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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0367

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Bajazet II. Liure douziefîne. %m
asîliillir que se deffendre : les Hongres ressentirent bien- tost après combien il leur estoi t
vtile.
L'h YPOCRisiEa beau se déguiser 4 elle est toujours reconnue % ces loups rauiffans chap. *«•
vestusdVne peau de brebis, qui sous prétexte dVnefausTesainctetéjtaschoient d'acque- u'
rir parmy les hommes vne réputation de preud'hommie, sont enfin descouuerts pour
tels qu'ils sont, tesmoins ceux-cy, qui en pâtirent; car Bajazet les chasTa sans en plus vou-
loir voir aucun , estant quant à luy reserué pour vn chastiment plus exemplaire. Les
Hongres cependant qui souîoienteftre la terreur de ces grands Princes Amurat ScMa-
homet,fuyent deuant vn simpleSangiac,6c ne sesçauent pas mettre en ordrejtant l'hom,
méfait mal ses affaires, quand il est abandonné d'enhaut, ce qui luy arriue lors qu'il a le
premier delaissé l'asiîstance du Souuerain, comme ceux, cy auoient fait allez de fois, ainsi
qu'on a pu voir cy-desïus.
Tovsiovrs quelque Prince Chrestien est cause démettre les armes en la main de chaP &
nos ennemis : Bajazet qui n'aymoit que la chasse 6c les maisons de plaisànce, est tiré com-
me par force par se Duc de Milan, pour faire la guerre aux Vénitiens, en laquelle
il fit fort bien les affaires : car pour monstrer que les iniquitez des Chrestiens ne me-
ritoient aucune grâce , c'est que Bajazet auoit tousiours perdu quand il auoit combat-
tu contre les autres peuples , mais contre les Chrestiens il fut tousiours victorieux,
le seul Pilote Armerius se rendist inuincible, ayant auecques sà vie, si iustement 6c sain-
ctement consacré 6c remporté vne couronne triomphale, quiluy a acquis vn Royaume
éternel.
To vtes ces prises de Villes au demeurant, qu'on lit en ces Chapitres, monstrent Chap.ÎÎ4
assez combien les Chrestiens pour auoir négligé les occasions qui s'estoient offertesà eux,
manquèrent après la prouidence en leurs affaires, car vous y remarquerez par tout du
deffaut de conduite 6c de bons aduis,comme de penserà rauitailler Modon,lors que l'en-
nemyy vint mettre lesiege,vne place frontière comme elle estoit, ne deuoit. elle pas
estre tousiours sur ses gardes, munie de tout ce qu'il luy falloir? L'imprudence après des
habitans d'abandonner leurs murailles à l'ennemy, estant à leurs portes : l'espouuente de
ceux de Coron 6c de Iunque mal à propos s le siege après de Metelin qu'ils furent con-
traints de leuer,& sur tout la ligue qu'ils firent quand ils n'en pouuoientplus ,6c laquel-
le leur fut inutile par l'artifice de Bajazet^ qui rompit dextrement ce eoup,sous le prétex-
te d'vn pour- parler de paix, laquelle luy fut fort honorable puis qu'il gagna en la faisànt,
risle desain&e Maure. Car quantauxeonquestes de Samothrace 6c de l'Egine,cela n'ap-
proche pas des pertes qu'ils firent ailleurs,
Qv a n t à l'histoire de ce Talisman , elle est fort notable, tant pour la personne que chap. 14;
pour le lieu où. se fit cette profesïion de Foy , noftre Seigneur Ies v s faisant reluire ainsi »s
au milieu deses ennemis la majesté deson sain&Nom, 6c la saindeté de sa Religion 3 6c
cette autre de ce Roy de Perse, Prince de fort mauuaise vie, 6c ainsi iustement punist la
femme,qui souffrit par elle-mesme le chastiment qu'elle meritoit. Imirze cependant
qui auecques tant d'heur estoit paruenu à cette Couronne, se trouue enueloppé en sa
trahison, 6c finit miserablement sà vie, afin qu'on voye que la Iustice Diuine s'exerce en
tout lieu.
L Asedition des CasTelbas, &Paduantage qu'ils eurent sur les armées de Bajazet, fait Chap. ti,
encore mieux voirie peu de courage des Chrestiens t car ceux-cy qui n'estoientqu'vne
poignée de gens, 6c encores Asiatiques,firent non seulement teste à ce grand Monarquej
mais encores prirent ses Villes 6c saccagerent son pays, 6c toutesfois celuy qui auoit pris
les armes contre son Prince, nonobstant tous ces prétextes > y perdit le premier la vie, 6c
les autres furent chastiez de mesme, par celuy du nom duquel ils se voulaient seruir, à
sçauoir Ismaël.
L'o. RiGiNi delà secte des Sophians, 6c le progrez de la fortune du Sophy, qui de ^fe*|; ï7°
très-petits commencemens paruint en vn instant en vn si grand Empire,monstreassez
que Diev permettoit toutes ces choses, pour vn soulagement des fîens,faisànt naistre
ce nouuel Orient pour tenir teste à ceux qui deuoient rauager tout en Occident:, ausïï
voyez vous que tout luy prospere,soit contre Alumut, soit contre le Soudan de Bagadet,
non pour sa bonne vie : car c'estoit, comme vous voyez, vn tres-mesehant 6c cruel per-
sonnage , mais parce qu'il falloit vn tel instrument que luy, pour fonder cette Monar-
chie, cela n'empescha pas après qu'il nesentistla mainpesante dûToùt-puislàntj&que
ce balay ne fust îetté au feu.
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