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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0778

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74*> Hisloire des "Turcs,



LIVRE SEIZ
DE L'HISTOIRE

nature ir
constari!
d'AmuratL

DES T V R CS.
I575r- ^^^^^^^^ 'E st le propre de l'or entre les métaux de se garantir de la roûiîîeure^
ôc il n'appartient qu'au Tout-pnisTant Homme-Diev, d'estre
Regr.c & *3I'^K^^Ê^S exempt de l'inconstance, tout le reste des humains est fuiet au change-
ment. Or entre tous ies Princes Othomans , celuy duquel nous desi-
^Wi^W^, gnons d'escrjrel'histoirea pasfé sa vie fysoti régneâuec tant de mutabi-
hté,qu'à peine peut-on diseerner à qnoy il a esté principalement ad-
donné: aron dit qu'il estoit doux & affable, & néant moin s il lit (mourir ses frères: il
aymoitl'estude, &: toutes fois aesté tousiours en guerre : il a esté c halle sort long temps,
n'ayant affaire qu'à vue seule femme, &àla fin ii seîaissa emporter à la pluralité : il n'efë
pas iusquesàsa naturelle composition qui n'ait esté changée ,car il estoit fort maigre
& d'vn teint plombé , & toutesfois on tient qu'à la fin de ses lours il deuintgras & d'vn
visage vermeil. Quant à so:i règne il fut tout de mesme, tantost vainqueur, tantost
vaincu • ores gagnant vne ville , tantost perdantvne bataille. Si bien que si l'ancien-
ne idolâtrie & superstition des îuifs condamnée par le Prophète Osée,, estoit ressusci^
téc,par laquelle ils s'enqueroient par le bois.del'euenement des choses,en prenant deux
verges , l'vne desquelles ils appelloient viétorieuse, l'autre vaincue, & les ayans iettees
en haut, celle qui estoit dejsssous, auguroit que le peuple ou le R.oy qu'elle represen-
toit, scîon leur intention, seroit surmonté ; & au contraire, ie dis tout de mcsme que
si on vouloit faire le sembîable pour les adions de ce Prince, il seroit bien difficile de iu-
gers'ila esté plus vaincu que vainqueur, soit sur soy-mesme ou sur les peuples qu'il a-
combattis.
j Selim doneques estant mort dans son Serrail d'vne grosTc fièvre, le BafTa Mahomet,
Mort'dcSc ou^re sa charge de premier Vizir, embrassoit encore souuerainement toute la con-
lim dextre duite de ce grand Empire, pour la grande créance que son maistre auoit en luy, seeut
^"m-So aun** ^extrement celer cette mort, comme il auoir fait au deceds de Solyman, cepen-
mecprenùcr dant qu'il auoit escrità Amurath,l'aisné desenfans de Selim, qui estoit îors en la ville.
ymx. d'Amasie, de sorte qu'on n'en seeut rien uiscuies à son arriuéeà Constanrmople, où alors
on publia aussi la mort de Selim, & 1 establissemenr en l'Empire d'Amurath troisiéme
du no m, qui entra en sa domination au commencement de l'année mil cinq cens scp tan-
te-cinq. Le premier a&e qu'il fit, fut de se deffaire de cinq frères qu'il auoit, à sçauoir
faiTmourir Mahomet, Aladin, Ziangir, Abdallah Solymam .qu'il fit estranglcr, le plusaagé d'iceux
sesfrercs. n'ayant pas atteint l'aage de neuf ans,&;non content de ce, il fit encore mourir deux con-
cubines de feu son pere qui eftoient grosfes : afin de perdre par ce masfacre tout om-
brage, & s'oster tout compétiteur en l'Empire. On disoit que ce qu'il auoit fait princi-
palement, estoit à cause d'vn sien fils nommé Mahomet, le quel luy succeda à l'Empirer
après cette boucherie, ordinaire à ceux de cette famille, il s'esssudia à se concilier l'ami»
ïl augmen- tie de ses subjets, & principalement des lanissaires, qu'il s'efforça de gratifier en toutes
2•whSfc* c^°^esîleur faisantvncongiaire pour son heureux aduenement, de cinquante sultanins
ïcsgagesdts pourteste,leut haussa leurs gages, donna place de lanisfaires à leurs fils, si tost qu'ils
ianissaiecs. pourroient porter les armes, Ô£ accreut leur nombre de deux mille, preuoyant encore
à beaucoup d'affaires, pour la paix & pour la guerre, ce qui le rendit agréable à tous.
On
 
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