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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0188

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i6q Histoirç des Turcs,
■-----à apparoistre , & les deux grandes ailles des Turcs, qui iusques alors n'auoient osé se
1448. niouuoir à cause de l'obscurité de la nui&, commençoient désia à s'esbranler pour les
aller inuestrr Se errclorre : Parquoy les Hongres se retirèrent tout bellement vers lcut
leur retraite. camp, là où Huniade mit à la haste le reste de Ton armée en bataille, voulant encore es-
sayer de rompre & mettre les Turcs en desordre: Et s'en vintlà-dessiis pour charger à tou-
Nouucau^co- cc bj-j^e jes ts0U,pCS de 1A. sie, esperant d'en auoir meilleur marché qu'il n'auoit eu le iour
Honores & précèdent de celles de l'Europe ; Mais le Bergîierbey delaRomanie s'enapperceutausïi-"
ks ^r^°" tost,&: enuoyaThuracanGouuerneur de la Thessalic auec Tes gens, pour leur aller don-
ont du piie, ner en queue,^ luy auec le reste de son Régiment les prit de ssanc, en sorte qu'il y eut là
vu grand meurtre Se occision des Chrcstiens, pour se trouuer ainsi tout à coup prcsTez de
infidélité des diuers endroits : car ceux de l'Asie se vovans soustenus reprirent cœur, & combattirent
qui retourne plus alprcmcnt qu ils n eulient rai t. Les valaques voyans la contenance des vns &cacs
sur leurs te- aiatsçs, Se que le péril les menaçoit désormais de venir iusqu'à eux s'ils opiniastroienc
d'attendre dauantage, aduiserent d'enuoyer deuers Amurat pour chercher de faire leut
■appointement : sous protestation de luy demeurer de là en auanttres-obeisTans Se fidèles:
car ils ne voyoient autre meilleur expédient que celuy-là;& sçauoient très-bien que la
première chose qu'il feroit après auoir gagné la bataille, ce seroit de les aller tous exter-
miner en leur païs, ®è les ruiner de fonds en comble : Parce qu'il ne se voudroir pas con-
tenter desexeuses qu'ils luy pourroient alléguer, que la consormité de la Religion,^ al-
liance, Se confédération que de si longue-main ils auoientauec les Hongres, les auroient
contraints de prendre les armes auecques eux, ayans esté mesmement induits, voire for-
cez à cela par le Prince qu'Huniade leur auoit donné, lequel estoit du tout à sa deuo-
tion. Apres doneques qu'ils eurent délégué l'vn d'entr'euxauec vu Trompette pour aller
Valants àS Portcr cc message à Amurat, il luy parla en cette sorte : Trcs-puillant Se redouté Monar-
Amurat pi< i 1 quc,les Valaqucs,tres-humbles &c tres-obeïssans esclaues de ta grandeur,m'ont comman-
de ssatteries. j£ de venir icy deuers toy,pour te suppliertres-humblement leur vouloir octroyer la paix,
Se les receuoir de nouueau en ta bonne grâce Se bien-vueillance: leur pardonnant la fau-
te qu'ils peuuent auoir commise entiers toy Se ton inuincible couronne. Car ils protcsknt
sur la foy & seruitude qu'ils t'ont touûours portée en leurs courages, que par contrainte
Se malgré eux, ils ont pris les armes contre toy, en la compagnie de tes capitaux ennemis
les Hongres, que Dieu confonde, puisqu'ils ne cessent de troubler ton repos, Se diucr-
tir tes glorieusescntreprises Se conquestes. Piaise doneques à ta bénignité (Sire) ne rejet-
Sa response ter Pomt 'a trcs-humblc requeste qu'ils te font tous en gênerai, par la voix &: organe de
par la bou- moy leur député, Se leur vouloir pardonner le palTé: à la charge que tout de ce pas ils t'ai-
che d™ J?re" désont à exterminer tes ennemis icy presens, & que doresnauant ils obéiront fidèlement
a tout ce qu il te plaira commander. A cela Haly le premier Balla ou Vilir prenant la pa-
role fit telle response : Mais vous,Meilleurs les Valaques, ne déniez pas ignorer quelle a
esté tousîours, Se est encore plus que iamais la puisfance de noslre souuerain Seigneur : cc
qui deuoit suffire pour vous desmouuoir & retenir de rien attenter qui luy deust déplaire.
Toutcsfois, puisque vous n'auez point esté opiniastres iusques au bout, &: vous estes
voulu reconnoistre auant que l'extrémité vous prellàst, la Grandeur esperant que le lan-
gage que vous venez de tenir sera sans dol ne dissimulation aucune, est content de vous
receuoir en sa grâce accoustumee,& vous pardonner le passé. Au reste, vous vous pouviez
aiTeurer que si vous faites ce que vous dites, vostre deuoir Se obeïiTance pourra surmon-
ter les bonstraitemens Se bien-faits dont il prétend vser entiers vous. Allez doneques
Se apportez icy vos armes, afin qu'il aitdequoy s'asseurer de vos promeîîes : car de vo-
La tnhison stre aide Se secours il n'en a point de besoin pour cette heure. Ayant ainsî parlé, il licen-
traittéeordi. tja l'Ambassadeur ; lequel nefutpasplustost deretourvers les siens, qu'ils plantèrent là
ionCa.dc€tk' les Hongres au plus fort de l'affaire, 6c s'en vindrent rendre à la Porte d'Amurat, où ils
te. s'arresterent encore cous serrez en vn esquadron, sattendans qu'il tiendrait à vne bien
grande obligation, Se leur en feroit soudain quelque belle recompense, d'auoir ainsi
SsiezenSc abandonné ses ennemis pour venir à son secours: pour le moins qu'ils ne se meslassent ny
ces par le pour les vns ny pour les autres : Mais luy qui interpréta cela tout d'vne autre façon ,crai-
commsnde- gnanc que cc ne f^st vn strataseme aposté ents eux Se les Hongres, pour espier s occasion
ssicntdAmu S » , i & / n 1 i • * 1 n
rat. de luy porter quelque dommage,ou bien eust en horreur Se abomination leur deiîoyaute,
manda là desïus le General del'Europe,auec enuiron vingt mille cheuaux qu'il auoitsous
sa Cornette, lesquels vindrent enclorre incontinent ces parjures, & les taillèrent tous en
pièces iusques au dernier ; ils auoient encores leurs armes : car Amurat ne les leur auoit
pas
 
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