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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0303

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Mahomet II. Liure vnziesrne. 27Ç
me les autres, lesqueis tant que dura le siege, ne faillirent de faire la ronde auee les--r~~
luminaires à la main par dessus les murailles: &: alors que la ville pensa estre prise, ils se 14^°-
presenterent auec lespée au poing menaçans les Turcs, tellement qu'ils se retirèrent tous
esfrayez. Sabellique dit, que c estoient les Apostres saind Pierre & sainct Paul : mais en ■
quelque façon que cettechose ce soitpasfée,il n'y a nul doute que les Turcs estans désia
eu si grand nombre dans la ville, & lesRhodiots si peu de gens, il a fallu quelle ait receu
vne particulière assistance du Ciel pour sa defense, puisque le secours des Princes ter-
riens luy manquoit.
Les Turcs voyans doneques que tous leurs efforts estoient inutiles, & ayans entendu
par le moyen de deux galères que le Rov Ferdinand deNaples enuoyoit,dontrvne en-
tra à pleines voiles dans le port, l'autre futgastéepar leur canon, & toutesfois nelaiisa
pas de pasiser le lendemain, iesquelles portoient nouuelles aux Rhodiots , que le Pape
leur enuoyoit vn tel secours, qu'il suffiroit à faire leuer le iiege, &; à liurer le combat aux
Turcs, s'ils les vouloient attendre, laquelle nouuelle s'estant portée iusques au camp des
Turcs, cela basta encore leur départ: si bien que leuans le siege le troisiesme mois après IIs lcuent M
qu'ils commencèrent d'assaillir la ville, ils reprirent la route de Lycie,& de là s'en aile- iesc*
rent à Constantinople,sans auoir rien gagné que des coups: toutesfois, deuant que de
partir ils pillèrent Ôc mirent le feu aux maisons ebampestres, vignes & logis de sejourvoi-
sîns de Rhodes, & où iusques alors ilsn'auoient fait dommage quelconque.
Or en mesme temps queMesithouMozeth asiiegeoit Rhodes, Mahometauoit dépes-
chc vne ssotte de cent voiles, sur laquelle il mit 1500. bons hommes, leur donnant pour
Conducteur le fils d'Estiennc jadis Despote de Bossine : C'estoit le Bassa A chômât, ou
Achmet, surnommé Bidice, duquel nous auons parlé, qui estoit lors en grande réputa-
tion entre les braues de la Porte, duquel Spandugin raconte vne telle histoire. Comme
cettui-cy eust vne femme d'vne excellente beauté, Mustapha sils de Mahomet, estane
vne fois venu à la Cour de sonpere pour luy baiser la main , & pour affaires qui con»
cernoient sa Charge, car il estoit Gouuerncur d'Amasie, en deuint éperduément amou-
reux: de sorte qu'ayant espié le temps qu'elle alloit au bain, à la façon des Turcs, il y alla
aussi, & l'ayant trouuée toute nue la voidlà. Achmet extrêmement indigné de cet outra-
ge, s'en alla trouuer le Grand Seigneur, Si luy racontant cette histoire auec larmes èc sous-
pirs, il desehira en sa presence ses vestemens & son Tulban, suppliant tres-humblement
sa Majesté de luy faire iustice, & le venger de cette injure. Mahomet sans luy faire pa*-
roistre qu'il fit cas de cet outrage, au contraire, auec vn visage seuere &: rebarbarif, le re-
prit de toutes les plaintes qu'il faisoit, luy demandant s'il ne sçauoit pas bien qu'il estoit
son esclaue : que si son fils Mustapha auoit eu la compagnie de sa femme, ce n'estoit toû-
iours qu'à l'esclaue de son perc qu'il auoit eu affaire, & neantmoins il ne laisîa pas cette
mesehanceté impunie, car l'ayant premièrement repris aigrement, il le chasfa de sa pre-
sence >&: puis se representant qu'il s'aideroit tousiours plustost de son authorité,pour sa-
tisfaire à sa concupiscence qu'à la justice, à trois iours de là il enuoya vn Chaous qui l'e- Mahomeè
strangla auec la corde d'vn arc; Exemple notable d'vne rigourcuse,&: toutesfois equita- (*h J)011^1
ble iustice, d'vn pere enuers son enfant, lequel encore qu'il tint ceux qui auoient les pre- siap{ia ( poUE'
mieres Charges de son Empire pour de tres-vils esclaucs,il apprit toutesfois à ses autres *u»ir violé
enfans qu'ils ncdeuoient rien entreprendre d'injuste, s'ils vouloient conseruer leur vie ^vfc^c
&Cleur domination : quelques-vns disent toutesfois que cePrince mourut àlachasTe; & Bassa.
les autres, que ce fut pour estre trop addonné à l'acle, vénérien ; Thistoirc toutesfois que
nous venons de raconter ,n'est pas sans grande apparence.
Mais reprenans le fil dudiseours interrompu par cette histoire, cette ssotte s'en vint
surgir aux confins de laPouille &deCalabre, au pais des Salenssns, là où vn petit de- Autrcd"p*"
stroit d'eau distingue la mer Ionique de la Sicilienne,à îopposite de la Valone, de laquelle tom^c. ^ ■
elle n'est distante que du trajeét d'vne seule nui£t: En ce lieu est situé la cité d'Ottrante ja-
dis Hydrunte, & proche de laquelle l'armée Turquesque vint prendre terre, sans aucune
resistancej car le Monarque Turc auoit pris son temps que Ferdinand, lors Roy de Na-
ples, estoit occupé en la guerre qu'il auoit contre les Ferrarois & Vénitiens : de sorte que
1 Italie estoit toute partialrsée en soy-mesme. Ayant doneques Achomat couru &rauag©
le territoire Ottrantin cinquante milles au long & au large, & fait vne explanadeaux en-
uirons de la ville , il Te délibère del'assieger ,asfeuré qu'il l'emporteroit s'il vsoir de dili- Sfcge d'Os-j
gence,veu le peu de forces qui estoient dedans, & le peu d'apparence qu'il y auoit qu'ils
deussent estre promptemenc secourus j & de sait, ayant braqué son canon 7 & fait vu©
 
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