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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0361

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Baiazct II. Liure douziefîne. w
îîlôratifs des'promesTes de Ton père > & qu'ils luy ayderoienc à recouurer sà dignité, mais il i
arriuoit trop tard, car les Iamsfaires auoient désia enuoy é des courriersà Seum,qmen leur :——
nom luy auoient presté le serment, qu'ils ne pouuoient & ne vouloientRompre, car leur
inclination estoi*: bien plusportée du costé deSelim,comme estantvn homme belliqueux
&cettuy-cy addonnéaurepos&àPestudedelàPhilosophieMahometane.Estans donc- corchut
ques bien aysé de le pouuoir légitimement esconduire, ils luy dirent : A la venté 3 P rince3 P'oné à
fitufiufses amué icyily a neuf ou dix iours 3 nous t'eusfîons préféré a tout autre 3 mais maintenant studc'
que nous auons enuoy è vers ton frère 3 nous ne fourrions sias rétracter ( nofire honneur (aus)ce ^es Ianiï~
que nous luy auons défia promis 3 cela efiant vne trop grande tache à noftrc réfutation 3 voila four- fusemCor-
quoy nous ne sicauons quel remède ny quelconfcilte donner. chue.
C e qu'entendant Corchut, & reconnoisTantasfez par ce diseours en quel estatestoient \\ s\CCom-
pour lors les affaires , comme il nemanquoit point d'entendement, il vid bien qu'il faL mode au
loit changer de langage & d'entreprise > cela luy fit respondre : Puis qu} il cfi ainfi 3 Ianif- lc^Js ' *
siaires 3 que vous auez^enuoyé vers mon frère Selim ^pour traicler de ce que vous dites s ic ne defïre langage
■plus j ny ne prétends plus rien à l'Empire 3 mais ie iuge que vous l'auez^ deu préférer a moy 3 caf
four en dire la vérité 3 la principale caufe qui m'auoit fait venir icy , efioitque lauois entendu
<que monpere auoit donne la fucceffionà mon frère Achmet 3 ce que ie voulais empefeher de tout
mon pouuoir 3 voyant fin affection fi extraordinaire en fin endroit ,. me laisfanten arrière 3 moy Thresoîs
qui luy auois tendu de fi grands tefmoignages de ma fidélité 3 &à qui fia promesfie l'auoit par- que Ba-
iiculieïement obligé , iufiques à luy enuoyer de grandes finîmes d'argent 3 afin que par fies lar~ ,azct. Cîï~
gefses & corruptions ilpeuft attirer à fioy les volontezjles principaux de iEmpire 3 afin de nous Achmer*
Je rauir d'entre les mains fiefiquels threfors ïay trouuex^far le chemin 3 comme on les conduis rcnc°™rcz
soitb &les aypris & fait amener icy 3 afin de rendre vains lès dejjeins de mon sere & de mon coichJT*
srère 3 & conueriir leur intention a mon aduantage.
G e que disoit icy Corchut de ces thresors ^esloit pas vne chose inuentéejCar Ba- u en faiÉ
jazet auoit enuoy éà A chmet vne fort grande quantité de sacs pleins d'argent, après cette largesse
resolution prise au conseil qu'il tint pour luy resigner son Empire , lesquels Corchut ç^fi^
auoit rencontrez i &: forcé ceuxqui les portoient 3 de les luy liurer, &; les ayant fait ap%
,porter par les sîens à Gonstantinople, il en fit vne largesTe aux IanisTaires 5 de deux cens
aspres pour teste*
Les choses estans en cet estat ^ Selim poursuiuoit tousiours son chemin Se s'approchoit xxvii ï.
de Constantinople, ce que sçachant Corchut, il alla ausfr\ tost au deuant de luy îusques à Corchut va
Zecmegen, ou au petit-pont, vn lieu que les Grecs appelloient Comefolichnion 3 ou petit ^uanc
bourg ceint deplusieurs murailles, en vn lieu où s'estendent deux grands seins du Pro-
pontis,ôc oùse dégorge le sseuue A thyras,où les deuxfreres se rencontrèrent tout à che- fLes dcux
ual, Sc sesaluansmutuellement^ioignans leurs dextres lës vues auxautrcs^ils se rendirent saîaCntC
en apparences toutes sortes de tesmoignages d'amitié, & de bien veillance. De là s'en toucàche-
estans retournez ensembleen la ville de compagnie 5 ils s'entretindrentde plusieurs dis- ual'
cours, & après estre entrez en icelle qu'ils ne fusTent pas loin de laretraide deSelim,
s'estans derechef sal Liez, &ditadieul'vn àTautre, Gorchut se retira en son logis accou- Wer^J *
stumé. Toute la trouppe alors des îanisïaires ayans enuironné Selim, l'emmenèrent auec quartier
les sîens en leur quartier, qu'ils appellent Genibacza, c'est à dire nouueau Iardin, où Selim saeisrt!saair"
sè retira, sous la tente qui luy auoit esté préparée.
L e lendemain le mesme Selim s'en alla trouuer son pere , auquel il baisa la main , 6c il vabaiser
le pere parlant à luy : Certainement monfils 3 luydisl-il 3 ie me refioiiys de ce que le Royaume ç0sfi^ *
t'efl efcheu 3 & t*y defire tout bon-heur S" frofierité : en vérité nous fouuons inférer sar de
tres-grands indices que cette dignité t'eftoit deu 'é & defiinée 3 & que D i e v te vouloit collo- Baja^ecà
quer en cette fub lime grandeur 3 farmy tant d'obfiacles qui fe font srefintez^four en emfefcher sonfîisSe-
l'effeB ^ d*vne chofe feulement te priray-je 3 Ceft que ie puijfe encores icy demeurer quelque hm"
temps 3 iufiques a ce que l'aye fiait reparer Dimofiique 3 ^lieu de plaisance qu'il auoit pro- Bajazec
che d'Andrinople , où se font ces excellens vases & si bien elabourez, dont les Monar- y à&wt
To , „ r r \ii ••ni' 'a. Monarque
urcs & autres grands Seigneurs du pays se seruent a table, qui auoit este ruinée de tam 'de
par ce grand tremblement de terre 3 dontil a esté parlé cy-dessus)^"» que te lafsiant la Proumces,
joûysfiance de ce lieu icy 3 ie puiffe pasfer la en paix le refie de mes iours 3 & cependant tu te retire-
ras aux Iardins Genibacziens3\n grand champ ,àsçauoir qui estoit clos de murailles, fort aea Coa
propre pour dresTer plusieurs tentes & pauillons, à la façon des Turcs3proche du corps- %
de-garde des IanisTaires.
Tovtesfois Paul loue est de contraire aduis à touç ce qui a estoit cy-dessiis, car
 
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