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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0695

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Soliman I IL Liure quatorziesmer 667

son grand courage, le prioient de se rendre: mai s ces paroles ne le faisoient qu'animer au ^
combat,iusques à ce qu'ayant receuvn grand coup depicqueàrestomac,&vn autre sur - ".
la teste,iltôba mort sur le pont. Alors decettemortilnerestoit plus que cent dix soldats Samort-
des douze cens que le Comte auoit au commencement du fîege,lcsq-nels voyas leur Ca- ?>h
pitainepar terre, perdirent cœur; de sorte que la plus-parr furent pris prisonniers, &le d'haut PPar
reste fut après cuellementmassacré j les Turcs entrans ainsi sans resistancc & se rendans ks ÏUIC^
maistres delaplace. On tient que trois mille personnes moururent de cet embrasement
qui aduint au chasteau cette iournée-là,partie du feu,partie des ruines du lieu,qui tom-
boient sur eux de toutes parts. Sâbuccus dit qu'il mourut en cesiege trente mille Turcs,
d'autres disent dix- huit mille hommes de cheual & sept mille Ianisfaires, non côprls les
pionniers Vautres gens qui suiuent le camp, mais il y a grande apparence qu'il fut fore
grand, veu celuy des alîiegcz. Quant au corps du Comte de Serin, il fut pris par les la-
nisTairesqui luy coupèrent la teste, laquelle ayans fichée survn pal, ils la firent voir tout twtrîàSc
vn iour à toute rarmée:toutesfois le Bassa Mahomet lenuoya depuis à celuy de Bude,le- du
quel l'ayant fait enuelopper en vne pièce de velours noir, la fit porter auprès du Comte rin^prwfc
de Saîm quiestoit son parent,auquel il manda par lettres, qu'ayant entendu que ce bra- more,
ue guerrier auoit sifidellement soustenu le party de son Empereur, il l uy en auoit bien
voulu enuoyer la teste,afin que ce fut vn commencement d'obligation de mutuel le ami EnuoyéhcT-
tié entr'eux.en avant désia faitinhumer le corps fort honorablement: ainsifut la ville de not&fcjjnêi
Zighet emportée d'alsaut, après auoir soustenu le siegc trente- cinqiours, &resisté à 'j^Badelu
leurs ennemis auec toute la valeur qui se peut délirer en de braues de généreux soldats, Comte de
&yrespandans iusques à la dernière goutte delëursang. 6a!m"
Mais ceuxdelulene firentpas demesme-.car Solymadés son entréeen Hongrie,auoit iuicaOîe^ée
enuoyé trente-cinq ou quarante mille hommes sous la conduite de Pertau Ba(ïa,deuant les
la ville de lu le,afin d'empeseher 1 armée de l'Empereur Maximilian d'y venir donner se- iurcs'
cours. Cette ville estoit très-forte,toute enuironnéede riuieres.&rla dernière quepoiïe-
dast l'Empereur enHôgrie,deuers laTrassiluanie,qui estoit tenue pour inexpugnable,&
qui ne pouuoit alors venir en la puuTance desTurcs.st elle eust eu dedans vn chef qui eust
égalé le Comte de Serin en valeur ôc fidélité; mais ayant esté alTiegée quelques iours , &:
l'artillerie des Turcs y ayant apporté plus d'épouuente que de mal, Ladillas ChiresKen
qui commandoit dedans,soit qu'il eust quelque defhance de ne la pouuoir deffendre co-
tre les forces des Turcs,ou plustostpour les grandes promesfes que luy fitleBalîa Pertau, Rendnëfarc
il serendità luy, à telle condition qu'il sepourroit retirer armes & bagues sauues, auec- l^ciri^
ques ostages pour asseurace de la capitulation, lesquelles l'accompagneroiet & les siens,
iusques en lieu de seurete,§£ que l'artillerie Turquesque seroit déplacée & rangée en tel
lieu qu'on ne pourroit l'offencer. Ce Capitaine estant sorty à telles conditions, on le me-
na austi-tost au Bassa,tandis que les liens s'acheminoient:mais comme ils furet éloignez
enuirô de mille pas de la ville,ils se trouuerentausti-tost enuironnez d'vne grande muîti- Perfidie des
tude deTurcs,qui commencerentincontinent à les charger. Ce que voyansces panures ucurg"ce°â
fugitifs,ils se rangèrent entre leurs chariots, &c sedelTendirent pour vn temps fort vail- quiCbyti-
lamment,mais enfin ne pouuans pas continuellement resister à vne si grande multitude, r?n[dece£"
N r . * . o . teinacs.
ils cédèrent a leurs ennemis qui les taillèrent tous en pièces, exceptez quelques vns qui
se sauuerétjCntr'autres Bernard Rotenâ Capitaine Alemand: quant au Capitaine, quel- . .
ques-vns on tesent qu'il fut payé de salaseheté 6c de son auarice par les Turcs mesmes, ae^yé&h
qui le mirët dedans vn tôneau tout plein de clous pointus,&: le firent ainsi périr misera- crueiiemçnç
blement:toutesfois on dit que le Capitaine ne fitpas cette reddition-là de sa teste, mais Jjet^
auec le consentement de tous les soldats de la garnison, qui esperoient auoir part au bu-
tin,mais au lieu deeequ îlsauoient esperé,ils receurent le chastimentqu'ils auoientmé-
rite, Ces deux places ayans esté ainsi prises par les Turcs 5 sans que l'armée de l'Empe- ^
reur , qu'on tient auoir esté alors de quarante à cinquante mille hommes, non compris
plusieurs volontaires qui suiuoient son camp , se soit mis en deuoir de donner secours a
l'vne ou à l'autre de ces deux places.Lazare Schuendy mit en route dix milleTurcs,dcs-
quels toutesfois on ne fit pas vn fort grand meurtre :car ils gagnèrent le deuant. 11 y eut Comses &
encore quelques autres rencontres où les Chrestiens eurent laduantage,mais celan'em- 5£JJ|^ des
pescha point toutesfois les Turcs de courir le pays:car ils pillèrent, brusserent &c gaste-
rent tout iusques à Sabar, qui n'estoit qu'à deux lieues du camp Impérial.
Tovtes ces choses se faisoient sous la conduite d'vn corps more : car ?>4ahomec
Bastaen attendant l'arriuée de Selim^auquel il auoit mandé lamort dcCon. pere, auoic
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