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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0700

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Histoire des Turcs,

^ouuernoit pour lors comme il luy plaisoit l'Empire Turquesque,à sçauoir Hibraim Bas-
ÎLmais tant s'en faut qu'ils y voulurent entendre, qu'ils se ruïnoient cependant lesvns
les autres en Hongrie.
Et à la vérité il semble qu'on ayt baillé à cette Prouince le Moyne Georges comme
pour vn sseamcarson ambition ayant esté cause d'vne infinité de maux \ tant en Hongrie
qu'en Transsiluanie, toutes choses furent encore plus brouillées après sa mort, & fit voie
par icelle que la Prouidence éternelle nous enuoye tousiours pour conducteurs ceux quï
nous sont les plus propres:& bien que le iugement humain se rasse accroire le contraire,
toutesfois l'euenement ,qui est le maistre des presomptueux & des mal-aduisez,prend or-
dinairement vn tel chastiment de ce blaspheme,qu'on est cotraint de confesser qu'il t\
esté bien plus à propos de les conseruer tels qu'ils estoient : mais tous ceux de ce pà
n'ont-ils pas bien fait paroistre combien ils estoient dégarnies d'hommes de commande-
ment,puis qu'après l'auoir perdu,ils n'en ont point trouuc qui l'ayent égalé ? encore qu@
l'esprit de cettuy-cy fust sans arrest &c tout inconstant, la plus grande imperfection que
puisse auoir vn homme d'estat, Se qui veut manier de grandes affaires.
Or encore que Diev ait permis que les Turcs emparez de la meilleure partie de la
Hongrie,& qu'en ce faisant il chastiast vniuersellemét tous les peuples qui sauoient bien
mérité.Sa Iustice n'a pas laissé neantmoins de tirer sa raison des particuliers, en commen-
çant par les chefs : Se de faitn'est-ce pas vn iuste chastiment delà Reyne Isabelle Se de
son fils, d'auoir esté chassez deBude? car le feu Roy sonpereauoit tombé d'accord auec-
que le Roy Ferdinand , Se sélon cette capitulation il luy qui ttoit après sa mort tout droit
qu'il pretendoit au Royaume , si bien que son successeur n'y pouuoit prétendre aucun,
droit en luy baillant ce qu'on luy auoit promis,Se qui auoit esté dit, aussi bien cette Prin-
cesse n'a-elleeuque du mal, ( iusques à ce qu'elle ayt accomply ceàquoy son mary est oit
obligé ) tantost par les Turcs, tantost par Ferdinand, Se tousiours par le Moyne Georges:
mais après s'estre acquittée de son deuoir,&: qu'elle eut mis l'autre en son tort,eiIe receut
nlors des grâces particulières, soit en se retirant miraculeusement des mains des Turcs,
lors qu'elle se retira en Pologne , ou depuis , quand elle Se son fils rentrèrent dans le
Jeur, Ferdinand n'ayant non plus tenu sa parole, comme elle luy auoit fait aupara-
uant.
Ivstice encore contre Georges, qui auoit mis cette desolée Prouince toute en com-
bustion&causé vne infinité de miseres^mettantàtous propos l'ennemy dans son pays,iu-
stice toute manifeste de ceux qui l'auoient mastacré,de Casta!do qui ne seeut maintenir
ce qu'il auoit eu en main,&: contraint dese rc ti rer ,to ut 1 e mon de consp i ran t contre luy: la
peine que le Roy Ferdinand eut pour sortir de cét affaire auecquesleS. Pere,lepeude
louystance encore qu'il eut de ses conquestes: car il perdit tout incontinent après par la
laseheté tant des Alemans que des Espagnols,comme il sepeut voira la pnse de Lippe Se
ailleurs,pas vn n'ayant tenu teste iusques au siege d'Agria, qui se deffendit courageuse-
ment auecques vne grande confiance que les habitans auoient en la diuine assistance, en-
core n'y auoit- il dedans que les habitans &c les volontaires qui s'y estoient réfugiez, sans
auoir eu aucun secours de leur Seigneur.
Ivste lugementencore &: bien notable sur Solyman , qui auoit fait tantrespandre de
sang,de le voir bourreau du lien propre,&: puis incontinent apres,ses deux fils qui luy re-
stoient,venir à la bataille svn contre l'autre,luy mesme contraint de s'armer pour deften-
dreleparty de sonaisné , & enfin réduit à telle misere \ que d'enuoyer exprès auecques
presens rechercher son plus mortel ennemy, de luy permettre d'exterminer le reste de sa
lignée, qui estoit vne autre consolation au Persien, de voir celuy-là rendre samaison de-
se rte &:arrousée dusang des siens,qui auoit deserté son pays,ô£ mis tout à feu Se àsang en
iceluy , comme le chastiment de Bajazet fut bien exemplaire pour apprendre aux enfans
desobeysfans, l'honneur Se lareuerence qu'ils doiuent à leurs pères. Gar comme il cstoie
plus généreux que son frère, il sembloit aussi qu'il d'eust estre le vainqueur , mais l'autre
eftoit fondé en meilleur droit: &:puis qu'eust-ceesté des Chrestiens,si vn Princesi belli-
queux qu'il estoit, fut venu à l'Empire? veuqueSelim , quin'aimoit que son plaisir, fie
neantmoins tant de mal par ses Lieutenans: ce fut à la vérité vne grande misericorde que
de le retirer du monde, mais les Chrestiens ne seeurent pas faire leur profit de toutes ces
dïuisions; car ils auoient alors encore beau- jeu,mais ils sereposoientau temps delà mois.
son,ausîî trouuerent-ils après vn hyuer si rude,que par cette nonchalance.Malte, comme
nous auons dit,faiUit à estre prise faute de secours. Et quant à la Hongrie, on ne s'aduisa
de
 
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