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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0363
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r . - --iv quant
mire &soy.

Bajazet II. Liure douziesmè. |||
Les chosesestans palTéesainsipourle regard de Corchut, Selim iettoit cependant
lesfondemensd'vne exécrable meschanceté. Son pere auoit vn Médecin, que les vns I^r2; -
nomment Vstarabin ,les autres Hamen,en quiilauoitvne fort grande confiance,8cau. S?35*
quel il promist de donner mille aspres par iour, qui peuuent reuenir à neuf mille Talers,à ^cscr^e
quaranteasprespourTaler,quiseroitquelque dix-huicl:milleliuresdepension ; cettuy,
cy corrompu par vne si grande esperance de reçompense,luy promit de prendre le temps ^ Stf^
Scl'occasionpour exécuter ce qu'il desiroit: car Selim craignoit que cependant qu'il iroit jazet cor-
fairela guerre à ses frères, comme il deliberoit, qu'il ne luy pritenuie de rentrer dans sa s°™£uF"
domination, commejadis à son ayeul Amurath Joint que Bajazet, au rapport de Paul
loue ,emportoit quant 6csoy, force vaiileaux d'or & d'argent ,auecques grande quanJ fe^fâfc
tité d'argent monnoyé , plus des escrins tous pleins de jperles 6c pierreries fort riches & Baja-
precieuses qu'il auoits tirées dutresor ,6c des innumerables richesTes que ses ayeuls luy tz0"cmPor
auoient laisiées, ce qui vint fort à proposa Selimpourles largesses qu'il luy falloit faire
incontinent après aux IanhTaires , qui luy auoient esté cause en vne heure de tant de
biens.
Cela estant arresté ,6c toutes chosesestans prestes pour lepartementde Bajazet, il
dist les derniers adieux à son fils Selim,6c montant dans ion chariot il voulut que Ionuses *a£îj£
Bassa l'accompagnait, 6c qu'il demeurait auecques luy iusques à la mort, car iLl'aymoit deCoiai-
par deiïus tous ( 6c toutesfois quelques , vns ont dit qu'il auoit esté gagné par Selim, 6c unoPk*
que ce fut luy qui donna le poison à Bajazet, deuant mesmes qu'il parust de Constanti-
nople. ) Quant aux autres Basiats, ôc autres grands delà Porte,ils l'accompagnèrent iut ionuscS
ques hors la ville, non toutesfois guère loin: tandis Selim ne voulant pas s'en aller au j^B*?
Serrail parle me/me chemin que tenoit sonpere, qui sortoit par la porte d'Andrinople, j.azet, ga-
illailîà les iardinsGenecbazeens3 pour s'en venir à Acseray Bazarum, c'en: à dire au mar- S"* ç^
chédu blanc Palais, 6c de làdescéndant parla place qu'on appelle la longue i il arriuaà ïasparSea
l'Hippodrome, qu'ils appellent A tmeidan , 6c delà au Serrail desSultans. Tandis ceux lit* » P°u*
■qui estoient allez accompagner Ion pere estans de retour, ils auoient resolu de le conduis neisttnTe-
re auecques vne pompe Royale en son Serrail^ 6c le faire seoir sur letrosne de ses ma- râ-
leurs : mais estans arriuez aux iardinsGenebaczeehs^5 6c ne l'ayans plus trouué, cela les sdim vi?t
ofFençafort, 6c murmurèrent touthaut^ qu'ils ne pouuoient qu'ils nese restentissent du ^ -fôf"
mépris que Selim faisoit des coustumes de ses ancestres,à sçauoir d'estre receu à l'Empire ayeuls.
auecques sblemnité: mais Selim ne fit non plus de cas de tous leurs diseours que s'ils Murmure
n'eussent rien dit, tant le respecl: 6c la créance qu'on a en quelqu'vn, a de pouuoir sur vne dcS lanis~
populace, car il sembloit qu'il deuil fléchir à tout ce qu'ils voudroient, 6c cependant ce tres'eii™;
sont eux qui sséchaient 6c font joug àl'obeyssance : car comme il estoit fort haut à la dont il n#.
main, ne redoutant plus son pere par son exécrable parricide, 6c ne faisant point estat de seueirouac
ses freres,il via tout dés le commencement d'vn pouuoir souuerainementabsolu: de sor- g •
te mesme que le lendem^i qu'il fut arriué à Constantinople , il fitestrangler à vn arbre gier vn u-
vn des Ianiiïàires qui portoit la coiffure d'or faite en forme d'eseofion, à sçauoirdes sti- «iiTàire ijdl
pendiez 6cplusapparens, qu'ils appellent Vlefetzilar, à cause qu'ilauoitde eoustume so^uc*
d'aller 6c venir vers Achmet comme espie, pour luy dire ce qui se palïoit $ cette separa- Achmec.
tion du pere 6c du fils en: icy rapportée, sélon ce qu'enaeserit Haniualdan. Toutesfois
dans les Annales Turques ie trouue que Selim accompagna son pere iusques hors la porte
d'Hadrianople,les volets du chariot estans hausseZjôc que le long du chemin le pere don-
na àsbnfils plusieursconseilsêcbons préceptes pour bien 6c iustementregner,& que s'e- Conrei]s
ftans dit adieu l'vn à l'autre, le pere arriué au sseuue Chapsen ou Saslidere, c'est à dire ri- ^ Bajazet
uiere pleine de joncs, qu'il rendit là l'esprit j à quoy se rapporte Haniualdan, qui dit qu'il à s°u ^,sc

deluy.

mourut au milieu du chemin, 6c cela encore sélon ceux qui veulent que le Baîïà Ionuses
Tait empoisonné ; toutesfois ie trouue plus d'apparence aux autres qui disent que Selim
n'accompagna point son pere, car encores n'y a-il Néron si cruel qui ne se sente émou-
uoir le cœur de pitié, de voir son pere vieillard4 qu'il depossedoit 6c bannisibit de sa ville,
6c desa Royale majesté, êclequel encoresil auoit fait empoisonner: mais ceux qui di-
sent que ce fut le Médecin , voicy comme ils racontent cette mort.
Baiazet estant arriué à Tzurulo,vn village allez proche d'Andrinople, leMede- XXX,
cin ayant désia préparé sa mortifère boiiïbn,s'en vint trouuerle matin Bajazet qui estoit
fort endormy, 6c comme il l'auoit désia le iour de deuant disposé à prendre médecine, la
purgation luy estant necessaire après tant de trisfce{îes,il s'approcha de son licT:,puis l'ayant
resueillé,illuy dist que L'heure propre à prendre médecine, estoit presquepastee ,6c luy

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