donna con-
gé pour s aller rafraisehir ; car il pouruoiroit que ceux qui n'auoient point trauaillé , fe-
roient les gardes Se sentinelles requises. Voila comme les choses p a sièrent en cette pre-
mière iournée. Les Hongres employèrent le reste de la nuict, à consulter sur ce qu'ils
auoient à faire : les vns mettans en auanc vne chose, les autres vne autre, sélon qu'il leur
scmbloit le plus à propos : tant que finalement Thaut fils de s Sauz, qui fut fils d'Amurat \Cesutcèlty
premier, & pourtant de la race des Othomans, lequel pour lors estoitauec les Hongres aJ^'J^pprrf_
ïuiuant leur party, se mit à parler en cette sorte : Nous auons désia ( Seigneurs Chrestiens) mierfitereuer
allez de fois combattu Se en Asie, Se en Europe, Se si n'auons pas encore bien pris garde à lesyeux-
la manière dont il faut procéder contre Amurat, pour le mettre bien-toit au bas luy Se
toutes ses affaires : car nous ne viendrons iamais à bout de luy, ny ne ferons cliose qui vail- Xurç^Th'ut
le, que premièrement nous ne rompions ces gens-cy : ceux-là veux je dire quileremet- qmsuiuoitie
tenttousiouts sur pied, quelque perte & défaite qu'il puilse receuoir en tout le reste de j^^^
ses forces, pourueu qu'ils demeurent en leur entier. Et de fait, le plus court Se abrégé ex-
pédient qui puilse ct%e pour le gain dVne bataille , estdemettreà mort, ou prendrepri-
sonnier le chef de l'armée, qui retient tous les autres en leur deuoir. Que fi vne fois ilsse
voyentpriuezdeluv, tout le reste puis après semet bienaisémentdesoy-mesmeàvaude-
soùte, Se quitter la place : tout ainsi que siquelquvn auoit receu vne playe mortelle en
la reste , qui est comme vn Chasteau ou Citadelle, laquelle commande à tout le corps, il
rend entièrement sa force Se sa vertu , là où estant frappé en autre endroit, il peut encore
relister, Scsc défendre Oyez doneques ma conception. N'auez-vous point pris garde,
comme la porte d'Amurat s'est tout le long du iour contenue sans se mouuoir ? aussi est-ce
la totale rcsïburçe de luy Se de son armée,en sorte qu'ils se garderont bien de lahazarder si
quelque grande occasion, voire extrémité notable, ne les en preste, de peur que tout ne
se perde quant & eux. Parquoy voicy ce qu'il nous faut faire: Allons donner droiét à tra-
uers les lanisfaires, sans plus nous amuser autre part, car si nous les rompons vne fois,
tout le reste suiura facilement, & n'y aura personne qui nous fasse plus teste, mais il y faut
aller de resolution sans marchander, Se y employer mesme les carroiïes, equippez d'ar-
quebuzes Se mousquets: Ce seront ceux qui nous y feront la plus belle ouuerture, &: nous
les séconderons puis après à coups de traid, Se de main finalement. Et si ne faut pas atten-
dre qu'il soit iour, ains exécuter tout de ce pas nostre entreprise au plus profond de la
nuict, dont l'obscurité nous fauorisera beaucoup , pource qu'à la lumière on se rasseure
plus aisément, Se voit -on mieux à qui l'on à asfaire, en chose mesmement non preucue Se
inesperée. Si vous le faites ainsi, il n'y a doute que le Soleil à son leuer ne nous voye Se sa-
luë victorieux Se d'Amurat Se de ses forces, iusques à maintenant inuincibles, Se de tout
son Empire quant Se quant. Ayant mis fin à son propros,rassistance adhéra soudam à cette
Opinion, qui sembla la meilleure, & arresterent tous d'vne voix qu'il en falloit faire ainsi,
Car ce seroit de vray briser la teste du serpent. Et là desTus sans faire autre demeure, avans
promptement attelé lescarrossès, sur chacun desquelsils mirent trois ou quatre grolses
harquebuzes, s'en allèrent d'vne grande audace ietter sur le logis d'Amurat enuiron la
séconde garde : là où de pleine abordée ils mirent vn terrible cfFroy parmy les lanis-
laires, qui n'auoient point encore esté desieunez de cette forme de combattre: aussi
que cela fut si subit& inopiné, Se lebruit que faisoient ces chariots si esfrange, qu'ils de- j, sauz,as-
meurerent quelque temps auant que se pouuoir reconnoistre, ne ranger en l'ordonnance sal^f"e£ lo ^
liccoustumce pour se défendre: Toutesfois ils se ralseurerent incontinent comme gens ^'Amurat.0
de fait qu'ils estoient tous, Se expérimentez de longuemain aux diuers accidens de la
guerre. Les Canonniers quant & quant commencèrent à jouer de leurs pièces, dont le
parquet d'iceux IanisTaires ( au mileu desquels la personne du Turc estld'gée, toutainst
que dedans quelque gros boulleuard ) est garny & enuironné de toutes parts : ce qui fit vn
fort grand cschecà trauers les Honores & leur attelage, dont vne bonne partie fut em-
portée à coups de canon.Le pis encore fut pour eux,que l'aube duiourcommeçaioudam
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