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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0830

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2o6 Histoire des Turcs,
auec l'Empereur&îes Polonnois leur causerent de ruines:que s'il n'y eust point eu de trat-
slresparmy eux ,après tant de pertes d'hommes que les Turcs auoient souffertesen Per-
se, plus de mesaise que de glaiue, vne si grande desobeyssance des gens de guerre, l hu~
meurdu Prince quinecherissoitquesasolitudejêcnevoyoitianiais Ton camp,, la rébel-
lion des peuples quiluy estoicntsujets, &; labraue resistancede ceux qu'il vouîoit subiu-
£uer, fait tirer vne consequenee qu'^ sefust. fait de beaux &; grands exploits, qu'on
pouuoitse deliurerdelacaptiuité,sipar vnesaindeté dévie ils fussentdisposezàbien vser
delà grâce qui leur esloit presentée : si qu'on leur peut véritablement dire ce quelemes-
me grand D i e v parlant par son Prophète disoit autresfois auxluifs, Que leur perdition ne
wenoitque d'eux, & leurfalut de luy feuL
Qv an Ta Amurath qui s'imaginoit que tout luy deuoit hommage, n'est-ilpas chastié
parla mesme vanité? il s'estoitpersuadé que la Perse estoit ausîî aysée à conquérir que
llssede Cypre,&que parmy leurs diirentions,illesauroitasîubjedisen moins de rien , se
tenant comme vnautreTigranes en son throsne, 6c se faschant contre ses principaux
Officiers, s'ils ne luy rapportoient pas assez prpmptement les nouuelles delà deffaite.
2VIais comme iadis Phidias fit vne statuë de Nemesis DeesTede vengeance, des pierres de
marbre que les Persesauoientapportées quant & eux, lors qu'ils vinrent faire la guerre
aux Grecs,ausTilatrop grande confiance qu'Amurathauoit en ses forces,fut cause que ces
mesmes hommes qu'il croyoitles plus propres pourluy acquérir des lauriers, furent ceux
qui seruirenta ses ennemis de matière pour ériger vn trophée, pour luy apprendre que la
presomption & le sentiment trop déréglé n'obtient si souuent les vidoires,comme fait la
crainte & Paprehensiomcest pourquoy Phidiasauoit baillé à sa statuë vne couronne qui
auoit des cornes de Cerf aux extremitez, au lieu qu'on la souloit peindre ayant le frein en
la main, à raison qu'alors qu'elle vient du ciel, elle arreste les hommes indomtez, voulans
ces anciens signifierqueles Chefsdeguerre doiuentplustost craindre l'ennemy,que pre-
sumer de leurs propres forces.-car ce faisànt, ils ne seront iamais surpris, ôc ioulhendronc
ceurageusement les efforts desaduersaires.
La mesme presomption le perdit ausTi pour la Hongrie: car il tenoit ce qui luy restoitâ
conquerirpour fort aisé, sepersuadant mesme désia en son espritîaconquestedePltaliej
mais comme il pensoitestre asseurédu costé des Vaiuodes cy-delTus nommez, comme de
ses vasïaux , il trouue que ce sont ses plus mortels ennemis^que s'ils eussent elle ausîî vnis
entre eux quel'EmpireTurquesque estvny ensoy-mesme , les Crestiens auoient lors vn
beau moyen de rentrer dans ce qui leur auoit eslé vsurpé en ces contrées-Jà-.mais ils auoiéc
tous tant qu'ils cstoient, tellement leur profit en recommandation, qu'ils postposoienc
leur Religion , leur honneur & leur patrie à quelque petite pension qu'ils tiroientdeleur
plus mortel & infidèle ennemy , tesmoin le Comte de Hardech,lequel préféra quelques
presens qu'il receut du Bsssa Sinan ,à l'honneur qu'il auoit d'estre General de l'armée
Crhtfstienne,& Gouuerneurd'vneplacesiimportante que Iauarin, aimant-mieux estre
richeauecques la réputationd'vn traistre, que d'auoir l'honneur d'estre tenu pour va
braue & vaillant caualier , quiauroitcourageusement deffendu son pays, &: faitleuer le
jsîege à Ion mortel ennemy. Mais l'éternelle Prouidence, qui esb ambidextre & qui frappe
autant à gauche qu'à droid, ausïï- tost le Prince que le Seigneur, le riche que lepauure 3 le
seeut bien attraper au pasiage:car au lieu que gardant la fidélité à son Prince,il pouuoit en
vne si belle occasion eterniierà iamais sa renommée , il perdit par sa trahison les biens, la
vie & l'honneur , & luy qui pensoit tenir ses in tentions secrettes, & qui auoit si bien de-
guisé ses a dion s, se trouue pris en son piège ,perilTant luy 6c la meilleure partie de ses
complices.
MAisJamort de Mustaphan'est-cepas vne iuste punition des cruautez qu'il auoic
exercées enCypreïcar à quel propos faire mourir vn homme qui auoit bien seruy sonPrin^
ce,& qui luy auoit plus conquis de pays que tous les autres de ses seruiteurs?cela sembledu
tout inuste & sans prouidence:mais ces pieds de laine qui ont des bras de fer,ne chastiene
pas tousioursàpoind-nommé , ny sélon l'intention & le desir desmortels:maisau temps
& sélon les occurrences, que/a sagesie infinie connoist les plus propres pour le bien de
ses créatures : il suffit que nous en puissions diseerner le chastiment pour nostre exem-
ple & nostre instrudion. Voyez encore la fin d'Amurath,s'il ne reluitpas en elle vn iuste
iugement de D i Ev ? car soit que sa mort luy soitarriuée par vn saisilTement, soitqu'vne
apoplexie l'ay t estouffé par sou intempérance & l'excez de Ion yurongnerie,il fut en l'vrî
èc en l'autre tousiourspuny parla chose qu'il auoit offeneé: carsàtristçsTeneyenoitque
i de
 
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