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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0462

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e des Turcs



CONSIDERATIONS SVR LES
ACTIONS PLVS SIGNALEE S DE SEL ï M
premier du nom 5 contenues en ce treiziesme Liure de THistoirc
des Turcs, par lesquelles la Iustice & ProuidencedeD ie v pcuucnt
estre remarquées.
Ette éternelle Prouidence si obscure en soy-mesme & si manifeste
en les effets,a voulu faire voir clairement durant le règne de ce Prince
Othoman,qu'elle estoittoujours accompagnée delustice & de Mise*
ricorde, êc que tous les humains ensembie ne sçauroient pas arracher
vnseulcheueuil delà telle de celuy qu'elle tient en la protection. Sc-
lim auoit fait de grands deiseins & des entrepri ses qui en apparence le
deuoient rendre Seigneur de la meilleure partie du Christsanilme; ce-
stoit là le but de toutes Tes intentions, Il n'y auoit Prince Chrestien qui ne tremblai!; au
seul récit de sigrands préparatifs,chacun reconnoissant (a foiblesTe,& la diuision qui estoit
parmy tous lesPotentats de laRepubliqucChrestienne. Mais quadHiertisalem seroit sans
murs & sans garde, quand Pennemy seroit tout proche à mettre le pied dans ses limites,
sifaudroit il qu'il leretirast,quandilplaist au Tout- puissant de nous estre vn mur de feu
Zach.i.y.j épandu tout à l'entour de nous, pour nous conseruer, disoit-il, par son Prophète. Quand
vn Benadab Roy de Syrie enuironneroit Samarie,si faudroit-il qu'ilse retirastauecques
sa ruine: car ce grand D i e v desmontagnes & des vallées ne donne point les victoires,ny
ne permet point la ruine des Prouinces pour nos fantaisies& nos arri binons, mais pour la
punition & le châtiment de ses rebelles créatures, & pour la gloire de son saincl Nom.
C e c y s'est pu facilement remarquer en tout le dis cours de la vie de Selim : car par tour
vous y voyez vne notable Misericorde, ou vne effroyable Iustice : &: de fait ne fut-ce pas
vn grand heur pour les Chrestiens,de ce que Selim tourna ses armes contre les Perses,eux
qui n'auoient aucune armée préparée pour le defFendre? Ce quiest e 11 range toutesfois,
car ils n'estoient pas ignorans des grands préparatifs que faisoit ce redoutable ennemy, 6c
toutesfois sins donner aucun ordre à leurs affaires, pour resister à vne si grande pui siance,
ils ne s'amusoient qu'à se ruiner lesvns les autres,& se rendre tousiours plus foibles d'hom-
mes^ de toutes sortes de commoditez. Toutesfois le Tout- bon ayant pitié de les enfans
mal conseillez , fît changer de dessein à leur ennemy, leur donnant du relasche, &; leur
faisant voir par la deffaite & ruine des puisiantes nations qu'il subiugua, ce qu'il eust pu
faire contre eux : mais cela les toucha si peu , qu'au lieu de luy en rendre des actions de
grâces, & de se rendre plus vjgilans, preuoyans que plus le Turc seroit deuenu puisîànt,
d'autant plus leur seroit-il difficile de resister à son pouuoir, ils firent des ligues les vns
contre les antres pour s'acheuer dedestruire : desorte qu'il ne faut pas trouuer estrange,
si n'estans portez que de vengeance & d'ambition les vns contre les autres, leur souue-
rian Seigneur a fait enfin prosperer leurs ennemis, quiviuoient mieux en leur supersti-
tion , que ceux-cy nefaisoienten leur vraye Religion.
L a guerre des Perles n'est pas moins considerable : car encores qu'on vouîust dire que
tous leurs combats se soient donnez par la voye ordinaire , & que ce fut l'artillerie qui
donna gain delà causeàSelim , bien que ce soit plustost vne allistance que D i e v donne
à de certains moyens, pour faire reusîir ce qu'il luy plaist , rien ne se faisant sans sa per-
mission ou volonté. Toutesfois ie ne trouue point de raison humaine qui me puisîe satis-
faire, pourquoy Selim victorieux, qui tenoit la ville capitale de son ennemy, s'en retour-
na sans en donner le pillage à ses soldats, & mettre tout à feu & san g , non seulement en
cette ville, mais par tout oùil passoit en s'en retournant, veu que cestoitautant de perte
pour Ismael, êc autant de marques à la postenté, quand on eust demandé , où souloit
estre
 
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