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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0302

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74 Hisloire des Turcs,

*—-—- & du grand bien que ce seroit aux Rhodiots d'auoir paix auec luy, sans y adjouster lés
Ï480. conditions, lesquelles toutesfois estoient faciles à comprendre, c'est à sçauoir en ce ran-
Response du géant sous son obeïssance. Le Grand Maistre lerenuoya auec cette response, Jgue ceux
<jrand Mai. qui sortoient laCroix sour enfieigne ,ne souuoient moins faire que fe défendre des ennemis
tasTade. d'icelle. £)ue fi Mahomet auvit defir de la faix, qu'il retirafifis forces, çr alors on en sour-
rait traicler tout a loifir; mais de s enfer les fur s rendre sar de belles sromejfes, ou les efionner
sardes brauades■-, quils n esioient soint de la qualité de ceux qui fe laifsoient emsorter a
-chofies fiemb labiés ,ny sour saire chofie qui donnaH quelque atteinte à leur honneur , ou qui
déroge aHaucunement à la Religion qu'ils firuoient.
Cette response ayant esté rapportée au Basfe y il commença de foudroyer les murs
tre^nS" ^c *a nouue^e ville,ceux de l'ancienne estans presque tous démolis,mais Ceux- cy estoient
"elle viik. fort épais &; de matière tres-solide, ayans des fausses brayes & des tours,remparts &: boù-
leuards qui la ssanquoient de toutes parts : Contre ces murs furent tirez en moins de rien
trois mille cinq cens coups de canon, tellement que tout y estoit si esbranslé,qu'vn grand
pan de mur estant par terre plusieurs belles maisons, tant des Seigneurs que des citoyens,
furen t aulli ruinées ; de sorte que la ville auoit peu de son ancienne face, & ne parois-
soic plus celle que jadis. Dequoy plusieurs se trcuuansestonnez, le Grand Maistre qui
auoitmis en Dieu sa principale esperance , &: qui se fioit en la protection de la très-sain-
cte Vierge, &: du glorieux lainet IeanBaptiste, le Patron & Protecteur de leur Ordre, re-
presentant aux plus timides, qu'ils n'eussent seeu périr plus miserablement que de tom-
ber entre les mains des Turcs infidèles à Dieu & aux hemmes, auec lcsquels onnepoti-
uoit iamais traiter en asfeurance, qui faisoient mourir aussi-tost leurs amis que leurs en-
nemis : tesmoin le Bassa Macbmut, ce vaillant hemme qui auoit rendu de si signalezser-
fiat b o mces * Mahomet, &: lequel neantmoins sous vne fausse imprestion qu'il s'estoit figurée
ibn principal qu'il fauorisoit les Chrestiens, l'auoit non seulement fait mastacrer, mais mettre parpie-
Bassa. ce$ ensa presence, joint le tribut des Àzamcgîans, pire que la plus cruelle mort : &: à
ceux en qui l'honneur estoit a siez puissant pour leur faire mespriserla vie, il leur ramen-
teuoit leurs belles actions passées, & la gloire que ce leur feroit d'auoir auec leurs seules
forces, relisté à la puissTance d'vn si puissant Mcnarque:de sorte qu'il leur mit à tous si bien
le cœur au ventre, qu'indifféremment chacun se presenta à la defense delà bresche au
ûu^^encrai dernier zttmt gênerai que les Turcs donnèrent le vingt-septiesme Iùillet. Cette bresche
a Rhodes, estoit du costé de la rue des Iuifs, où il y auoit vne deseente, laquelle le Grand-Maîstre
fit incontinent démolir, repousîant quelques Turcs qui estoient désia entrez par cet en-
droit; Mais nonobstant toute la vigilance du Grand-Maistrc, il ne pût empeseher que
prés de trois mille Turcs ne gagnassent le haut de la bresche, &: qu'ils ne vinsTcnt aux
mains auec ses Cheualiers, qui firent tant d'armes ( suiuis des habitans qui desiroient imi-
EnscigneLu- ter leur prouesse) qu'enfin ils gagnèrent la grande Enseigne Lunaire du Turc , qu'ils
gagnétUparC au°ienc arborée sur le rem part (cette Enseigne estoit dor & d'argent & fort enrichie) &
ksRhodiots. repousîerent les Turcs auec grande furie iusques en leur camp, où il fut fait encore vn
grand massacre ; si bien qu'on compta sur les murs, en la ville, Se le Ions; du port, trois
Nombre des ° * , ~ 1 j j r i
morts durant mihe cinq cens corps morts : les Turcs ayans perdu, comme on tient, durant ce liège plus
ce siege. de neuf mille bons soldats, sans les bleiîez,&: les pionniers qui ne valoient gueres mieux
que morts, qui se montoient à quinze mille.
XXIX. Breindeb ach, qui a particulièrement eserit de ce siege,& Sabellicusenl'Histoi-
redeVenise, disent que les Turcs raeontoient que ce qui leur auoit fait quitter les mu-
railles de Rhodes,.ne fut point tant la valeur dcsasliegez; (car ils nemanquoient pas de
gens pour mettre à la place de ceux qui estoient morts ou harrassez) qu vne vision qui
leur apparut, estans suries remparts de Rhodes, qui leur donna vne telle espouuente,
qu'estans prests d'emporter la place, ils furent contraints de se retirer, la force hc le coura-

ge leur manquans, de sorte qu'ils se laisfoient battre tout ainsi que s'ils n'eussent point eu
les armes en la main, & que cela aduint lorsque le Grand-Maistre commanda qu'on dé-


bouclier en sa main, laquelle estoit suiuic d'vn homme assez mal vestu, qui estoit costoye
d'vnetrouppe très-luisante & magnifique. Disent dauantage, que tous les soirs onvoyoit
deux hommes ayans vne contenance pleine déplus grande m aj esté que n'orit ordinaire-*
ment
 
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