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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0366

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Histoke des Turcs,
à tant d'affaires, ny Pinclination à la guerre,pour ia pouuoir longuement supporter, tàû
courage timide èc Ton esprit irresoiu , le faisant entendre à toute sorte de comportions
quand iiesloit presîé de près. Or comme les ChrestiensnourriiToientleursinimitiez,tanÉ
plus la bonté Diuine leur tesmoignoit demisericorde. Cette mesme bonté infinie qui ne
marche iamaissans son bras gauche , ne voulut pas permettre la ruine de l'Empire Turc
par Iuy-mesme,comme il fuslarriuésansdoute'3si Bajazet euslfait reiissir Ton desTein ex-
terminant les Ianissàires, les nerfs & la force de l'EmpireTurquesque, mais il le voulut
conserner en sa force, afin que ses rebelles enfans luy voyans toujours en la main les ver-
ges & le baslon presl à décharger sur leurs espaules > se retinrent dauantageeh leur de-^
uoir, mais leur obslinationesl trop grande pour y voir du changement , si par vne grâce
specialeluy mesme ne le fait.
Chap.tf.7. De tous les sept Princes qui auoientassislé Àladin en ses conquesles 4 il neresloitplus
que le Caraman,tous les autresayanseslésubiuguez & exterminez par les Turcs. Or sem*
ble-il que la Diuine Prouidence les cusl voulu conserueriusquesalors^pourdeuxraisons,
l'vne que si Mahomet ou vnautteauparauantluy,l'eusl conquise, il se fust rué tout à son
ayse sur la Perse qui esloit encores toute diuisée : les Roys de laquelle n'auoient pas le
pouuoir qu'ils acquitent depuis sous VsuncbasTan&sous lsmaël Sophy ;mais cette Mo-
narchie auoitbesoin de maislre, &d'eflre désia forte &puissante pour faire telle aux
Turcs, & la Caramanie leur seruoit de barrière. Or du temps de Bajazet lsmaël Sophy
estoit en la splendeur de ses conquesles, qui ne touchèrent gueres le cœur du Monarque
Othoman, qui aymoit trop son ayse &, le repos pour le troubler : l'autre 3 c'esloit pour
donner toujours quelque relasche aux Chrelliens, car le Caraman, perpétuel ennemy
<des Othomans, se ruoit tousiours sur leurs terres , quand il) en esloit éloigné t de sorte
qu'ils csloient contraints de quitter à tous propos leur entreprise, pour aller deffendre
leur pain: mais le Perse y estoit bien plus propre à cela que l'autre, tant pour sa grande
puuTanceque pour le schisme qu'il a apporté en la Religion Mahometane, le Caraman
eslant désormais inutile, veu me/mes qu'il estoit temps que toutes les Satrapies d'Aladin
fulTent réduites en la Monarchie des Turcs, puis qu'ils portoientd'oresnauant le tiltre
d'Empereurs, ayans conquis l'EmpireGrec i car pour le regard des Princes Caramans,
leur vie dilsoluc & tyrannique, auecquesleur fausse Religion} meritoit assez ce chasli-
ment, on attendoit seulement que la mesurefusl pleine pour la renuerser. Quant aux en*
treprises des Turcs sur les Egyptiens, leurs deiïeins n'auoient garde de reussir, s'y con-
duisans comme ils faisoient, car Bajazet n'eust pas cslé trop bon pourdefïaire vn lîpuis.
sant Prince , sans en donner la charge à des Ballàts, qui pensoient les Mammelus r^eilre
que de paille : mais ils les trouuerent de fer, & cela tousiours pour donner occasion aux
Chrelliens de faire leurs affaires, & se libérer de seruitude : car qui voudra diligemment
considerer tout ce qui aduint durant trente ans que Bajazet regna,il verra que l'occasion
se presentoit plus qu'elle n'auoit iamais fait de rentrer dans ce qu'on leurauoit vsurpé,
soitpar leurs propres forces, soit enseseruantdes armes desPerses,quine demandoiené
pasmieux,ôc leur eussent tousiours assez donné d'affairesparmy leurs disîèntions,quand
ils leseussent trauersez d'vn coslé, tandis que ceux-cy leseulient attaquez de l'autre,
mais ils n'auoient garde de leur faire du desplaisir,puis qu'ils les aduertisToient & les rece*
uoient de toutes parts si courtoisement,8t quant à ce Seigneur de Baxe/voicy vn notable
chasliment de sa cruauté, lors qu'il y pensoitle moins., & que celuy n'est pas échappé qui
traine son lien.
eiup.M. Ie ne puis cependant pasTer la faute d'Haiy^d'auoir attaqué shemerairement les Egy«
ptiens 3 sans auoir fait ladécouuerte auparauant, & d'auoir pris Tespouuente sans au-
cun sujet : car de la façon qu'on nous raconte cette hisloire, il y a grande apparence qu'il
faisoit toutes choses à la volée, car s'il eusl enuoyé des auat-coureurs pours'éclaircir de*
choses, ils l'eusTent informé comme le tout s'esloitpassé, & n'eusl pas fait les sautes qu'il
sît après, cause de la deffaite de son armée. Aladeul fît aussi la mesme faute, perdant vne
si belle occasion d'entreprendre sur son ennemy^omme aussi Bajazet refuse la paix auec«
ques beaucoup devanité,ayant tousiours eslé battu, comme il auoiteslé, 6cson ennemy
eslant le plus fort, & ayant lesarmesàla main,aussi en arriua-illaruine de la Caramanie;
remarquez cependant par cette pesle, combien les hommes quise chamailloient de
toutes parts, esloient incitez à la conuersion: mais sur tout la mort de ce grand Matthias
Coruin Roy [de Hongrie , si redoutable aux Turcs, & si heureux en ses entreprises,
cjui esloit vn tres*forc rempart aux impetuositez des Turcs , & qui sçauoit aussi bien
asiàillir
 
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