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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0837

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Mahomet III. Liiîre dix-septiesme. 813
en somme si éloigné des pîaisirs de lachair,qu'ii nes'ôcctipoit qu*aux a&io^s martiales, &: tfês.
qu'il ne respiroit que le sang.Ce qui augmencoit de iour à autre la deffiance du perejà quoy ■ ..
seruoient beaucoup les soupçons qu'il auoit de longue-main,pour lesintelligences secret-
tes,que sous prétexte d'amitié,il manioit enCour auec SinanBasTa:cela fut cause qu'il de-
libera,non seulement de le faire mieux garder • mais aussi de le faire mourir, s'il ne chan-
geoit de façon de faire.Deqnoy estant souuentaduerty par laSultane sa mere,qui I uy con^
seilloit d oster tels soupçons à son pere.il s'adonna aussi- tost à toutes sortes de plaisirs,auss.
quels il prit vneentierehabitude, ou bien que sélon quelques-vns il ayt eu quelques en-
chantemens,ausquels les femmes Grecques,Iuifues &c Turques,sont tres-sçauantes, qui
l'ayentportéàce debordementrmais tant y a qu'il deuint sidissolu qu'il nepouuoitpas vi-
ure non pas mesmcen son camp,sans ses voîuptez,& ce qui estoit encore depis5ii commu*
niquoitles plus grands secrets de son Estatà ses plus fauoritcs,ce qui l'a beaucoupempes-
ché de venir en personne en ses armées, toutesfois il y pourroit bien auoir eu des causes
plus vrayes Se plus preignantes.
Car à son a duenement à la Couronne ,connoiiTant bien lesombrages & ialousies qui
estoient entre ses BalTas principalement entre Sinan & Ferrhat, qui tenoientpour lors en *^™*of
leurs mains les resnes de tout ce grâd Empire,il voulut s'informer des forces de son Estat, Mahotnec
afin de ne dépendre pas entièrement de ses Officiers :outrececy il y auoit grande disette ac^OK
de toutes chosesen Constantinople,principalement de bled & farine,à quoy ilpourueut, années"
faisant venir du bléd de toutes parts pour contenter ses suiets,qui estoient désia a {sez mal-
contensà cause de pîusieurs dettes que son pere n'auoitpoint payéesjesquellcs il a depuis
luy-mesme acquitées. Il craignoit encore les remuëmens que pourroit faire le Sôpby de
Perse,àraison delà mort de son pere Amurath , qu'on soupçonnoit auoir esté empoison-
né par le îcune Haidar,fils du Prince de Hampsa, qui estoit fils de Mahomet Oudabenda,
qui auoit esté en ostage chez son pere: toutes ces choses le faisoit tenir sur ses gardes, loinc
que les principauxCapitaines de son Empire l'jiTeuroien t tousiours qu il n'estoit point ne-
cessaire qu'il vint en personne & qu'ils estoient alTez surfisans pour veni r à chef de toutes
ces guerres j Sinan Balîa entr'autres, qui luy promettoit, non seulement d'exterminer le
Transsiluain; mais l'Empereur mesme ians beaucoup de difficulté: ce qu'ils faisoient pour
se maintenir tousiours en cette grande au thonté , &;sepouuoir plus facilement enrichir:
mais principalement il adioustoit vne grande foy à Sinan.
Or la première adion qu'il fît à son arriué,cefut de faire mourir dix-neuf de ses frères, m
les autres disent dix-huit, 6c d'autres adioustent iusqu'à vingt &vn , faisant encore noyer dcscsftcre*
dix semmes de son pere, qu'on auoit opinion d'estre grosses ; il donna deux cens mille du-
cats au M aistre de la garde-robe de son pere>pour en auoir celé la mort : à son arriuée les
gens de guerre de la Porte firent quelque scdition, pour auoir esté éleu sans leur sLeu, pil-
lons la ville,61 voulans mesme attaquer le Serrail.mais les principaux 3 alsas les appaiserenc
à force de dons.Cela fut cause que Mahomet ne fit pas moins de changement en ses Orfi^»
ciersqu'auoitfait son feu pere,tant en son Serrail qu'en ses armées,&: dit-on que cette se^-
dition recommença à vn festin public qu'il auoit fait pour son ioy eux aduenementjde sor-
te qu'il fut contraint de faire rouler le canon quiest d'ordinaire auTopana,dans les places
publiques, pour retenir ces seditieux. Remuas
Cip ndant que cela se paiToit ainsi à Constantinople, il se faisoit bien d'autres re- eniaTrâs*
muëmensen îaTranssiluanie & en Hongrie. Ces peuples, comme il a esté dit ausixiesme slluailie-
Liure , s'estoient liguez ensemble : les Kosaquesà sçauoir 6c les Podoliens, auecques les
Tranftlluains,Moldaues 6ù Valaques, & tous ensemble auecques l'Empereur, chacun,
faisant la guerre de son costé, & donnan t beaucoup d'afsaires à l'armée de Sinan,& celles
des autres BasTas delà Prouince • il ne fut pas mesme iusquesaux paysans qui ne voulus-
sentestrede la partie. Car le Prince Traniïiluain voyant bien à quelennemy il auoitasfai-
re, maintenant qu'il s'estoit déclaré contre les Turcs, & que s'il ne se munissoit de forces
cnsonpays,il lesauroità toute heure sur les bras, 6c qu'ils auroient plustost fait leur raua-
ge, que ses aisociez ne seroient venus ausecours, amasibit des forces de toutes parts,pour
laisscr principalement de fortes garnisons sur les frontières. Ayant donc fait General de
ses armées Georges Barbely, homme d'excellente vertu, il s'en estoit allé à Caransebesfe,
pour donner ordre à ses asfaire , : cette ville cst sur les confins de la Hongrie inférieure,^
cependant Barbely attaqua deux forts des Turcs, Boxcia à sçauoir 6c Varsocz , qu'il prie
par force. Mais cependant les Turcs des garnisons de Lippe , Giule, Czanade &: lenee,
ayans découuert par leurs espies que les soidats de la garnison de lofe^ pour de certaines
 
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