Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0709

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Seîim II. Liure quinziesmè: ->6Èi
dire que dix mille Tartares, lesquels guerroyoient auec les Turcs en sa faueur, s^estoieut &
mutinez ensemble &: separez du camp , puis espandus par la Prouince,commettoient dés £yt
maux infinis,brûlansplusieurs villages. Iean sur cette nouuelle, leûa son siege , Payant —-*
mandé à ces mutinsqu'ils eussent à Te retirer paisibiement,il fit au commencement rôut ce TaSfestn
qui luy fut posfible pour ne les point attaquer : mais voyant enfin qu'ils se mocquoient de Trari-liiuii-
toutes ses prières, &: qu'ils ne laiiîbientpoint de continuer leur cruauté, il trouua moyen me*
de les attaquer à l'improuiste : de sorte qu'il en tailla bien à cette première fois là enuiroïi
iix mille.Ceux qui estoient restez,s*en allerêt ioindre auxTurcs,pour esiayer de tirer ven-
geance , tant de leur route que delà mort de leurs compagnons, &s'en vinrent astieger
Iean à Varadimoù ce lieu là n'estant gueresfort, & qu'ils eustent peu prendre s'ils enssent
€ii du canon,luy craignant qu'il ne luy arnuast pis,&:nevoulantauoir la honte d'auoir esté-
assiegé par telle canaille , il euada secrettement de la ville, & se retira en vn lieu plus fort.
Là ayant ramasse ses forces de toutes parts,il les alla attaquer derechef, faisant d'eux vnè
cruelle boucherie:car on tient qu'il en demeura sur la place plus de vingt mille , outre les Graucîe
bleiTcz qui estoient en fort grand nombre, sumant par ce moyen plu (leurs milliers d'ames ^utc
qu'ils emmenoienten vne miserable seruitude,entre lesquelles il y audit plu heur s gentil-
femmes qu'ils auoientenleuées du chasteau de Beregras, où elles s'estoient retirées pour
plus grandeseureté.Apres cette route le reste desTartares s'estans ioints auec les Turcs^
{ entre lesquels il y auoit bon nombre de Ianissaires&: plusieursValach.es) se mirent à cou-
rir la Rustie&: la Podolie,qui appartiennent au Roy de Pologne,où ils sirent des maux in^
finiSjde feu,desang &: d'esclauage,auquel ils conduisirent vn nombre infiny d'ames: mais
comme ils voulurent alsicger le palatin de Ruisieen vn chasteau , cettui cy faisant plu-
sieurs saillies sur eux, comme il auoit dans cette place forte bon nombre de soldats, il les
mit quasi tous au fil de rcspée,&: leur ayant osté douze pièces d'artillerie, le reste sut con-
traint de se retirer.
Les Turcs auoient prisaussi de leur part quelques sorts,à sçauoir Comàr,Calambuch, ptises àé
Gesthex &z Vitan,comme d'ailleurs Schuendy,qui estoit dans Tocchay, allaassieger Zan- q?çl<î^nt
car, lieu bien muny &: fortifié,horsmis d hommes,qui se rendirent vie & bagues iauues,&; par les
y fut trouué grande quantité de butin; Schuendy renuoya austi liberalemenclafemmedu T"c^"*
•Capitaine de cette sorteresse, (s'estantquantàluy délia retiré,dautant qu'il estoit,comme 1

grois.

on dit,!e principal autheur de l'inimitié qui se nourrissoit entre l'Empereur &; leRoy Iean )
il luy rcnuoyaaussi tous sesmeubles:depuisSchuendyprit encorelechasteau deîvldurach,
situé enTranssil uanie,& de très grande importance,dautant qu'il est situé sur lepaslàge de
ia Pologne & delà Rustieid'ou. à cette occasion le Transsiluain estoit sortempesché de ti-
rer aucun secours de ces Prouinces là , si ce n'estoit auec vn long circuit par la Moidauiej
mais ce chemin estoit fort dangereux.Schuendy s'empara donc de cette place à composi-
sîtion,à sçauoir,de vie & bagues sauues, &c s'en alla mettre le siegedeuant Hust, lieu de siegedè
non moindre importance quel'autre Celafitaller leTranstiluain à refuge au Bail a de Bu- Hust.
de,lequel ne faillit pas demander àl'Empereur qu'il eust à faireretirer Schuendy de de-
uantHust,&: cependant seprepara pour le secours du Roy Iean 3 car cettui-cy luy auoic
mandé que la Transsiluanie s'enalloit perdue, si on n'y amenoit quelque prompt iecours
pour repousser l'ennemy.
Ces choses, dis-ie,auoienttenuSelim en suspens, s'il deuoit faire la guerre ou aceor-
der la paix, & de fait on estoit en termes d'enuoyer PertauBasta, & leBeglierbey de la x^tiupour
Grèce en Hongrie,continuer la guerre encommencée les années précédentes,&: donner bait;aos,^
secours auTranililuain : mais enfin latrefuefutconcluepour huit ans,à condition que [SirM*x&
chacun garderoit.ee qu'il auoit pris,que leTranstiluain seroit compris en la paix,& que les missan st
paysansqui estoient sur lesfrontieres,&quipayoientauparauant tributaux Hongrois 8t Ac'™j{es
aux Turcs,le payeroient doresnauant seulement aux Turcs ; sur cela l'Empereur licentia çonditiônsi
ses troupes.
Mais le Roy Iean quirecherchoitplustost vne bonne occasion de rauoir ses places que
deviure en paix, sollicitoit fort le Basta deBude de luy donner quelque secours ; l'autre
sçachant que la tresue auoit esté conclue,luy fit response qu'il ne lcpouuoit plus faire,sans
l'exprès commandement du Seigneur, l'exhortant de demeurer en paix : mais Iean con-
tinuant nonobstantcela,sa délibération,trouua moyen de recouurer quelques fortereiTesj
&C ayant attiré à soy Guilaste Baron de Hongrie, qui estoit mal- content de l'Empereur; il
trouua moyen d'auoir de luy le chasteau de Hust, tres-forte place située aux montagnes
ae Saleuie,n'ayant peu disposer les Turcs pour lors à rompre la trefue, deiquels il y auoit
 
Annotationen