Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0304

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
lyê Hisloire des Turcs,


ï 4 8 o. brcschc raisonnabîe, il vint à l'assaut général, qui fut liuré auec tant de furie, que les
pauures habitans, qui n'estoient point encore prattiquez aux caresfes Mahomctanes,
ne purent resister à cette impetuosité; de sorte que quittans leurs defenscs, eux &: leur
Ptisepar as- Chef François Zurle,que le Roy Ferdinand y auoit énuoyé pour Gouuernèur,furent
i-aut. contraints de s'enfermer dans FEglise Cathédrale, quittans la Ville à leurs ennemis ; qui
ne se soucians pas beaucoup de la saindeté du lieu, les taillèrent tous en pièces sans mi-
sericorde. L'Archeuesque désia tout vieil Se caduc, fut pris habille de ses ornemens Pon-
BéM,Cerdr?" ^èxax^ cenant en ^cs m^ns de ^a vraye Croix, Se en cet équipage fut scié au trauers
de l'Arche- du corps d'vnc scie de bois : les Prestres Se autres Ecclesiastiques furent masiacrez de-
«e%e. uantles Autels: le restc du peuple, les femmes &; les enfans furent enuoyez en Grèce
pour y estre vendus.
Ces nouuelles estans apportées à Ferdinand, il fait venir incontinent son fils Alphon-
/-lCCnUlsdcs seDuc deCalabre, qui auoit lors fort grande réputation entre les Italiens j & alsemblant
Chrestiensa- , c 2JI & * , . ,
près sa pnse. le plus derorce qu il peut, tant par mer que par terre,il s en vint camper vn peu loin de
î'ennemy, faisant fortifier son camp de folTez Se leuées, n'osant asfronter de si prés l'au-
dace Se la fierté des Turcs, qu il sçauoit mesmes estre bien garnis d'artillerie, pour e£-
moucher ceux qui les voudraient visiter de plus prés que la portée de leur canon ; ce n'est
pas toutesfois qu'ils ne liurasiscnt souuent maintes esearmouches, Se que les Turcs ne les
so u st i n sient b rau e men t, fa i san s plusieiussortiesiureux, où ilsauoient ordinairement lad-
Désaits par ùarîtagèj Ferdinand y ayant perdu les meilleurs de ses Chefs, entr'autres le Comte Iules
ks Turcs. d'Aquauiua, pere du feu Duc d'Atry, l'vn des plus renommez de son armée : ce qui fît
perdre tout courage à l'infanterie, qui semit en fuite à ce rencontre.
L o v y s de Capouë leur Colonel, pour garantir sa vie Se sauucr la meilleure partie de
ses gens, se ietta dans vne tour allez bonne Se forte, Se non trop éloignée d'Ottrante, sc
voyantpoursuiuyde la caualerieTurquesque, laquelle paruenuë deuant la place, l'cn-
uironna, Se se pourueut de matières pour y mettre le feu i si bien que les pauures assiegez.
furent contraints de se rendre, lesquels furent tous amenez prisonniers à Ottrante : ils eu-
rent encores depuis plusieurs rencontres, ausquelles les Turcs eurent tousiours l'aduan-
tage, Se ausquelles Ferdinand perdit le Seigneur Matthieu de Capouë, le Comte Iules
de Pise & autres Chefs signalez, u* bien que la ville d'Ottrante regorgeoit des prisonniers
qu'on y en menoit de iour en ioûr.
Enfin, le BalTa Acomath ayantfait en vain consommer aux Chresticns l'Esté tout en-
tier, & puis après l'Automne deuant cette place, les gelées Se l'Hyuer les contraignit de
Oui courent & retirer engarnison aux villes d'alentour, tandis que luy &:les siens coururent tout le
toute la resle de la Poiiillc, iusqucs au mont S- Ange, où ils ruinèrent Bestia, tres-ancienne ville du
Sne^ 'te mont Gargan,&: rirent de grands rauagcs par toute cette Prouince. Or Acomath desiram
ville dcBe- s'aboucher auec son Souuerain deuant la venue' du Printemps, lailTa à la garde d'Ottran-
lhâ- te huid mille hommes dédite, Se la place fournie pour dix-huid mois de vietuaille, ar-
tillerie Se munitions : Se repayant auec sa ssotte à la Valonne, se rendit par terre à Maho-
met qu'il trouua à Constantinople prest de passer en la Natolie, en faneur de son fils
^Mahomet Bajazct, en apparence, lequel auoit eu quelque prise auec le Caraman,confédéré du
«nia Natolie. Sultan d'Egypte, où il auoit esté rompu auec notable perte de ses gens. On y adjoustoit
encore deux choses , F vne qu'il auoit outragé ses Ambasifadeurs qui venoient de trouuer
VsuncasTan, l'autre quo le Sultan exigeoitvn tribut sur les Turcs qui pasToient sur ses
terres pour aller en pèlerinage à la Mecque : mais en effet, c'estoit pour s'emparer de l'E-
gypte, si veile Se necesifaire à ses prétentions.
Mais tandis qu'Acomath faisoit son voyage de Constantinople, le Roy de Naples
ayant demande secours à son gendre le Roy de Hongrie, il luyenuoya deux mille che-
Le Roy de uaux d'essite, sous la conduite de Magior Blaise &Nagy lanus, deux vieux routiers de
?e°s«ouK ^11" »uerr,e> au°ient eu maintes-fois prise auec les Turcs : &: de fait, ces Hongres, à leur
Roy de Na- arriuée ayans enleué de viuc force vne tour que les Turcs auoient fort bien remparée,
o^'rai^c111 CC*a rePr*ma tellement l'audace Turquesque, qu'ils se retindrent de là en auant dans
l'enclos de leurs murailles, ne faisans plus de sorties comme ils souloient faire aupara-
uant.
XXX. $ v R> ces entre^aites, Mahomet cstant passe en Asic auec vne armée effroyable de trois
Grâde armée cens mille combatans, Se deux cens galères, comme il fut proche de Nicorruedie, ville
dC M^omel de Bithynie, & du village de Geiuisen,en vn lieu que les Turcs appellent TeggiurTzair,
il fut surpris d'vne colique passion, qui le tourmenta auec telle violence qu'il mourut au
 
Annotationen